Alain Barluet
Après l'arrêt des opérations militaires, une conférence des donateurs s'est tenue à Bruxelles pour financer la reconstruction du pays.
Dans une conférence de donateurs, il y a les fonds et il y a la forme. Réunis au chevet du Mali, mercredi à Bruxelles, une centaine de pays et d'organisations internationales ont mis 3,25 milliards d'euros sur la table pour remettre le pays sur pied après la guerre. C'est bien plus que les 2 milliards initialement attendus pour contribuer au financement du «plan de relance durable» élaboré par Bamako. «Si la conférence avait duré une semaine, nos problèmes budgétaires auraient été réglés», a même plaisanté François Hollande qui a salué une «grande réussite». Au nom de la France, première contributrice bilatérale et co-organisatrice de la conférence avec l'UE, François Hollande a annoncé une somme de 280 millions d'euros pour les années 2013-2014. L'UE devait offrir 520 millions.
En ce qui concerne la forme, Paris avait souhaité que cette conférence des donateurs, une première pour l'UE, se déroule à Bruxelles. Les diplomates français ne cachaient pas une certaine fierté de voir les projecteurs se braquer sur le Mali à Bruxelles. «Il y a trois ans, lorsqu'on parlait ici du Sahel, certains nous riaient au nez», se souvient l'un d'eux. L'Europe, désormais, contribue aussi à la formation de l'armée malienne.
L'argent sera le nerf de la paix. Les bailleurs ont d'ailleurs toujours bien traité ce pays qui, jusqu'en 2012, bénéficiait annuellement d'un soutien de 600 à 700 millions d'euros. Tout dépendra donc de l'utilisation des fonds. Préventivement, les bailleurs du Mali ont érigé en priorité la lutte contre la corruption. On ne parle pas de conditionnalité de l'aide mais de «vigilance», de «traçabilité» et d'«évaluation». «Chaque euro dépensé doit être efficacement utilisé», a insisté François Hollande.
Pour la première fois, un site Internet permettra théoriquement de «savoir où va chaque euro», insistait-on au Quai d'Orsay. Pour cela, il faut s'appuyer sur les institutions du pays et son arsenal législatif. Paris pousse notamment à l'adoption d'une loi inversant la charge de la preuve dans les affaires de corruption, c'est-à-dire qui obligerait les politiciens à démontrer qu'ils ne se sont pas enrichis illicitement. Vaste chantier, le pari du «renouveau» malien est loin d'être gagné.
En ce qui concerne la forme, Paris avait souhaité que cette conférence des donateurs, une première pour l'UE, se déroule à Bruxelles. Les diplomates français ne cachaient pas une certaine fierté de voir les projecteurs se braquer sur le Mali à Bruxelles. «Il y a trois ans, lorsqu'on parlait ici du Sahel, certains nous riaient au nez», se souvient l'un d'eux. L'Europe, désormais, contribue aussi à la formation de l'armée malienne.
La feuille de route de Bamako
Fin janvier, Bamako a présenté sa feuille de route. La démarche, «globale», prévoit de mener de front les trois chantiers, dans le domaine politique, sécuritaire et de développement. Dans l'idéal, il s'agit de rétablir l'accès à l'eau, à l'électricité, de relancer l'éducation, la santé et les infrastructures, en même temps que la menace djihadiste s'éloigne et que l'administration reprend ses droits au nord du pays. La tenue d'une élection présidentielle sur tout le territoire, projetée en juillet, doit être le premier marqueur d'un retour à l'État de droit. Quelque 225 millions d'euros ont été alloués pour son organisation. Aux côtés du président par intérim Dioncounda Traoré, François Hollande a réaffirmé que le scrutin «doit se tenir à la date prévue».L'argent sera le nerf de la paix. Les bailleurs ont d'ailleurs toujours bien traité ce pays qui, jusqu'en 2012, bénéficiait annuellement d'un soutien de 600 à 700 millions d'euros. Tout dépendra donc de l'utilisation des fonds. Préventivement, les bailleurs du Mali ont érigé en priorité la lutte contre la corruption. On ne parle pas de conditionnalité de l'aide mais de «vigilance», de «traçabilité» et d'«évaluation». «Chaque euro dépensé doit être efficacement utilisé», a insisté François Hollande.
Pour la première fois, un site Internet permettra théoriquement de «savoir où va chaque euro», insistait-on au Quai d'Orsay. Pour cela, il faut s'appuyer sur les institutions du pays et son arsenal législatif. Paris pousse notamment à l'adoption d'une loi inversant la charge de la preuve dans les affaires de corruption, c'est-à-dire qui obligerait les politiciens à démontrer qu'ils ne se sont pas enrichis illicitement. Vaste chantier, le pari du «renouveau» malien est loin d'être gagné.
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