vendredi 17 mai 2013

MALI. Hollande prend des risques sur le calendrier électoral - Le Nouvel Observateur

MALI. Hollande prend des risques sur le calendrier électoral - Le Nouvel Observateur
Lors de sa conférence de presse, le chef de l'Etat a insisté pour que les élections maliennes se déroulent à la date prévue, c'est à dire en juillet. Mission possible ?
François Hollande et le président du Mali , Dioncounda Traore, en février 2013. (STJEPANOVIC DANKO/SIPA)
François Hollande et le président du Mali , Dioncounda Traore, en février 2013. (STJEPANOVIC DANKO/SIPA)
Lors de sa conférence de presse, le chef de l'Etat, à propos de la situation au Mali, est resté ferme sur la tenue d'élections prévues en juillet par la feuille de route adoptée par Bamako : "Je suis attaché à ce que les élections se tiennent à la date prévue". Cependant, il a de nouveau précisé que le scrutin devait se tenir sur l'ensemble du territoire "pour qu'il ne soit pas contesté". Intention louable dont il a tenu à être responsable : "Nous assurerons nous-mêmes le fait que les Maliens puissent voter partout".
Quid de Kidal dont le territoire, interdit à l'armée et à l'administration malienne, est encore tenu par les rebelles du MNLA (Mouvement nationale pour la libération de l'Azawad) qui réclament une autonomie ? "Nous avons dit que nous étions prêts à accompagner l'administration malienne à Kidal pour organiser les élections". Les rebelles l'accepteront-ils ?
Il y a peu, Paris indiquait qu'il était nécessaire que le MNLA dépose les armes et pourquoi pas que le mouvement devienne un parti politique. Cette proposition est pour l'instant restée lettre morte et les mesures de cantonnement ne sont pas à l'ordre du jour. Une source diplomatique indiquait il y a quelques semaines que si le MNLA n'était pas cantonné le jour de l'élection, le scrutin ne pouvait avoir lieu.

Problèmes logistiques

Par ailleurs, sur le terrain, les questions logistiques posent problème. Les fichiers électoraux ne sont pas prêts, nombreux sont ceux qui ont fui leur région (estimés à 282.000 personnes), l'installation de bureaux de vote dans les camps de réfugiés (on estime leur nombre à 175.000) dans les pays voisins n'a pas encore été décidée. La France et les organisations internationales, dont le HCR, y travaillent, mais les pays qui accueillent les Maliens doivent encore donner leur accord...
Aussi, comment garantir aux Maliens qu'ils puissent tous voter alors que le territoire n'est pas totalement sécurisé et que des attaques de djihadistes peuvent être organisées à tout moment (notamment dans la région de Gao) ?
Bref, les défis à relever sont nombreux en un peu plus de deux mois. Et en prenant la responsabilité de faire voter tout le monde, François Hollande a en tout cas pris le risque de voir les élections reportées, malgré ses efforts. Méthode Coué ou y-croit-il vraiment ?

Aucun commentaire: