Par OMAR OUAHMANE
Libération
Kidal est une épine dans le pied de la France. Cette ville du nord du Mali est le fief des Touaregs du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), qui ont avec eux une grande partie de la population, également touareg. La France, qui tient la ville, travaille avec le MNLA, même si celui-ci était initialement opposé à sa venue. Mais l’armée malienne, qui souhaite réinstaurer l’autorité de l’Etat à Kidal, s’approche de la ville. Les habitants sont inquiets : si l’armée régulière entre dans cette cité du Nord, la véritable guerre pourrait débuter pour le Mali. Et quand bien même Bamako parviendrait à ses fins, le problème persistera puisque les Touaregs revendiquent un Etat. Pour régler la crise, il faut une normalisation des relations entre eux et le Sud. C’est le deuxième enjeu autour de Kidal, puisque le pouvoir en place à Bamako n’a pas été élu. Le président Dioncounda Traoré est arrivé après un coup d’Etat. Or, pour conférer une légitimité au gouvernement, il faut des élections sur l’ensemble du territoire, donc également à Kidal. Et pour qu’il y ait des élections, il faut trouver un accord avec le MNLA. Cela permettra le déploiement de la force onusienne qui doit prendre le relais. A Kidal s’écrit l’un des derniers chapitres de l’intervention au Mali, et sûrement le plus important.
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