Une intervention militaire au Nord-Mali est-elle toujours à l’ordre du jour?
Pas pour le moment en tous cas. Alors que le groupe djihadiste Ansar Dine (les défenseurs de la foi) vient de prendre position dans la ville de Léré, à une soixantaine de kilomètres de la frontière mauritanienne, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, appelle au dialogue pour sortir le Mali de la crise.
Dans un rapport adressé au Conseil de sécurité de l’ONU, qui doit se prononcer très prochainement sur l’envoi d’une force ouest-africaine au Mali, Ban Ki-moon explique en effet qu’il est important de s’attacher à privilégier le dialogue avec les Touaregs du Nord-Mali, a indiqué RFI.
Dans son rapport, cité par l’agence Sipa, le secrétaire général des Nations Unies reconnait toutefois que la zone du Nord-Mali «risque de devenir un refuge permanent pour les terroristes et réseaux criminels organisés».
Il est pourtant plus important pour lui de mettre en place une «action urgente (qui) est nécessaire pour aider le gouvernement et le peuple malien à réunifier leur pays, permettre un retour rapide à l'ordre constitutionnel, priver al-Qaida et ses affiliésd'une plate-forme qui leur permet de menacer l'Etat malien».
La force militaire ne doit être utilisée qu’en dernier recours, et pas contre n’importe quel groupe belligérants explique RFI. Car la crainte de Ban Ki-moon serait qu’une intervention soit mal orchestrée, et qu’elle rende la situation, déjà extrêmement compliquée, parfaitement invivable pour les populations et destructrice pour l’avenir du pays.
«Si une intervention militaire dans le Nord n'est pas bien conçue et exécutée, elle pourrait aggraver une situation humanitaire déjà extrêmement fragile et entraîner également de graves violations des droits de l'homme». Elle pourrait aussi «ruiner toute chance d'une solution politique négociée à la crise».Il estime en outre que le plan d’intervention prévu par la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) doit être affiné, car il comporte des imprécisions cruciales, notamment sur «la façon dont la force (militaire) sera dirigée, entretenue, entraînée, équipée et financée».
Lu sur RFI, Le Nouvel Observateur
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