samedi 14 juillet 2012

Agression de Saouti Haïdara au Mali: le coup de gueule des éditeurs africains

Agression de Saouti Haïdara au Mali: le coup de gueule des éditeurs africains

Agression de Saouti Haïdara au Mali: le coup de gueule des éditeurs africains

«Non! Non! Et Non! Trop c’est trop!» C'est le coup de gueule poussée par l'African Editors Forum et son responsable, Cheriff Moumina S'y, suite à l'agression de Saouti Haïdara, le directeur de publication du quotidien «L'Indépendant» du Mali.


«Déjà le 09 Mai dernier, notre confrère Birama Fall, directeur de publication du «Prétoire», a été interpellé par la sécurité d'Etat.  Puis ce fut le tour de Chahana Takiou, directeur de publication du «22 Septembre» d’être convoqué par la sécurité militaire le 24 mai 2012  et d’ Abdrahame Keïta, directeur de la rédaction du journal «Aurore», enlevé et agressé le 2 juillet 2012. 
Malgré la levée de bouclier d’indignation, cela ne semble point avoir ébranlé la volonté de ceux qui tiennent coûte que coûte, vaille que vaille, non plus à contrôler la presse malienne, mais plutôt à la faire taire.
Hier 12 juillet 2012, aux environs de 22H, notre confrère Saouti Labass Haidara a été enlevé au siège de son journal par des hommes cagoulés et armés, qui l’ont transporté hors de Bamako et l’ont torturé puis l’ont abandonné pour mort. Tout en réaffirmant notre solidarité agissante à l’endroit de notre confrère et à l’ensemble de la presse indépendante malienne, nous tenons à mettre en garde les adeptes des pratiques moyenâgeuses relevant de la préhistoire de la presse, que nous ne saurions permettre les dérives flagrantes en cours et que nous nous battrons au plan national, sous régional et continental pour gagner et garantir le droit d'exercer notre métier.
Il nous plaît de leur rappeler que s’ils ont oublié d’où ils viennent, nous non. Et nous ne sauront laisser des prédateurs de la liberté d’expression continuer à s’en prendre allègrement à nos confrères. Aujourd’hui plus qu’hier, nous sommes tous des SAOUTI et nous combattrons tous ceux qui veulent nous cantonner à faire un traitement unilatéral, pernicieux et vicieux de l'information.  La liberté de la presse est la condition première de la démocratie et, dans le cas du Mali, elle est l’une des conditions du recouvrement de l’intégrité territoriale et la création d’institutions fortes. Aussi,
Invitons les plus hautes autorités maliennes à prendre les dispositions les plus utiles pour que notre confrère reçoive les soins les plus appropriés dans un centre médical adéquat.
Exigeons l’arrêt immédiat des harcèlements et des agressions à l’endroit de nos confrères!
Interpellons le gouvernement de transition, les forces militaires, les parties politiques toutes tendances confondues, à œuvrer à mettre fin à de telles actes et à contribuer à ce que les coupables soient arrêtés et jugés.
La presse libre vaincra.»

Ouagadougou le 13 Juillet 2012
Cheriff Moumina SY
Chairperson of the African Editors' Forum

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