samedi 7 juillet 2012

Pourquoi Dioncounda Traoré ne viendra plus comme prévu ?

Pourquoi Dioncounda Traoré ne viendra plus comme prévu ?
Le mini-sommet de la Cedeao sur le Mali se tiendra en principe demain samedi 7 juillet 2012 à Ouagadougou. Annoncé à cette rencontre, Dioncounda Traoré le président par intérim ne fera finalement plus le déplacement. Ce changement brusque de programme, suscite bien des interrogations.
C'est un communiqué laconique de la présidence du Faso qui a annoncé l'annulation  de la visite du président intérimaire du Mali. Mais que s'est-il passé, pour que la présence de  Dioncounda Traoré ne soit plus à l'ordre du jour à Ouagadougou ?
Est-ce vraiment pour des raisons de santé comme l’aurait affirmé son épouse ? Si tel est le cas, cela pourrait laisser penser que le président intérimaire ne s'est pas totalement remis des séquelles de la violente bastonnade dont il a été victime le 21 mai dernier dans les locaux de la présidence de la République.
En traitement à Paris depuis le 23 mai, Dioncounda Traoré est-il plus souffrant qu'on ne le pensait ? Pourtant, le président guinéen Alpha Condé qui lui avait rendu visite cette semaine pendant son récent séjour en France, avait rassuré sur son état de santé. Hormis ces raisons liées à sa santé, quels autres motifs pouvaient expliquer l'annulation du voyage du président malien ? Des raisons politiques peut-être. Veut-on mettre Dioncounda Traoré à la touche, parce qu'il ne ferait plus l'affaire ? Cette hypothèse a été avancée par certains observateurs du fait du séjour prolongé du locataire du palais de Koulouba sur les bords de la Seine. Pourquoi un éloignement si prolongé des affaires de l'Etat, pour le président d'un pays gravement en crise ?
Des sources proches de la Cedeao, on avance que c'est pour des raisons de sécurité, que Dioncounda Traoré prolonge son séjour en France. Son retour au pays ne se ferait donc pas avant le déploiement de la force ouest-africaine composée de quelque 3000 hommes, actuellement en voie d'être constituée. Or, quels soucis pourrait-on se faire, pour le président par intérim malien qui ne se rend pas à Bamako, mais plutôt à Ouagadougou au Burkina Faso, pour un sommet où il est censé représenter son pays ? De toute évidence, la brusque annulation de la présence de Dioncounda Traoré au mini-sommet de Ouagadougou, ne peut qu'accroître les inquiétudes des uns et des autres sur l'avenir politique de l'ancien président de l'assemblée nationale malienne.
Les chefs d'Etat de l'organisation sous-régionale auraient-ils préféré laisser le premier ministre Cheikh Modibo Diarra qui fait plus l'unanimité que Dioncounda, continuer la transition ? Autre éventualité à ne pas exclure, l'homme serait-il en train de jeter l'éponge face aux énormes défis qui l'attendent, notamment faire revenir la quiétude dans un Mali qui ressemble aujourd'hui à un navire dont les amarres sont rompues et qui est livré aux caprices des vents de toutes sortes : rébellion, sécession, islamisme, terrorisme et bien d'autres.

Charles d'Almeida

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