maliweb.net - Le Mali en a assez d’avaler des couleuvres
assez d’avaler des couleuvres
Au Mali les désirs des narco-séparatistes kidalois ont force de loi, la MINUSMA est tenue de les appliquer scrupuleusement et l’Etat malien, confiné au rôle du dindon de la farce, les subit inexorablement. L’encre des signatures apposées par le gouvernement malien, les groupes armés acquis à la préservation d’un » Mali un et indivisible » et la médiation internationale sur l’accord d’Alger n’avait pas séché que la MINUSMA, par la voix du secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations militaires, Hervé Ladsous, plaidait pour que » le dialogue s’établisse sans délai » entre Bamako et la «CMA» » pour faire en sorte que tout le monde puisse adhérer à l’accord « .
Ce plaidoyer est le résultat d’un compromis boiteux, une sorte de marché de dupes entre la mission onusienne en charge de stabiliser le Mali et le rassemblement hétéroclite de trafiquants notoires de drogues, d’anciens mercenaires à la solde de Khadafi et de criminels du pire acabit ayant accédé à la respectabilité internationale sous le manteau de » la coordination des mouvements de l’Azawad « .
Pour sauver la face à la MINUSMA, qui s’est dépensée sans compter pour faire des pourparlers d’Alger une réussite à mettre au palmarès de l’ONU, la «CMA» s’est fait violence en paraphant le document issu de ces pourparlers, la veille même de la cérémonie solennelle de sa signature, le 15 mai dernier, à Bamako.
En contrepartie, la MINUSMA promet à la «CMA» de peser de tout son poids – qui est énorme – pour amener les autorités maliennes à l’ouverture de nouvelles discussions destinées à prendre en compte ses doléances. Condition sine qua non pour qu’elle signe l’accord d’Alger qu’elle dit ne pas reconnaitre en l’état.
Ces doléances sont principalement au nombre de quatre et se déclinent comme suit : la reconnaissance de » l’Azawad » comme » entité géographique, politique et juridique » regroupant les trois régions du nord que sont Gao, Tombouctou et Kidal, ayant l’aptitude de rester au sein du Mali actuel ou d’en sortir ; la création d’une Assemblée interrégionale pour les trois régions citées auxquelles viendront s’ajouter Ménaka et Taoudéni érigées elles-mêmes en régions ; la composition à hauteur de 80% de ressortissants du nord des effectifs militaires et sécuritaires qui seront déployés dans cet espace ; enfin l’affectation de 40% des ressources financières du Mali à ce qu’il faut bien appeler » l’Azawad ».
C’est l’évidence que ces doléances sont et resteront inacceptables pour le Mali en ce qu’elles mettent en péril son unité nationale, son intégrité territoriale, sa sécurité, sa stabilité et sa cohésion. Ni le pouvoir actuel, ni aucun pouvoir à venir ne voudra porter la responsabilité d’une désintégration du Mali car c’est de cela qu’il s’agit.
Depuis le début de cette crise, la plus grave de son histoire contemporaine, le Mali n’a eu cesse d’avaler des couleuvres. Son armée a été empêchée d’entrer dans Kidal, ce qui a prolongé la crise au lieu de l’abréger. Pendant que ses unités combattantes ont mis l’arme au pied pour respecter les cessez-le-feu proclamés par l’Accord de Ouagadougou et la Déclaration de cessation des hostilités d’Alger, les narco-séparatistes, eux, ont multiplié les offensives, conquis de nouvelles localités, agrandi leur territoire au prix de massacres des populations civiles innocentes et des destructions massives de biens de toutes sortes, sous le regard indifférent, sinon complice, des forces étrangères. Lesquelles semblent se comporter davantage en forces d’occupation qu’en forces de paix.
Aux dernières nouvelles, un communiqué de la Médiation élargie nous informe que les consultations qui vont s’engager visent » à mettre en place les conditions du parachèvement du processus de signature de l’Accord dans les plus brefs délais, notamment ses modalités d’application « .
Pourvu que ce soit le cas. Et rien d’autre.
Saouti HAIDARA
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire