Des réponses, SVP - Ce que je crois, par Béchir Ben Yahmed - Jeune Afrique
La guerre du Mali Pour se différencier de Nicolas Sarkozy, et alors qu'il était encore au début de sa campagne électorale, François Hollande a promis aux Français que, s'ils l'élisaient, il serait, lui, un « président normal ».
Cette promesse a sans doute contribué à sa victoire. Mais d'être un « président normal » l'aide-t-il à se faire accepter de ses compatriotes ? Veulent-ils que leur président soit normal ? J'en doute.
Quoi qu'il en soit, et pour en venir à la guerre du Mali, l'Africain que je suis juge anormales et même humiliantes la manière dont cette guerre est conduite et la façon dont nous sommes informés de son évolution.
Depuis le jour où elle a débuté, elle est l'affaire de la France. Accessoirement de l'armée tchadienne.
La France conçoit et exécute, s'engage en hommes, en matériel et en argent. Il s'ensuit, et c'est bien normal, que c'est la France qui tient informés les Français et, après eux, les Maliens, les autres Africains et le monde, de l'évolution de cette guerre asymétrique.
François Hollande, son ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, ou un porte-parole de l'armée française savent où en est la guerre ; eux seuls l'annoncent urbi et orbi.
Ainsi, le 21 mars, François Hollande et Jean-Marc Ayrault - le premier au dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), le second devant l'Assemblée nationale - ont expliqué que les armées françaises allaient se retirer du Mali à partir de la fin avril, mission accomplie.
« Nous sommes dans la dernière phase avec la quasi-totalité du territoire malien revenu à la souveraineté du Mali », a précisé François Hollande.
Où est donc le gouvernement malien ? Sait-il ce qui se passe dans le nord de son pays ? Ses armées participent-elles, fût-ce symboliquement, à la libération de cette partie de la République malienne ?
Les armées de la Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) sont-elles déployées et prêtes à prendre la relève ? L'Union africaine est-elle présente ou informée ?
On a comme l'impression d'un vide et d'une absence.
Il est grand temps pour la classe politique malienne, pour la Cedeao, pour l'Union africaine de sortir de leur silence, de leur apparente réserve pour endosser l'habit d'acteurs.
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