Le sort de Kidal, pour l'heure sous contrôle des rebelles du MNLA, doit être tranché avant l'organisation de la présidentielle.
Dioncounda Traoré s'est engagé à plusieurs reprises à appeler aux urnes au mois de juillet. La date officielle a été fixée au 28. Un choix que beaucoup jugent optimiste. Les difficultés logistiques, de l'impression des cartes d'électeurs à la mise en place du matériel électoral, sont énormes. «C'est faisable avec de l'organisation», assure un haut fonctionnaire de l'ONU.
Le vrai problème se trouve dans les séquelles de la guerre, à Kidal. Cette ville de l'extrême nord du pays, un temps occupée par les islamistes, est passée en février sous le contrôle armé de Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Ce groupe rebelle touareg a toujours été hostile aux djihadistes mais revendique l'indépendance de l'Azawad, le nord du Mali, à la grande colère de Bamako.
Paris a bien pris soin jusqu'à présent de ne pas prendre parti dans ce conflit entre les Touaregs et le gouvernement central, opposition qui plonge ses racines dans une défiance mutuelle bien plus vieille que le Mali. L'armée française n'entretient qu'une présence minimale à Kidal. Les soldats maliens, chassés de la ville en janvier 2012 par le MNLA, en sont toujours absents, tout comme l'administration. Or, sans le retour au moins des fonctionnaires le déroulement d'une élection est impossible. «Cela entraînerait le report du vote dans tout le pays», reconnaît-on à l'Élysée et à Bamako.
La solution de la force a été écartée. L'hostilité entre militaires maliens et MNLA est telle que toute tentative de reprise conduirait à une lutte sanglante. Reste donc la négociation. Cette semaine, Touaregs et gouvernement se sont dits prêts à ouvrir un dialogue sous le contrôle de Blaise Compaoré, le président burkinabé. Dans les jours prochains, une délégation touareg conduite par Bilal ag Achérif, le chef du MNLA, devrait se rendre à Ouagadougou. De son côté, Bamako a nommé vendredi Tiébilé Dramé, un homme politique malien, comme négociateur. Les positions des uns et des autres restent très éloignées.
Jeudi, Dioncounda Traoré, a ainsi répété son hostilité à toute autonomie, pensant qu'un «processus de décentralisation» est suffisant. «Un statut précis pour l'Azawad, comme une autonomie est le minimum», souligne Moussa Ag Acharatoumane, un proche de Bilal Ag Achérif. Autre point de friction: le sort des combattants du MNLA. Bamako demande le désarmement des miliciens, une option dont ne veut pas entendre parler le MNLA. Même le calendrier pose une difficulté. Alors que Bamako entend séparer les choses pour reporter les négociations sur le fond à après les élections, le MNLA veut prendre son temps. «Pour nous la priorité est le statut de l'Azawad», martèle Moussa Ag Acharatoumane.
Dans la réalité, la position des uns et des autres pourrait être plus nuancées et d'autres négociations, plus discrètes, devraient se tenir dans les jours à venir. «Le MNLA sait que sa carte maîtresse tient à sa capacité à bloquer l'élection mais il sait aussi qu'il n'est plus en position de force militaire», souligne un bon connaisseur du dossier. Paris et l'ONU tentent donc de rapprocher les points de vue et de dessiner une issue. «Nous sommes prêts à accompagner l'administration civile malienne à Kidal», a expliqué François Hollande. En claire, l'armée française assurerait, en accord avec le MNLA, la protection des fonctionnaires maliens pendant l'élection. L'armée malienne, elle, resterait pour un temps encore loin de Kidal. «C'est une possibilité mais rien n'est fait», assure un haut responsable français
Le vrai problème se trouve dans les séquelles de la guerre, à Kidal. Cette ville de l'extrême nord du pays, un temps occupée par les islamistes, est passée en février sous le contrôle armé de Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Ce groupe rebelle touareg a toujours été hostile aux djihadistes mais revendique l'indépendance de l'Azawad, le nord du Mali, à la grande colère de Bamako.
Paris a bien pris soin jusqu'à présent de ne pas prendre parti dans ce conflit entre les Touaregs et le gouvernement central, opposition qui plonge ses racines dans une défiance mutuelle bien plus vieille que le Mali. L'armée française n'entretient qu'une présence minimale à Kidal. Les soldats maliens, chassés de la ville en janvier 2012 par le MNLA, en sont toujours absents, tout comme l'administration. Or, sans le retour au moins des fonctionnaires le déroulement d'une élection est impossible. «Cela entraînerait le report du vote dans tout le pays», reconnaît-on à l'Élysée et à Bamako.
La solution de la force a été écartée. L'hostilité entre militaires maliens et MNLA est telle que toute tentative de reprise conduirait à une lutte sanglante. Reste donc la négociation. Cette semaine, Touaregs et gouvernement se sont dits prêts à ouvrir un dialogue sous le contrôle de Blaise Compaoré, le président burkinabé. Dans les jours prochains, une délégation touareg conduite par Bilal ag Achérif, le chef du MNLA, devrait se rendre à Ouagadougou. De son côté, Bamako a nommé vendredi Tiébilé Dramé, un homme politique malien, comme négociateur. Les positions des uns et des autres restent très éloignées.
Jeudi, Dioncounda Traoré, a ainsi répété son hostilité à toute autonomie, pensant qu'un «processus de décentralisation» est suffisant. «Un statut précis pour l'Azawad, comme une autonomie est le minimum», souligne Moussa Ag Acharatoumane, un proche de Bilal Ag Achérif. Autre point de friction: le sort des combattants du MNLA. Bamako demande le désarmement des miliciens, une option dont ne veut pas entendre parler le MNLA. Même le calendrier pose une difficulté. Alors que Bamako entend séparer les choses pour reporter les négociations sur le fond à après les élections, le MNLA veut prendre son temps. «Pour nous la priorité est le statut de l'Azawad», martèle Moussa Ag Acharatoumane.
Dans la réalité, la position des uns et des autres pourrait être plus nuancées et d'autres négociations, plus discrètes, devraient se tenir dans les jours à venir. «Le MNLA sait que sa carte maîtresse tient à sa capacité à bloquer l'élection mais il sait aussi qu'il n'est plus en position de force militaire», souligne un bon connaisseur du dossier. Paris et l'ONU tentent donc de rapprocher les points de vue et de dessiner une issue. «Nous sommes prêts à accompagner l'administration civile malienne à Kidal», a expliqué François Hollande. En claire, l'armée française assurerait, en accord avec le MNLA, la protection des fonctionnaires maliens pendant l'élection. L'armée malienne, elle, resterait pour un temps encore loin de Kidal. «C'est une possibilité mais rien n'est fait», assure un haut responsable français
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