Bajan Ag Hamatou député élu à Menaka : « Comme Didieni il faudrait que nous fassions en sorte que Kidal soit Malien »
Le député Bajan Ag Hamatou, tamasheq bon teint, est une personnalité bien connue et respectée au sein de l’hémicycle. Elu 7 fois dans la circonscription de Menaka, il fait partie des farouches partisans de l’unité nationale, en tant que petit fils du Firhoun, le grand résistant colonial. Il a toujours décrié l’existence des groupes armés qui écument le nord du Mali. Pour lui, le dialogue reste la seule alternative pour résoudre l’interminable crise qui frappe cette partie du pays. Entretien.
Le Tjikan : Par rapport aux pourparlers de paix qu’est ce que vous conseillez aux protagonistes (pouvoir central et groupes armés) ?
Honorable Bajan : Les groupes armés, je n’ai aucune idée de quel genre de personnes ils sont .Je considère qu’ils ne sont pas légitimes, ils disent qu’ils parlent au nom des populations. Je n’ai pas l’impression qu’ils soient l’expression de ces populations. Au contraire, ils ont crée des difficultés chez nos populations depuis le déclenchement de leur action. Au point qu’on se pose la question de savoir si réellement ces groupes armés se soucient de la souffrance des populations.
Ils agissent pour leurs propres comptes ou pour la population ? Ils disent vouloir lutter pour la population de l’Azawad. Ils avancent comme argument que l’Azawad regroupe toutes les populations du nord, ils parlent de Kidal, Gao, Tombouctou et même Mopti peut être. Je conseille à nos parents touaregs, arabes peulhs, sonrai qui ont pris les armes de savoir que les populations sont fatiguées, ils ont perdu tout ce qu’ils possèdent comme biens. Je demande enfin aux groupes armés solennellement, de sursoir à la lutte armée et de retourner à la table de négociation. Qu’une solution soit trouvée entre Maliens. L’Etat est trop responsable pour se mesurer à des individus, il faut que le pouvoir central fasse des efforts pour trouver une issue à cette crise. Que l’Etat accepte de négocier avec ceux qui sont fréquentables.
Que ce que vous pensez de la mission de « SERVAL » et de la « MINUSMA », au Mali ?
Je remercie Allah le tout puissant de nous avoir envoyés SERVAL et la MINUSMA, seul Dieu sait, ce que nous serions aujourd’hui. Il faut leur être reconnaissant. On n’a jamais suffisamment. Les Africains qui constituent le gros des troupes de la MINUSMA, ont perdu pas mal d’hommes pour le Mali, je pense aux Tchadiens, aux Sénégalais, je pense même aux Burkinabés, aux Nigériens et j’en passe, ceux qui n’ont pas perdu d’hommes au combat l’on perdu dans des accidents. Je ne peux éprouver que de la reconnaissance. J’éprouve la même marque de reconnaissance à l’endroit de SERVAL, imaginez les avions de SERVAL qui ont décollé de je ne sais d’où pour venir stopper ces gens et libérer le nord, nous ne pouvons que les remercier. Dire qu’ils n’ont pas fait la guerre à Kidal, à notre place ça c’est autre chose. Dans ce problème là, l’essentiel pour moi est d’être très reconnaissant.
Quel message vous avez à lancer à l’endroit des populations Maliennes en général et à celles du nord en particulier ?
A tous les Maliens je demande qu’il faut savoir raison regardée. Et nous sommes tous unanimes que Kidal est une partie du Mali. Comme Djidieni il faudrait que nous fassions en sorte que l’on récupère Kidal et sa population saine et sauve. Il faut qu’on accepte de négocier, trouvons la solution qui ne soit pas la guerre. Je demande aux Maliens, beaucoup de courage, beaucoup de patience. Il faut que la communauté internationale s’implique pour la résolution définitive de ce problème.
Propos recueillis par Badou S. Koba
SOURCE: Tjikan du 13 juin 2014.
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