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L’enquête continue sur le double attentat survenu au Niger, dont les cibles étaient la compagnie française Areva et l’armée nigérienne. En marge de la visite au Mali du ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, on a appris que l'opération aurait été en grande partie planifiée dans le nord du Mali. Par ailleurs, l'attentat a réveillé les tensions entre Niamey et Tripoli, qui s'accusent mutuellement de frontière poreuses. La Libye reproche également à son voisin de ne pas lui remettre le fils de Mouammar Kadhafi.
L’information est confirmée par des officiels maliens : les derniers attentats survenus au Niger ont été en grande partie planifiés dans le nord du Mali. Le nom d’un bourg revient souvent : Tarkint. Nous sommes à 150 kilomètres au nord de la ville de Gao. La localité est située dans une vallée qu’on appelle la vallée du Tilemsi.
C’est une zone pastorale. Et d’après nos informations, c’est là où les responsables du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest, le Mujao, et ceux du groupe jihadiste baptisé les Signataires par le sang, ont conçu les attaques. Deux hommes auraient joué un rôle-clé dans la stratégie arrêtée par ces jihadistes. Le premier, Hamada Ould Mohamed Kheirou, est de nationalité mauritanienne. Il est le chef du Mujao.
Le second est le tristement célèbre Mokhtar Belmokhtar. Il a claqué il y a quelques mois la porte des rangs de al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) pour créer son nouveau groupe les Signataires par le sang. On le donnait mort, mais visiblement, il est bel et bien vivant.
Regain de tensions
Il n’est pas du tout exclu qu’ils aient reçu un soutien de combattants venus de la Libye mais un constat s’impose : une partie du nord du Mali héberge toujours des jihadistes et les forces franco-africaines ne sont toujours pas arrivées à les déloger de certaines localités.
Ce double attentat de jeudi dernier, le 23 mai, aura quoi qu'il en soit provoqué un regain de tensions entre Niamey et Tripoli. Le président nigérien, Mahamadou Issoufou, a mis en cause des assaillants venus du Sud libyen, des affirmations à nouveau démenties mardi par le Premier ministre libyen, Ali Zeidan.
Lors d'un point presse, le chef du gouvernement a réclamé, encore une fois, que Niamey lui remette Saadi Kadhafi, le fils de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, qui vit au Niger, en résidence surveillée.
Ce n’est pas la première fois que les autorités libyennes font des sorties fracassantes sur le Niger. En effet, depuis la chute du régime de Kadhafi, les nouvelles autorités libyennes n’arrivent pas à contenir leur colère devant le refus du Niger d’extrader Kadhafi junior.
Saadi Kadhafi en résidence surveillée
En répondant aux autorités nigériennes, le Premier ministre libyen Ali Zeidan affirme que les auteurs d’actes terroristes dans la région sont les fils de Kadhafi et les salafistes.
En ce qui concerne le fils de l’ancien guide libyen, qui empêche Tripoli de bien dormir, il n’est en réalité pas libre de ses mouvements depuis ses déclarations « va-t-en-guerre » sur une chaîne de télévision arabe.
Saadi Kadhafi vit en résidence surveillée à Niamey. A plusieurs reprises, il a demandé à des membres influents du régime d’intercéder en sa faveur auprès du pouvoir de Niamey, mais en vain.
Malgré ces mesures prises à l’encontre du fils Kadhafi, Tripoli n’en démord pas. Pour plusieurs observateurs, le renvoi il y a quelques jours de plusieurs centaines de Nigériens et de Tchadiens de la Libye n’est pas fortuit.
La sécurité renforcée à Niamey
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