samedi 14 juillet 2012

Le Mali du Nord menace l'Afrique aux yeux de l'UA - Le Nouvel Observateur

Le Mali du Nord menace l'Afrique aux yeux de l'UA - Le Nouvel Observateur
Créé le 14-07-2012 à 18h30 - Mis à jour à 18h30

Abonnez-vous au
Nouvel Observateur
par Pascal Fletcher et Aaron Maasho
ADDIS-ABEBA (Reuters) - L'Afrique est confrontée à une sérieuse menace émanant d'Al Qaïda et de ses alliés qui tentent d'établir un sanctuaire dans le nord du Mali, ont déclaré samedi les dirigeants africains réunis en sommet à Addis-Abeba afin de réfléchir à des stratégies politiques et militaires pour réunir les Etats divisés de l'Ouest africain.
Les chefs d'Etat présents au sommet de l'Union africaine (UA) dans la capitale éthiopienne tentent d'apporter des solutions aux conséquences désastreuses des coups d'Etat qui ont eu lieu cette année au Mali et en Guinée-Bissau et ont porté une ombre à la crédibilité démocratique du continent après les avances réalisées ces dernières années en termes de stabilité et de gouvernance.
La réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine de samedi a surtout porté sur le Mali, les chefs d'Etat s'efforçant d'étoffer un plan de sortie de crise pour ce pays où les islamistes d'Ansar Dine et des djihadistes étrangers, liés à Al Qaïda, ont pris le contrôle d'une grande partie du désert du nord après avoir détourné une rébellion engagée plus tôt cette année par des séparatistes touaregs laïques.
Le président ivoirien Alassane Ouattara, qui dirige le Conseil de sécurité, a condamné ce qu'il a qualifié d'"intention des groupes terroristes de créer un sanctuaire dans le nord du Mali".
Dénonçant les liens supposément entretenus entre Al Qaïda dans le Sahel et d'autres groupes islamistes radicaux violents, tels que Boko Haram au Nigeria ou la milice des Chabaab en Somalie, il a souligné que ce mélange constituait "une menace sérieuse pour la sécurité de la région".
Les dirigeants africains ont demandé au Conseil de sécurité des Nations unies son soutien pour une intervention militaire afin de mettre un terme à la rébellion dans le nord du Mali et réunir l'Etat du Sahel, divisé après un coup d'état militaire survenu le 22 mars dans la capitale, Bamako.
HOLLANDE: "AUX AFRICAINS DE DÉCIDER"
Le Conseil de sécurité a appuyé les efforts de l'Afrique de l'Ouest pour stopper les troubles au Mali mais n'est pas allé jusqu'à soutenir une intervention militaire, exigeant que les dirigeants africains déterminent au préalable clairement leurs objectifs et les moyens de les atteindre.
"Pour le moment, rien n'est prêt", a commenté un diplomate européen qui suit de près la situation de la région.
"C'est aux Africains de décider ce qu'ils ont à faire", a déclaré samedi François Hollande, rappelant que le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté début juillet une résolution exprimant "son plein soutien aux efforts que déploient la Cédéao et l'Union africaine au Mali."
Pressant l'Union africaine d'élaborer de toute urgence une stratégie claire pour le Mali, le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, voit dans la situation malienne "l'une des plus graves crises qu'affronte le continent".
Ramtane Lamamra, membre du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, a annoncé vendredi que l'organisation africaine recherchait en priorité une issue politique pacifique à la crise malienne, mais se préparait à une intervention militaire "en dernier recours".
Les négociations se sont concentrées sur la remise totale du pouvoir aux mains d'un gouvernement civil dans le sud du Mali, bien qu'Alassane Ouattara ait indiqué qu'un tel transfert était toujours "perturbé" par les mêmes éléments militaires qui ont mené le coup d'état du 22 mars.
Il a répété la position de l'Union africaine selon laquelle il n'y aurait aucune négociation avec des "groupes terroristes" dans le nord du Mali, quoique des contacts aient eu lieu avec les séparatistes touareg et les dirigeants d'Ansar Dine.
Juliette Rabat pour le service français

Aucun commentaire: