Quand Kati et Mariko pactisent avec les Djihadistes
Les organisations politiques maliennes qui ont mis en place le 8 janvier la « coalition pour les concertations nationales immédiates souveraines et pour le changement au Mali » ont manifesté le mercredi 9 janvier à Bamako et à Kati, posant des barricades et brûlant des pneus, paralysant les activités. Le pont des martyrs et celui du roi Fahd ont été pris d’assaut par les occupants, rendant difficile la circulation entre les deux rives du fleuve Niger.
La cité administrative qui abrite les départements ministériels a été momentanément isolée par les manifestants. Le conseil des ministres n’a pu se tenir et a été reporté au lendemain jeudi, avec l’incertitude sur sa tenue, car la coalition a promis de remettre ça avec beaucoup plus de détermination. Des manifestants ont demandé la démission du Président de la République par intérim, Dioncounda Traoré.
Parmi les manifestants des personnes armées en civil ont braqué et pris de forces des véhicules à bord desquels ils ont circulé toute la matinée, tirant en l’air sur la route du palais présidentiel. Des stations d’essence ont été pillées par ces manifestants pour se ravitailler et continuer de troubler l’ordre public. Ces manifestations ont fait des blessés graves dont un admis aux urgences de l’hôpital Gabriel Touré de Bamako. Le soir, un communiqué du gouvernement a été lu en rapport avec ces évènements : « Face à la dégradation de la situation consécutive aux manifestations de rue, les risques de perturbation et les manœuvres subversives, le gouvernement décide à partir de ce jour de fermer tous les établissements d’enseignement, de l’éducation de base au supérieur, du district de Bamako et de la ville de Kati. Et ce jusqu’à ce que les conditions de sérénité et de quiétude soient réunies ». Le gouvernement a rappelé qu’au moment où le pays traverse l’une des périodes les plus critiques de son histoire, la nation tout entière doit s’unir, constituer un front derrière son armée engagée dans la reconquête des régions Nord du pays.
Le gouvernement ne saurait tolérer l’instrumentalisation de l’école à des fins purement politiciennes et rappelle qu’il prendra toutes les mesures de fermeté nécessaire à la préservation de l’ordre public, selon le communiqué du gouvernement. Le Front pour la sauvegarde de la démocratie et la République avait condamné les manifestations de la coalition pour des concertations nationales. Au moment où l’armée nationale se trouve au front, jouant la survie de l’Etat malien, est-ce le moment de s’activer pour des concertations nationales, alors qu’il faut encourager et soutenir l’armée ? Depuis lundi 7 janvier, l’armée malienne était entrée en combat contre les extrémistes religieux d’Ansar Dine, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest. Les autorités maliennes devaient alors se battre sur les deux fronts ouverts par des politiques à Bamako et par les Jihadistes à Konna. Des enquêtes du nouvel Observateur ont permis de révéler l’existence d’une connexion entre les manifestants à Bamako et les Jihadistes du nord, dans le but de renverser le pouvoir intérimaire de Dioncounda Traoré.
Selon le journal, les 8, 9 et 10 janvier, les services de renseignement relèvent un fait troublant : « les groupes terroristes, et particulièrement Ansar Dine, sont en contact permanent avec les leaders des manifestants qui, à Bamako, exigent, depuis quelques jours, le départ du président Traoré. » Notre analyse, dit un officiel, était que les djihadistes et les manifestants, contrôlés en fait par le capitaine Sanogo, s’étaient mis d’accord pour mener une action conjointe : les premiers prenaient Sévaré tandis que les seconds dénonçaient l’incapacité du pouvoir en place à empêcher la chute d’une ville si importante. « Résultat : le président par intérim, Dioncounda Traoré, chutait » dans les quarante-huit heures «, et un nouveau pouvoir s’installait à Bamako. De mèche avec les terroristes, les putschistes n’auraient pas autorisé le déploiement de la Misma et encore moins une intervention militaire française… », a écrit Nouvel Observateur du 10 février 2013. A l’époque, Le Républicain avait reproduit cet article du Nouvel Observateur intitulé « Mali : histoire secrète d’une guerre surprise ». Nous publions aujourd’hui, le rapport de mission de Niafunké, la synthèse d’une mission Mercredi, 12/09/2 012, comprenant des membres de l’ex-junte et le Dr Oumar Mariko. A lire !
La Rédaction
synthèse du rapport de mission de niafunke
Le Mercredi, 12/09/2 012 à 074h00, une mission conduite par le Colonel Youssouf TRAORE, Chef de la Cellule des Opérations du CMSRFDS s’est rendue à Niafounké, Cercle dudit, Région de Tombouctou par vol spécial en vue de rencontrer des représentants de Ançardine.
Elle était composée outre le chef de mission, du S/Lt Alhadji DICKO, l’honorable
Oumar MARIKO, Yehia Ag Ibrahim (tous deux des facilitateurs) Sgt Amara SYLLA et le Caporal Ibrahim Ag.
A son arrivée à 09H02, la délégation a été accueillie à l’Aérodrome de Niafounké par les représentants de Ançardine venus de Tombouctou, Gao et Kidal. Ce sont entre autres Attayoub Ag Hanga, Aradouane Ag Mohamed Ali, Colonel M’Bareck Ag Akli, Colonel Alkali fa Ag Almaki et Kamma Ag Minini.
