La situation politique et sécuritaire dans notre pays était au centre d’une conférence téléphonique que le sous-secrétaire adjoint américain aux affaires africaines, Michael Pelletier, a animée jeudi depuis ses bureaux à Washington. Le responsable américain qui a, par le passé, servi dans notre pays, a donné la vision américaine de plusieurs aspects de la crise dans notre pays : la démission du Premier ministre, l’organisation des élections, l’occupation du Nord, etc.
Pour la démission de Cheick Modibo Diarra, le sous-secrétaire d’Etat a clairement indiqué que les Etats-Unis ne sauraient tolérer l’ingérence des militaires dans la sphère politique dans un pays démocratique. Pour lui, le contrôle de la vie politique par l’ex- junte militaire basée à Kati est un argument supplémentaire pour aller aux élections. De son point de vue, un régime démocratiquement élu aura la légitimité nécessaire pour conduire les négociations et libérer le Nord. Et Michel Pelletier de rappeler qu’aux Etats-Unis, des dispositions législatives très claires interdisent de traiter avec un gouvernement mis en place à la suite d’un coup d’Etat militaire.
La conviction des Etats-Unis est qu’on peut organiser les élections avant même la libération des trois régions occupées. « La date du 13 avril 2013 est fixée par la CEDEAO. Il appartient aux Maliens de décider ».
Mais quelle légitimité peuvent avoir des scrutins organisés sans une bonne partie de la population, c’est-à-dire celle du nord ? Michel Pelletier a relevé à ce propos que « les populations du nord qui vivent actuellement au sud peuvent voter » et que, pour les Etats-Unis, la légitimité du pouvoir reste un pilier important pour trouver des réponses justes aux difficultés que connait notre pays.
Interrogé sur la position américaine sur les négociations avec les groupes armés, le sous-secrétaire adjoint aux affaires africaines, note qu’il y a des groupes qui ont des revendications légitimes et des groupes terroristes. « Nous sommes en train de travailler avec les autres pays voisins pour trouver la meilleure formule », a-t-il poursuivi, laissant dubitatif ses interlocuteurs. « Certains groupes croient à l’intégrité territoriale et d’autres font des attentats … Certains ne respectent pas les droits humains… », a indiqué Michel Pelletier, ajoutant encore plus à la confusion.
Les Etats Unis sont tout de même d’accord sur la nécessité d’agir. Mais, ils estiment qu’il faut au préalable, « parfaire le concept opérationnel envoyé à l’ONU par la CEDEAO et l’Union africaine pour avoir un plan d’intervention bien planifié ». « Nous avons en ce moment des discutions avec les pays concernés et nous comprenons l’urgence d’une action au Mali », a assuré le sous-secrétaire adjoint aux affaires africaines.
Que pensent les Etats-Unis de la position de l’Algérie ? « Le rôle des pays voisins est très important, y compris l’Algérie qui a sa position à elle sur la question. Mais les discussions continuent », a prudemment commenté Michael Pelletier avant de souhaiter voir notre pays sortir de cette période tragique qui a durablement mis son développement en péril.
A. M. CISSE / 17/12/2012
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