Mali: Pourquoi Amadou Sanogo s’oppose à Modibo Diarra
Le Premier ministre démissionnaire Cheick Modibo Diarra avait formellement demandé à l'Onu une intervention militaire internationale afin de reconquérir le Nord du Mali contrôlé par des groupes islamistes armés. Une option que n’a jamais partagée le capitaine Amadou Sanogo.
Alors Premier ministre malien, Cheikh Modibo Diarra avait accordé fin septembre 2012 une longue interview au quotidien français Le Monde. Dans le sillage de son passage le 26 septembre 2012 à la tribune de l'Assemblée générale de l'Onu, à New York. Interview dans laquelle Cheick Modibo Diarra expliquait et justifiait comment le Mali peut recouvrer sa souveraineté. En Commençant par sécuriser les grandes villes du Mali. Ensuite en sollicitant formellement l'aide de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), de l'Union africaine (Ua), de l'Union européenne (Ue) et des pays amis tels que la France et les Etats-Unis. En transmettant aussi au Conseil de sécurité de l’Onu la requête d'intervention militaire internationale sur la base du chapitre 7 de la charte des Nations Unies.
Modibo Diarra était convaincu qu’ «Une fois votée, la résolution donnera une légitimité à tous ceux qui veulent et qui peuvent nous accompagner dans la libération du nord (…). Je suis convaincu que dès que nous aurons une résolution la plupart de ces malfrats et bandits essaierons de s'échapper avant même que les choses sérieuses commencent. Seuls les plus endurcis resteront », disait-il .Pragmatique et réaliste, Cheick Modibo Diarraestimait qu’unefois la résolution votée, «on pourra immédiatement demander à la Cédéao de déployer des troupes qui nous aideraient à sécuriser la ligne de séparation entre le Nord et le Sud (…)Il faut donc que la force de la Cédéao soit prête pour un déploiement presque immédiat dès l'adoption de la résolution», ajoutait-il.
Une première résolution avait été votée le 12 octobre dernier et une seconde résolution était ou reste attendue ce mois décembre pour ouvrir définitivement la voie à l’intervention militaire internationale. Le problème est que le capitaine putschiste Amadou Sanogo, qui a renversé le régime du président Amadou Toumani Touré le 22 mars 2012 et récidivé par ses hommes qui ont arrêté et contraint le Premier ministre Cheick Modibo Diarra à la démission le 11 décembre 2012, n’a jamais été d’accord avec l’idée d’une intervention militaire étrangère, que ce soit pour sécuriser les institutions de Bamako ou pour conduire l ’offensive contre les groupes armés islamistes qui occupent le nord du Mali.
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