nde.fr avec AFP et AP| • Mis à jour le
Quelque 3 000 personnes se sont rassemblées jeudi 30 mai à Gao, dans le nord du Mali, pour interpeller le président français François Hollande sur la situation à Kidal, ville située plus au nord et toujours occupée par la rébellion touareg, à deux mois de l'élection présidentielle prévue fin juillet.
"Nos pensées aux victimes et non aux bourreaux", "Pas d'élections sans confiance", "Président François Hollande, merci pour la liberté, maintenant la justice", pouvait-on lire sur des pancartes brandies lors du rassemblement organisé par des groupes de jeunes et de femmes sur la place centrale de Gao. "Les banderoles qui s'adressaient à François Hollande, c'était pour lui dire : tu as libéré le Mali des terroristes, maintenant libère Kidal, sinon avec toi, le Mali va divorcer brutalement", a commenté pour l'AFP Ousmane Maïga, l'un des membres de la coordination de la jeunesse de Gao, plus grande ville du Nord.
Lors de son intervention qui a débuté le 11 janvier, l'armée française, aidée par d'autres armées africaines, a chassé les djihadistes liés à Al-Qaida de Kidal. Mais cette ville de 50 000 habitants reste occupée par la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Le MNLA et de petits groupes alliés, depuis longtemps opposé à l'Etat malien et qui combattent pour un Etat touareg, sont revenus à Kidal à la faveur de l'intervention internationale.
Or l'armée française, qui occupe l'aéroport de la ville, ne semble pas avoir la volonté de s'opposer à la rébellion touareg. Le MNLA s'oppose à la venue de l'armée malienne dans la région et a été invité aux négociations de paix qui se déroulent au Burkina Faso.
L'attitude de la France, soupçonnée de collusion avec le MNLA à Kidal, est de plus en plus ouvertement critiquée dans la presse malienne et par certains hommes politiques. "Nous voulons que la France nous dise ce qu'elle souhaite faire, a expliqué à l'agence Associated Press Moussa Boureima Yoro, un des manifestants de Gao. D'un côté elle nous dit que Kidal est une partie du Mali et, dans le même temps, elle agit comme si cette ville n'appartenait pas au Mali."
Le véritable enjeu derrière ces tensions est l'élection présidentielle, dont le premier tour doit se tenir le 28 juillet. Le scrutin est censé se dérouler sur tout le territoire malien, y compris Kidal, mais cela ne pourra se faire qu'en présence de l'administration et de l'armée maliennes dans la ville, estime l'écrasante majorité des Maliens. C'est pourquoi l'un des principaux points de la discussion en cours au Burkina Faso est justement de parvenir à un accord sur la tenue du vote en juillet.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire