Négociations de paix au Mali: Bamako rejette les critiques de l’ONU
«Le temps des discussions est arrivé». Tel est, en substance, le message que les Nations unies ont adressé au gouvernement malien, jugé peu efficace dans le dossier des négociations avec les groupes armés du nord du pays. Plus d’un an après la signature de l’accord de Ouagadougou, ces dernières sont toujours au point mort. Des critiques balayées par les autorités de Bamako, mais jugées positives par le MNLA.
Après le Fonds monétaire international (FMI) sur le dossier de l’avion présidentiel d’Ibrahim Boubacar Keïta, c’est au tour des Nations unies de critiquer le gouvernement malien. L’objet des reproches, cette fois : les négociations avec les groupes armés du Nord, qui sont toujours au point mort. L’ONU juge que le temps des discussions est arrivé. Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a rappelé ce mercredi l’urgence de construire une « paix durable ».
À la tribune des Nations unies, malgré les critiques des membres du Conseil de sécurité sur l’absence de dialogue et le report permanent des négociations, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop ne s’est pas démonté. Il a rappelé une fois de plus la position et les arguments de son gouvernement : les groupes du nord du Mali doivent être désarmés et prendre leurs distances avec les groupes jihadistes.
« Je réaffirme aux membres du conseil le réengagement du Mali dans la voie politique pour le règlement de la crise, a assuré le Premier ministre malien. J’ai demandé, entre autres, que les groupes armés signataires de l’accord de Ouagadougou déposent les armes, se démarquent des groupes terroristes, reprennent le processus de cantonnement et la voie du dialogue à laquelle le gouvernement du Mali demeure attaché ».
Au sein du Mouvement national de libération de l’Azawad, le MNLA, les pressions des Nations unies sur les autorités maliennes sont jugées positives. « La déclaration des Nations unies montre clairement qu’aujourd’hui, la pression est en train d’être faite sur le gouvernement du Mali, qui a toujours bloqué [les négociations] », a réagi Mossa Ag Attaher, porte-parole du mouvement. Le porte-parole s’est dit satisfait que les Nations unies souhaitent « que des discussions s’ouvrent le plus rapidement possible entre le gouvernement du Mali et le mouvement de l’Azawad ».
Le MNLA a par ailleurs rappelé l’urgence de mettre en place la commission d’enquête prévue sur les événements ayant eu lieu Kidal à la fin du mois de mai 2014. Le mouvement, accusé de s’être allié avec al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), estime que cette commission permettrait de prouver que ces accusations du gouvernement malien sont fausses.
par RFI
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire