La cérémonie, qui s’est déroulée au Centre international des conférence de Bamako, a été rehaussée par la présence de Chefs d’État africains.
Ph : Nesrine
C’est fait. L’accord pour la paix et la réconciliation a été signé hier dans la capitale malienne Bamako entre le gouvernement, représenté par son ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration, M. Diop, les mouvements politico-militaires signataires de la Plate-forme, représentés par Ahmed Ould Sidi Mohamed, et maître Harouna Toureh, deux composantes de la CMA, à savoir la CPA et le FR2, représentées par Mohamed Ousmane Ag Mouhamidine, et le professeur Ounoussa Touré, et la médiation internationale.
De nos envoyées spéciales : N. Kerraz et N. Terrab
La cérémonie, qui s’est déroulée au Centre international des conférence de Bamako, a été rehaussée par la présence de Chefs d’État africains. Pour l’occasion, les Présidents du Niger, de la Guinée, du Burkina Fasso, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Togo, du Rwanda, pour ne citer qu’eux, ont fait le déplacement. Robert Mugabé, en sa qualité de président en exercice de l’Union africaine, était également présent. Le Président Bouteflika était représenté par le président du Conseil de la nation, M. Bensalah, arrivé le matin même, accompagné du ministre des Affaires étrangères, M. Lamamra.
Les membres de la médiation internationale qui compte, outre l’Algérie, la CÉDÉAO, l’OCI, l’UE, l’UA, l’ONU et les pays de la région représentés par leurs Chefs d’État étaient également présents. Cette cérémonie, qualifiée d’historique par les Maliens, qui intervient après le paraphe par toutes les parties de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Ce document soumis par la médiation est, faut-il le rappeler, l’aboutissement de plus de 8 mois de négociations au cours desquels l’Algérie, en sa qualité de chef de file de la médiation internationale, s’est attelée à rapprocher les points de vue et convaincre toutes les parties en conflit, que seule la paix négociée à travers un dialogue inclusif est la seule voie de salut pour le Mali et les populations du Nord. L’accord, pour lequel il aura fallu cinq rounds et d’âpres négociations, ouvre, selon tous les Maliens approchés hier au Centre international des conférences de Bamako, la voie à la préservation de l’unité et l’intégrité du Mali. Le fait que l’aile dure de Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), à savoir le MNLA, le MAA et le HCA, n’ait pas signé, n’est pas pour décourager les Maliens qui veulent croire que le processus d’Alger a permis enfin d’entrevoir, en dépit de nombreuses embûches et écueils est irréversible. Un appel pressant leur a été d’ailleurs lancé en vue de rejoindre les signataires, car, de l’avis de tous les signataires, il ne peut y avoir d’autre solution. La présence à cette cérémonie de Chefs d’État ou de leurs représentants aux côtés de ceux de la communauté internationale est considérée comme un signal fort du soutien que les uns et les autres n’ont eu de cesse de manifester et d’apporter au Mali tout au long de la crise qu’il a traversée, ces derniers mois. Pour les Maliens, la signature hier de cet accord est assurément une nouvelle page de l’histoire de leur pays qui s’ouvre. Dans son intervention, le MAE malien a souhaité que l’accord signé puisse sceller définitivement la paix et la réconciliation. «Nous sommes les témoins privilégiés de l’engagement des fils et filles du Mali après tant de souffrances à se donner la main pour reconstruire un avenir commun», déclare-t-il. Il tient également à souligner que l’accord signé hier est «le fruit de l’accompagnement constant et inconditionnel de la communauté internationale». Les efforts consentis ont permis l’émergence de la dynamique ayant conduit à l’accord de paix.
Lamamra : « L’Algérie sera
toujours à vos côtés »
Intervenant en sa qualité de chef de la médiation internationale, le chef de la diplomatie algérienne a rappelé que depuis l’appel lancé par le Président malien, Ibrahim Boubakar Keita, en janvier 2014, l’Algérie a mis sa diplomatie au service de la crise malienne, avant que les efforts de l’Algérie ne soient consolidés par la médiation internationale qui a joué, selon M. Lamamra, un «rôle clé, créatif et imaginatif, pour édifier les passerelles entre les parties maliennes». «J’ai bon espoir que cette cérémonie solennelle nous conduira à l’édification de la paix», ajoute-t-il. Il assure que les engagements pris par la médiation internationale en vue d’accompagner le processus de paix par le suivi sur le terrain de ses dispositions seront assumés, et ce conformément à la confiance placée en elle par toutes les parties maliennes. Pour Lamamra, la cérémonie d’hier est une «motivation supplémentaire pour aller vers la paix». Il lance un appel aux populations du Nord «à se joindre massivement à ce sursaut collectif». «Il faut mettre un terme à l’effusion de sang pour se retrouver.» Il assure les Maliens du soutien de l’Algérie et de la médiation internationale qui, a-t-il affirmé, «ne ménageront aucun effort pour accompagner le Mali». Pour le représentant des deux composantes de la CMA ayant accepté de signer l’accord, il est clair que de leur point de vue, «il ne pouvait en être autrement». «Il est temps, a-t-il déclaré, d’ouvrir une nouvelle page en signant cet accord.» Il explique que «leur décision de signer est une réponse aux sollicitations des populations du Nord».
Appel aux autres composantes
de la CMA de se joindre aux
signataires
«Il reste, a-t-il estimé, que le défis qui attendent les parties au lendemain de la signature de cet accord est de pouvoir maintenir la paix. Une tâche qui commence aujourd’hui.» «L’accompagnement et la volonté de l’Algérie sont, en soit, des garanties à même de donner de fortes chances à l’accord d’être appliqué», poursuit-il. Il estime que le document signé est une valeur ajoutée à tous les accords antérieurs, faisant part de son optimisme de voir les autres composantes de la CMA, n’ayant pas encore signé l’accord, «se joindre, dans les prochains jours, aux parties signataires».
N. K.
Le rôle de l’Algérie souligné
Le rôle de l’Algérie dans le règlement de la crise malienne a été particulièrement souligné par les acteurs maliens et les membres de la médiation internationale. «L’Algérie, a-t-il été souligné, n’a ménagé aucun effort pour accompagner et soutenir le Mali depuis que la crise politique a éclaté.» Tous les acteurs maliens reconnaissent également que la meilleure des garanties pour la réussite de l’accord pour la paix et la réconciliation est l’engagement de l’Algérie. La mobilisation du Président Bouteflika a été également saluée par les officiels maliens et les acteurs politico-militaires.
N. K.
Ils ont déclaré :
Boubaye Maiga, ancien ministre des AE et de la défense :
« Un moment historique pour le Mali »
«La cérémonie de signature de l’accord pour la paix et la réconciliation est, pour nous, un moment historique. Pour ce qui est de l’absence de la Coordination des mouvement de l’Azawad (CMA), je préfère voir le verre à moitié plein.»
Mohamed Ag Amani, ancien premier ministre du Mali :
« Cette signature est indispensable »
«Cette signature est indispensable. Le Mali doit sortir définitivement de la crise et tourner complètement la page pour construire son avenir. Il faut tous les enfants du Mali. J’ai espoir, sinon je ne serai pas là. Ceux qui ne veulent pas signer aujourd’hui, peut-être qu’ils viendront après du moment qu’ils ont paraphé l’accord. Je pense que lorsqu’on paraphe, c’est qu’on est d’accord avec le contenu.»
M. Pierre Buyoya, envoyé spécial de l’UA :
« Un pas vers la paix »
«C’est un pas en avant vers la paix au Mali. Je suis optimiste pour le pays. Il y a encore quelques efforts à faire et on les fera. Pour ceux qui n’ont pas signé, il faut probablement leur donner le temps de rejoindre les autres. Ce n’est pas facile de travailler au même pas, mais je suis sûr qu’ils viendront.»
Mohamed tahar ag ahlil, représentant du Front patriotique :
« L’appui de l’Algérie va ramener la paix au Mali »
«L’évènement d’aujourd’hui est si important qu’on ne sait pas comment le qualifier, car rien ne vaut la paix pour notre pays. Surtout quand on a des grands témoins comme la communauté internationale et l’Algérie. L’Algérie et tous les pays africains sont présents à Bamako. Le fait que la CMA n’a pas signé n’est pas un handicap pour la mise en œuvre de l’accord, car je demeure persuadé que la Coordination va signer. La Plate-forme soutient le gouvernement malien dans ses actions pour ramener la paix dans ce pays. On est optimiste pour l’avenir. Cet accord va être suivi, et il y aura un suivi. Car, si l’Algerie promet qu’elle va nous aider, il y aura la paix. Nous comptons surtout sur l’Algérie pour la mise en œuvre des dispositions de l’accord, parce que c’est notre partenaire. C’est un pays très conscient sur lequel nous comptons beaucoup. Au Mali, tout le monde dit que si l’Algérie nous soutient, nous aurons la paix. Or, nous sommes persuadés que l’Algérie nous soutient. Pendant les huit mois des négociations, l’Algérie ne nous a pas lâchés une seconde. Pour nous, le fait que l’Algérie soit chef de file de la médiation, c’est une garantie supplémentaire pour la mise en œuvre de la paix au Mali. L’appui de l’Algérie va ramener la paix. Ceux qui poursuivent les combats au Nord veulent saboter la paix. Nous voulons un pays uni. Nous sommes des nordistes, mais eux ils ne pensent qu’à leurs intérêts.»
Abdoulaye Abdagin, collectif des ressortissants du Nord :
« Le seul moyen pour sauver le pays »
«Pour nous, c’est un grand évènement. Nous sommes prêts à tout faire pour que l’évènement réussisse. Pour nous, que les gens de la CMA viennent ou ne viennent pas, cela ne va pas empêcher la signature de l’accord. La coordination peut prendre le train en marche . En ce qui nous concerne, nous sommes très satisfaits de l’accord, parce que c’est le seul moyen pour sauver notre pays. Avec cette signature, c’est une nouvelle page qui va s’ouvrir pour le Mali. C’est certain. Après, on pourra entamer l’étape du développement du Nord. Les projets de développement vont décoller. L’Algérie, en sa qualité de chef de file de la médiation, a eu à jouer un rôle très important aussi bien à Alger qu’à Bamako.»
Propos recueillis par N. K.
Abdelkader Bensalah : « L’Algérie sera toujours le partenaire du Mali dans la mise en œuvre de l’accord de paix »
L’Algérie sera «toujours» le partenaire du Mali, pour l’accompagner dans la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation, «en lui apportant les moyens nécessaires pour son développement et sa prospérité», a indiqué, hier à Bamako, le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah.
M. Bensalah représente le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à la cérémonie de signature de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. «L’Algérie sera toujours le partenaire et l’ami fidèle et disponible du Mali, pour l’accompagner activement dans cette nouvelle étape. Celle de la mise en œuvre de l’Accord, celle qui mettra l’intérêt des populations du nord du Mali au cœur de notre action en leur apportant les moyens nécessaires à leur développement et à leur prospérité, dans un mouvement d’ensemble ouvrant de nouvelles perspectives à tout le peuple malien frère», a souligné M. Bensalah, dans une allocution à l’occasion de la cérémonie de signature de cet accord.
Il a rappelé, à ce propos, que «les parcours communs des peuples algérien et malien sont jalonnés d’épreuves dont ils ont su triompher», soulignant que «ces parcours, dont l’histoire et la géographie, mais aussi la sociologie et de nombreux atomes crochus d’affinités ont assuré la convergence, ont bien préparé l’Algérie à se mettre résolument aux côtés de la République du Mali pour la préservation de l’unité de son peuple et de son territoire». «C’est précisément ce patrimoine commun tout autant que les valeurs référentielles de l’Afrique en la matière que le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a voulu honorer lorsque son frère et ami, le Président de la République du Mali, El Hadj Ibrahim Boubacar Keita, lui a demandé, le 18 janvier 2014 à Alger, d’engager l’Algérie dans une œuvre de paix et de réconciliation comme chef de file d’une équipe de médiation internationale», a relevé M. Bensalah.
«C’est donc assurément un jour béni que ce jour tant attendu et qui constituera, sans nul doute, un repère historique pour le peuple malien frère, pour la région, pour l’Afrique et pour la communauté internationale dans son ensemble», a-t-il noté. «Permettez-moi donc tout d’abord de transmettre aux parties maliennes, au peuple malien, et à son Président, les sincères félicitations de M. le Président Abdelaziz Bouteflika, qui tient à saluer chaleureusement cette date importante dans l’histoire de votre pays et cette victoire commune sur la division et les déchirements», a indiqué M. Bensalah. «Le Chef de l’État algérien m’a chargé de vous dire combien il est confiant dans la capacité du peuple malien frère de relever ce défi pour faire du nord du Mali, des régions débarrassées des fléaux du terrorisme et de la criminalité organisée, des régions engagées résolument dans la promotion de la paix, de la réconciliation et du développement», a-t-il ajouté.
M. Bensalah a précisé, à cet effet, que «l’Algérie a été honorée de la confiance qui a été placée en elle pour conduire la médiation internationale chargée de trouver des solutions durables et définitives au conflit fratricide qui a trop duré dans ce pays». «Elle tient à remercier les autorités maliennes, et tout particulièrement le Président Ibrahim Boubacar Keita, ainsi que les leaders des mouvements de la coordination de la plate-forme, pour leur engagement, leur disponibilité et leur soutien tout au long des laborieuses et difficiles négociations qui se sont tenues à Alger», a-t-il indiqué. Elle saisit, également, cette occasion pour «remercier et féliciter tous les membres de la médiation internationale élargie qui ont contribué à donner crédibilité et efficacité à ce processus méritoire de résolution d’une crise profonde», a ajouté M. Bensalah. Il a rappelé que «l’Algérie a mené cette médiation avec la conviction que seuls le dialogue et la négociation étaient de nature à apporter de solutions, mêmes imparfaites, à des problèmes complexes». «Aujourd’hui, a poursuivi M. Bensalah, nous ouvrons ensemble une nouvelle page. Celle de la mise en œuvre de l’Accord, avec toutes les garanties et les engagements pour transformer les régions du nord du Mali, d’un territoire de confrontation et de désolation, en un espace où tous les chantiers de réconciliation, de reconstruction et de développement seront ouverts à toutes celles et tous ceux qui ont le souci d’être les artisans et les bénéficiaires du changement pour le meilleur.» Il a précisé, en outre, que le Conseil de sécurité, la MINUSMA, l’Union africaine, la CÉDÉAO, l’Union européenne, en plus de pays voisins et de tous les partenaires, «se sont engagés à apporter leur soutien à la réussite de cet Accord, y compris par la mobilisation de moyens humains, matériels et financiers pour la concrétisation des grands projets travaux annoncés par l’Accord». «Grâce à vous, Maliens, grâce au soutien de la communauté internationale, le rêve est désormais à portée de main.
Travaillons tous ensemble pour faire de cet Accord, un succès et un modèle pour le règlement pacifique d’autres situations conflictuelles en Afrique et ailleurs», a affirmé le président du Conseil de la nation. «Aujourd’hui, le Mali présente au monde, une belle page de son histoire. œuvrons ensemble pour qu’il y en ait de plus belles encore à l’avenir», a-t-il conclu
De nos envoyées spéciales : N. Kerraz et N. Terrab
La cérémonie, qui s’est déroulée au Centre international des conférence de Bamako, a été rehaussée par la présence de Chefs d’État africains. Pour l’occasion, les Présidents du Niger, de la Guinée, du Burkina Fasso, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Togo, du Rwanda, pour ne citer qu’eux, ont fait le déplacement. Robert Mugabé, en sa qualité de président en exercice de l’Union africaine, était également présent. Le Président Bouteflika était représenté par le président du Conseil de la nation, M. Bensalah, arrivé le matin même, accompagné du ministre des Affaires étrangères, M. Lamamra.
Les membres de la médiation internationale qui compte, outre l’Algérie, la CÉDÉAO, l’OCI, l’UE, l’UA, l’ONU et les pays de la région représentés par leurs Chefs d’État étaient également présents. Cette cérémonie, qualifiée d’historique par les Maliens, qui intervient après le paraphe par toutes les parties de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Ce document soumis par la médiation est, faut-il le rappeler, l’aboutissement de plus de 8 mois de négociations au cours desquels l’Algérie, en sa qualité de chef de file de la médiation internationale, s’est attelée à rapprocher les points de vue et convaincre toutes les parties en conflit, que seule la paix négociée à travers un dialogue inclusif est la seule voie de salut pour le Mali et les populations du Nord. L’accord, pour lequel il aura fallu cinq rounds et d’âpres négociations, ouvre, selon tous les Maliens approchés hier au Centre international des conférences de Bamako, la voie à la préservation de l’unité et l’intégrité du Mali. Le fait que l’aile dure de Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), à savoir le MNLA, le MAA et le HCA, n’ait pas signé, n’est pas pour décourager les Maliens qui veulent croire que le processus d’Alger a permis enfin d’entrevoir, en dépit de nombreuses embûches et écueils est irréversible. Un appel pressant leur a été d’ailleurs lancé en vue de rejoindre les signataires, car, de l’avis de tous les signataires, il ne peut y avoir d’autre solution. La présence à cette cérémonie de Chefs d’État ou de leurs représentants aux côtés de ceux de la communauté internationale est considérée comme un signal fort du soutien que les uns et les autres n’ont eu de cesse de manifester et d’apporter au Mali tout au long de la crise qu’il a traversée, ces derniers mois. Pour les Maliens, la signature hier de cet accord est assurément une nouvelle page de l’histoire de leur pays qui s’ouvre. Dans son intervention, le MAE malien a souhaité que l’accord signé puisse sceller définitivement la paix et la réconciliation. «Nous sommes les témoins privilégiés de l’engagement des fils et filles du Mali après tant de souffrances à se donner la main pour reconstruire un avenir commun», déclare-t-il. Il tient également à souligner que l’accord signé hier est «le fruit de l’accompagnement constant et inconditionnel de la communauté internationale». Les efforts consentis ont permis l’émergence de la dynamique ayant conduit à l’accord de paix.
Lamamra : « L’Algérie sera
toujours à vos côtés »
Intervenant en sa qualité de chef de la médiation internationale, le chef de la diplomatie algérienne a rappelé que depuis l’appel lancé par le Président malien, Ibrahim Boubakar Keita, en janvier 2014, l’Algérie a mis sa diplomatie au service de la crise malienne, avant que les efforts de l’Algérie ne soient consolidés par la médiation internationale qui a joué, selon M. Lamamra, un «rôle clé, créatif et imaginatif, pour édifier les passerelles entre les parties maliennes». «J’ai bon espoir que cette cérémonie solennelle nous conduira à l’édification de la paix», ajoute-t-il. Il assure que les engagements pris par la médiation internationale en vue d’accompagner le processus de paix par le suivi sur le terrain de ses dispositions seront assumés, et ce conformément à la confiance placée en elle par toutes les parties maliennes. Pour Lamamra, la cérémonie d’hier est une «motivation supplémentaire pour aller vers la paix». Il lance un appel aux populations du Nord «à se joindre massivement à ce sursaut collectif». «Il faut mettre un terme à l’effusion de sang pour se retrouver.» Il assure les Maliens du soutien de l’Algérie et de la médiation internationale qui, a-t-il affirmé, «ne ménageront aucun effort pour accompagner le Mali». Pour le représentant des deux composantes de la CMA ayant accepté de signer l’accord, il est clair que de leur point de vue, «il ne pouvait en être autrement». «Il est temps, a-t-il déclaré, d’ouvrir une nouvelle page en signant cet accord.» Il explique que «leur décision de signer est une réponse aux sollicitations des populations du Nord».
Appel aux autres composantes
de la CMA de se joindre aux
signataires
«Il reste, a-t-il estimé, que le défis qui attendent les parties au lendemain de la signature de cet accord est de pouvoir maintenir la paix. Une tâche qui commence aujourd’hui.» «L’accompagnement et la volonté de l’Algérie sont, en soit, des garanties à même de donner de fortes chances à l’accord d’être appliqué», poursuit-il. Il estime que le document signé est une valeur ajoutée à tous les accords antérieurs, faisant part de son optimisme de voir les autres composantes de la CMA, n’ayant pas encore signé l’accord, «se joindre, dans les prochains jours, aux parties signataires».
N. K.
Le rôle de l’Algérie souligné
Le rôle de l’Algérie dans le règlement de la crise malienne a été particulièrement souligné par les acteurs maliens et les membres de la médiation internationale. «L’Algérie, a-t-il été souligné, n’a ménagé aucun effort pour accompagner et soutenir le Mali depuis que la crise politique a éclaté.» Tous les acteurs maliens reconnaissent également que la meilleure des garanties pour la réussite de l’accord pour la paix et la réconciliation est l’engagement de l’Algérie. La mobilisation du Président Bouteflika a été également saluée par les officiels maliens et les acteurs politico-militaires.
N. K.
Ils ont déclaré :
Boubaye Maiga, ancien ministre des AE et de la défense :
« Un moment historique pour le Mali »
«La cérémonie de signature de l’accord pour la paix et la réconciliation est, pour nous, un moment historique. Pour ce qui est de l’absence de la Coordination des mouvement de l’Azawad (CMA), je préfère voir le verre à moitié plein.»