Après une vis ite de courtoisie à l’imam et le Chef du village, la délégation a été conduite au Campement du Cercle où a lieu la rencontre.
En introduction, le facilitateur Yehia Ag Ibrahim a rappelé qu’ ‘une première rencontre
avait eu lieu le 1″ Vendredi du mois de Carême entre l’honorable Oumar MARIKO sa délégation et les représentants de Ançardine avant d’ajouter que la présente est la suite logique de celle-ci.
Le Colonel Youssouf TRAORE, dans son intervention a transmis les salutations du
Capitaine Amadou Haya SANOGO, Président du CNRDRE et du CMSRFDS qui, grâce à son implication personnelle et son sens du dialogue, cette rencontre a pu se faire. Il a ensuite rappelé les motivations profondes du Coup d’ Etat du 22 Mars 2012 les quelles se résument aux mensonges injustices, marginalisation de l’armée et la Gabegie.
Face a ces maux qui minaient le pays l’armée dans toute sa composante et sous la
conduite et la clairvoyance du Capitaine Amadou Haya SANOGO, le régime de Amadou Toumani TOURE a été chassé du pouvoir.
Cet acte a mis en mal les complices et les ennemis intérieurs et extérieurs du Mali qui sous la houlette du Colonel Abidine GUINDO à prendre les armes pour faire un contre Coup d’Etat les 30 Avril 2012 et 01 Mai 2012.
Avec l’engagement et l’esprit patriotique de toutes les forces armées et de sécurité, les assaillants qui avaient déjà occupé l’ORTM et l’Aéroport ont pu être délogés.
Pour revenir au contexte de la rencontre, le Colonel Youssouf TRAORE a exprimé
toute la satisfaction des plus hautes autorités pour l’amorce d’une solution définitive et une unification du territoire. Il a ensuite adressé ses vives salutations à Iyad Ag Aghali avec qui, il a travaillé et a eu à partager beaucoup de choses.
Avant de terminer, le chef de mission a exprimé les désirs d’entamer des échanges afin de vraiment finir ce problème et donner au Mali, son unité.
Le Colonel M’ Bareck Ag Akli, un des représentants de Ançadine a transmis les salutations du guide de Ançardine Iyad. Il dira qu’ensemble et sur des bases solides, trouver une solution au problème. Il a rappelé que la crise remontait à 2006 parce que tout simplement le gouvernement de ATT n’a pas pris les choses au sérieux. Il a ajouté aussi que depuis l’arrivée au pouvoir de A TT, il n’a pu mettre en place une politique pour gouverner le Mali et tous les hommes politiques maliens se sont laissés engloutir dans ses manœuvres excepté l’ honorable Oumar MARIKO qui se démarquait par ses prises de positions radicales. Il a ensuite précisé que ATT a mis en place une milice avec l’aide du Colonel Gamou pour semer le désordre.
Qu’en ce qui concerne la branche Ançardine elle a apprécié le renversement du régime corrompu de A TT mais a désapprouve le fait de remettre le pouvoir aux hommes politiques qui ne sont que des complices d’ATT et ses accolites de la CEDEAO et la Communauté Internationale.
Pour terminer, le Colonel M’Bareck dira que la branche Ançardine s’oppose à toutes
formes d’interventions de la force de la CEDEAO car elle n’a jamais résolu une crise. Il a promis de se joindre à l’armée malienne peur combattre les forces de l’organisation sous régionale.
Oumar MARIKO, en sa qualité de facilitateur a identifié Alpha Oumar KONARE,
A TT, Blaise COMPAORE et Yayi BONI comme étant les vrais ennemis du Mali.
Il a aussi déclaré que ces ennemis se serviront de la charia imposée par Ançardine pour justifier l’intervention de la CEDEAO afin, de venir à leurs fin s. Afin de parer à cette spéculation l’honorable leur conseille de faire un communiqué afin de lever tout équivoque.
Le dernier intervenant fut Attayoub Ag Hanga, chef de la délégation Ançardine.
Il a remercié toute la délégation venue de Bamako avant de préciser que les deux
parties ont des intérêts communs et les mêmes visions. Cependant, il a insisté sur le caractère discret de la rencontre et un communiqué final enlèvera toute discrétion.
Il a aussi demandé le remplacement de Alhamoudou Ag lIIiene, Consul du Mali au
Niger qui selon lui travaille toujours avec le régime défunt et ses complices Gamou et Ould Mehdou.
Il a ensuite exprimé son inquiétude par rapport a l’exercice du pouvoir à Bamako.
Qu’il ne faut pas que les actes posés par le CNRDRE ne soient mis en cause d’où une prise de responsabilité de l’armée malienne car les paisibles citoyens du Mali l’observent, croient en elle et attendent d’elle.
Pour terminer, il a suggéré une autre rencontre mais cette fois ci en terre Algérienne, le seul Pays à s’opposer à l’intervention de la CEDEAO.
Il a aussi tenu à mettre l’accent sur leur crédo qui est l’application de la charia.
En conclusion, il est plus qu’impératif en raison des aspirations communes qui est
l’unicité du pays, d’organiser la rencontre en Algérie comme le souhaite le chef de la
délégation d’Ançardine afin de ramener les points de vue.
La rencontre a pris fin sans incident à 12H00 et la délégation à regagné Bamako à 12H30.
SOURCE: Le Républicain du 12 juin 2014.
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