maliweb.net - Signature de l’accord de paix : Doute sur l’identité du représentant de la CMA
Pour combler l’absence de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) à la signature de l’accord de la paix, le régime IBK a multiplié les stratagèmes. Et la solution la plus
solvable a été de présenter un jeune Touareg en lieu et place de la nébuleuse Coordination.
Celui qui a été présenté comme le représentant de la Coordination à la cérémonie de signature de l’accord d’Alger est une vraie fabrique. Et il a bien joué le jeu dans un discours calqué sur le modèle séparatiste, notamment quand il parle de peuple de l’Azawad. Selon nos sources, avant d’arriver à avoir une personne pour combler le vide laissé par la CMA, le régime IBK a remué ciel et terre.
Comme propositions concrètes, le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop a jeté son dévolu sur Mohamed Ousmane Ag Mahamedoune de la CPA. Ce dernier a accepté de signer au nom de son groupe. Cependant, il a été catégorique : pas question de parler au nom de la CMA.
Coincé entre sauver l’honneur du pouvoir qui a fixé la date du 15 comme une ultime chance et frustrer ses camarades de maquis de la Coordination, Mohamed Ag Ousmane était devenu un enjeu majeur. Sollicité par la communauté touarègue, amadoué par l’Etat, intimidé et harcelé par la Minusma, l’homme a opté finalement pour le juste milieu en se limitant simplement à la signature.
C’est dans ce climat que des ministres comme celui de la Réconciliation, ZahabiOuld Sidi Mohamed, ont été mis à contribution pour obtenir une alternative à l’absence de la CMA. Au même moment, la Minusma s’activait à faire en sorte que la démarche échoue. L’atmosphère était telle que plusieurs jeunes Touaregs approchés ont décliné l’offre par peur des représailles de la bande à Bilal Ag Achérif, Alghebass Ag Intalla et Iyad Ag Ghaly.
Finalement, c’est un jeune homme enturbanné dont l’identité reste jusqu’ici méconnue qui a été choisi pour lire un discours dans lequel il se perd constamment. A la lecture de son speech, tout le monde a compris qu’il n’était pas la personne indiquée même s’il a eu le mérite de permettre à la volonté politique de faire une paix symbolique.
En tout état de cause, même si le jeu valait la chandelle, le gouvernement aurait dû trouver un véritable plan B que de laisser une frappante légèreté en public. Pour représenter des ennemis de la paix, le pouvoir avait-il besoin de jouer ce vaudeville ? La réponse est sans doute non, car, au sein de la Coordination des mouvements de l’Azawad il y a bien d’autres failles à exploiter intelligemment.
Et dans ses propres rangs, le gouvernement pouvait y trouver son compte. Infiltré depuis le début de l’insurrection, le MNLA, qui mène la troupe des radicaux, regorge bien d’éléments qui pouvaient aider l’Etat à faire la paix.
Alpha Mahamane Cissé
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