Mohamed Ag Amani, ancien premier ministre du Mali :
« Cette signature est indispensable »
«Cette signature est indispensable. Le Mali doit sortir définitivement de la crise et tourner complètement la page pour construire son avenir. Il faut tous les enfants du Mali. J’ai espoir, sinon je ne serai pas là. Ceux qui ne veulent pas signer aujourd’hui, peut-être qu’ils viendront après du moment qu’ils ont paraphé l’accord. Je pense que lorsqu’on paraphe, c’est qu’on est d’accord avec le contenu.»
M. Pierre Buyoya, envoyé spécial de l’UA :
« Un pas vers la paix »
«C’est un pas en avant vers la paix au Mali. Je suis optimiste pour le pays. Il y a encore quelques efforts à faire et on les fera. Pour ceux qui n’ont pas signé, il faut probablement leur donner le temps de rejoindre les autres. Ce n’est pas facile de travailler au même pas, mais je suis sûr qu’ils viendront.»
Mohamed tahar ag ahlil, représentant du Front patriotique :
« L’appui de l’Algérie va ramener la paix au Mali »
«L’évènement d’aujourd’hui est si important qu’on ne sait pas comment le qualifier, car rien ne vaut la paix pour notre pays. Surtout quand on a des grands témoins comme la communauté internationale et l’Algérie. L’Algérie et tous les pays africains sont présents à Bamako. Le fait que la CMA n’a pas signé n’est pas un handicap pour la mise en œuvre de l’accord, car je demeure persuadé que la Coordination va signer. La Plate-forme soutient le gouvernement malien dans ses actions pour ramener la paix dans ce pays. On est optimiste pour l’avenir. Cet accord va être suivi, et il y aura un suivi. Car, si l’Algerie promet qu’elle va nous aider, il y aura la paix. Nous comptons surtout sur l’Algérie pour la mise en œuvre des dispositions de l’accord, parce que c’est notre partenaire. C’est un pays très conscient sur lequel nous comptons beaucoup. Au Mali, tout le monde dit que si l’Algérie nous soutient, nous aurons la paix. Or, nous sommes persuadés que l’Algérie nous soutient. Pendant les huit mois des négociations, l’Algérie ne nous a pas lâchés une seconde. Pour nous, le fait que l’Algérie soit chef de file de la médiation, c’est une garantie supplémentaire pour la mise en œuvre de la paix au Mali. L’appui de l’Algérie va ramener la paix. Ceux qui poursuivent les combats au Nord veulent saboter la paix. Nous voulons un pays uni. Nous sommes des nordistes, mais eux ils ne pensent qu’à leurs intérêts.»
Abdoulaye Abdagin, collectif des ressortissants du Nord :
« Le seul moyen pour sauver le pays »
«Pour nous, c’est un grand évènement. Nous sommes prêts à tout faire pour que l’évènement réussisse. Pour nous, que les gens de la CMA viennent ou ne viennent pas, cela ne va pas empêcher la signature de l’accord. La coordination peut prendre le train en marche . En ce qui nous concerne, nous sommes très satisfaits de l’accord, parce que c’est le seul moyen pour sauver notre pays. Avec cette signature, c’est une nouvelle page qui va s’ouvrir pour le Mali. C’est certain. Après, on pourra entamer l’étape du développement du Nord. Les projets de développement vont décoller. L’Algérie, en sa qualité de chef de file de la médiation, a eu à jouer un rôle très important aussi bien à Alger qu’à Bamako.»
Propos recueillis par N. K.
Abdelkader Bensalah : « L’Algérie sera toujours le partenaire du Mali dans la mise en œuvre de l’accord de paix »
L’Algérie sera «toujours» le partenaire du Mali, pour l’accompagner dans la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation, «en lui apportant les moyens nécessaires pour son développement et sa prospérité», a indiqué, hier à Bamako, le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah.
M. Bensalah représente le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à la cérémonie de signature de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. «L’Algérie sera toujours le partenaire et l’ami fidèle et disponible du Mali, pour l’accompagner activement dans cette nouvelle étape. Celle de la mise en œuvre de l’Accord, celle qui mettra l’intérêt des populations du nord du Mali au cœur de notre action en leur apportant les moyens nécessaires à leur développement et à leur prospérité, dans un mouvement d’ensemble ouvrant de nouvelles perspectives à tout le peuple malien frère», a souligné M. Bensalah, dans une allocution à l’occasion de la cérémonie de signature de cet accord.
Il a rappelé, à ce propos, que «les parcours communs des peuples algérien et malien sont jalonnés d’épreuves dont ils ont su triompher», soulignant que «ces parcours, dont l’histoire et la géographie, mais aussi la sociologie et de nombreux atomes crochus d’affinités ont assuré la convergence, ont bien préparé l’Algérie à se mettre résolument aux côtés de la République du Mali pour la préservation de l’unité de son peuple et de son territoire». «C’est précisément ce patrimoine commun tout autant que les valeurs référentielles de l’Afrique en la matière que le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a voulu honorer lorsque son frère et ami, le Président de la République du Mali, El Hadj Ibrahim Boubacar Keita, lui a demandé, le 18 janvier 2014 à Alger, d’engager l’Algérie dans une œuvre de paix et de réconciliation comme chef de file d’une équipe de médiation internationale», a relevé M. Bensalah.
«C’est donc assurément un jour béni que ce jour tant attendu et qui constituera, sans nul doute, un repère historique pour le peuple malien frère, pour la région, pour l’Afrique et pour la communauté internationale dans son ensemble», a-t-il noté. «Permettez-moi donc tout d’abord de transmettre aux parties maliennes, au peuple malien, et à son Président, les sincères félicitations de M. le Président Abdelaziz Bouteflika, qui tient à saluer chaleureusement cette date importante dans l’histoire de votre pays et cette victoire commune sur la division et les déchirements», a indiqué M. Bensalah. «Le Chef de l’État algérien m’a chargé de vous dire combien il est confiant dans la capacité du peuple malien frère de relever ce défi pour faire du nord du Mali, des régions débarrassées des fléaux du terrorisme et de la criminalité organisée, des régions engagées résolument dans la promotion de la paix, de la réconciliation et du développement», a-t-il ajouté.
M. Bensalah a précisé, à cet effet, que «l’Algérie a été honorée de la confiance qui a été placée en elle pour conduire la médiation internationale chargée de trouver des solutions durables et définitives au conflit fratricide qui a trop duré dans ce pays». «Elle tient à remercier les autorités maliennes, et tout particulièrement le Président Ibrahim Boubacar Keita, ainsi que les leaders des mouvements de la coordination de la plate-forme, pour leur engagement, leur disponibilité et leur soutien tout au long des laborieuses et difficiles négociations qui se sont tenues à Alger», a-t-il indiqué. Elle saisit, également, cette occasion pour «remercier et féliciter tous les membres de la médiation internationale élargie qui ont contribué à donner crédibilité et efficacité à ce processus méritoire de résolution d’une crise profonde», a ajouté M. Bensalah. Il a rappelé que «l’Algérie a mené cette médiation avec la conviction que seuls le dialogue et la négociation étaient de nature à apporter de solutions, mêmes imparfaites, à des problèmes complexes». «Aujourd’hui, a poursuivi M. Bensalah, nous ouvrons ensemble une nouvelle page. Celle de la mise en œuvre de l’Accord, avec toutes les garanties et les engagements pour transformer les régions du nord du Mali, d’un territoire de confrontation et de désolation, en un espace où tous les chantiers de réconciliation, de reconstruction et de développement seront ouverts à toutes celles et tous ceux qui ont le souci d’être les artisans et les bénéficiaires du changement pour le meilleur.» Il a précisé, en outre, que le Conseil de sécurité, la MINUSMA, l’Union africaine, la CÉDÉAO, l’Union européenne, en plus de pays voisins et de tous les partenaires, «se sont engagés à apporter leur soutien à la réussite de cet Accord, y compris par la mobilisation de moyens humains, matériels et financiers pour la concrétisation des grands projets travaux annoncés par l’Accord». «Grâce à vous, Maliens, grâce au soutien de la communauté internationale, le rêve est désormais à portée de main.
Travaillons tous ensemble pour faire de cet Accord, un succès et un modèle pour le règlement pacifique d’autres situations conflictuelles en Afrique et ailleurs», a affirmé le président du Conseil de la nation. «Aujourd’hui, le Mali présente au monde, une belle page de son histoire. œuvrons ensemble pour qu’il y en ait de plus belles encore à l’avenir», a-t-il conclu
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