vendredi 7 décembre 2012

L'Expression - Le Quotidien - Les partis maliens refusent le dialogue avec Ansar Eddine

L'Expression - Le Quotidien - Les partis maliens refusent le dialogue avec Ansar Eddine

LES AFRICAINS PROPOSENT UN PLAN DE SORTIE DE CRISE

Les partis maliens refusent le dialogue avec Ansar Eddine

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L'Algérie ne cesse d'avertir sur les enjeux géopolitiques d'une intervention militaireL'Algérie ne cesse d'avertir sur les enjeux géopolitiques d'une intervention militaire
Le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne, présentera aujourd'hui un agenda de pourparlers avec Ansar Eddine et le Mnla.
Le président malien, Dioncounda Traoré s'est rendu au Niger pour une visite de travail de 48 heures où il a abordé avec son homologue la question relative au contexte sécuritaire et la menace des groupes armés.
Cette visite coïncide avec la mobilisation de plusieurs associations et formations politiques déclinant toute négociation avec Ansar Eddine et le Mnla. Les deux organisations devaient entamer des discussions avec le pouvoir malien sous l'égide de la médiation burkinabè et le soutien de l'Algérie pour éviter une ingérence étrangère au Mali défendue par la Cédéao et la France. Cette sortie entrave les efforts de l'Algérie et de l'ONU qui préviennent sur les risques en cas d'une intervention militaire.
Le président de l'Union africaine, Thomas Boni Yay, a exprimé ses regrets sur les mises en garde de Ban Ki-moon concernant les risques d'une intervention militaire. Pour le Secrétaire général de l'ONU, une intervention militaire serait nécessaire en dernier recours. Il est évident pour le responsable de l'ONU qu'«une intervention pourrait aussi risquer de ruiner toute chance d'une solution politique négociée qui reste le meilleur espoir d'assurer la stabilité à long terme au Mali».
L'Algérie ne cesse d'avertir sur les enjeux géopolitiques d'une intervention militaire. Pour comprendre les enjeux de la crise au Mali, il faut remonter à la crise libyenne. En effet, c'est dans le giron de la guerre menée contre le régime d'El Gueddafi que le redéploiement des différents groupes terroristes a été amorcé. L'Algérie avait mis en garde contre les risques de la circulation des armes et des munitions dans la région.
Cette attitude lui a valu une série de critiques car elle est contraire aux positions française et qatarie. Après la chute du régime du colonel libyen, des quantités impressionnantes d'armes et un nombre incalculable de terroristes transitent tranquillement par tout le Sahel pour atterrir au nord du Mali. Le Niger est épargné car la France est tenue de protéger ses ressources en uranium qui se trouvent dans ce pays. Tout doit se dérouler à l'intérieur des terres maliennes et aux confins de frontières algériennes, soutiennent des spécialistes qui ne cessent de dénoncer cette énorme manipulation dissimulant à l'opinion publique internationale une sale guerre où tous les coups sont permis. Dans le même contexte, ils rappellent qu'il est nécessaire de connaître d'abord les acteurs sur le terrain. Le mouvement Azawad adopte une position conforme aux règles du bon voisinage avec l'Algérie. Et il n'y a aucune raison pour que le Mnla change d'attitude à l'égard d'un pays qui s'est impliqué à aplanir les différends ayant opposé ce mouvement indépendantiste au pouvoir central. Ansar Eddine est le deuxième groupe dans la région. Il y a aussi Al Qaîda au Maghreb islamique et le Mujao. L'Algérie a toujours maintenu sa position de non-ingérence.
C'est donc en toute légitimité qu'elle renforce en premier lieu son contrôle sur les frontières en portant un coup dur aux narcotrafiquants, principaux alliés du Mujao. D'autres pays redoublent d'efforts en vue d'imposer l'option d'une intervention militaire étrangère au nord du Mali. Les Etats-Unis d'Amérique sont en train de revoir leur tactique en prenant en compte leur relation avec l'Algérie qui ne cesse d'évoluer depuis une dizaine d'années. Certaines initiatives diplomatiques, insistent de nombreux observateurs, risque de maintenir le statu quo pendant des années dans une région menacée. Le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne, présentera aujourd'hui à des représentants du gouvernement malien un agenda de pourparlers avec Ansar Eddine et le Mnla. C'est dans ce contexte que l'information du divorce de Mokhtar Belmokhtar d'avec Al Qaîda a été propagée

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