vendredi 7 décembre 2012

Multiplication d'obstacles pour une opération au Mali

Multiplication d'obstacles pour une opération au Mali

LE MONDE | • Mis à jour le


Le ministre malien des affaires étrangères, Tieman Coulibaly (au centre), le 3 décembre à Ouagadougou, après avoir rencontré le président du Burkina Faso, médiateur dans la crise malienne.
Le ministre malien des affaires étrangères, Tieman Coulibaly (au centre), le 3 décembre à Ouagadougou, après avoir rencontré le président du Burkina Faso, médiateur dans la crise malienne. | AFP/AHMED OUOBA

La force d'intervention au Mali n'a de réel que son nom : la Mission internationale de soutien au Mali Sa création a été approuvée début novembre par les 15 pays membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest pour reconquérir le nord du Mali, tombé aux mains d'islamistes, mais elle est toujours en quête de légitimité internationale.

L'ONU tarde à donner son feu vert au déploiement de troupes, au risque de se mettre à dos toute l'Afrique de l'Ouest. Si le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, "partage pleinement le sentiment des États de la région quant à l'urgence de répondre à la crise au Mali", l'action armée doit être un "dernier recours", a déclaré, mercredi 5 décembre au Conseil de sécurité de l'ONU, le directeur des affaires politiques de l'organisation Jeffrey Feltman.
Le Monde.fr a le plaisir de vous offrir la lecture de cet article habituellement réservé aux abonnés du Monde.fr. Profitez de tous les articles réservés du Monde.fr en vous abonnant à partir de 1€ / mois | Découvrez l'édition abonnésLa France, dont sept ressortissants sont retenus en otage au Sahel, veut faire voter avant la fin du mois un projet de résolution en faveur d'une action armée. Ban Ki-moon, soucieux des conséquences sur le plan humanitaire, refuse de la financer. "Ce ne sera pas une opération de paix. Ce sera une opération de guerre, et ça rentre difficilement dans les schémas de pensée de l'ONU", soulignait, mercredi à Paris, le chef des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous. "Nous sommes tous conscients des impératifs de la politique française, mais ils ne sauraient l'emporter sur les principes de la charte des Nations unies", confie une source onusienne. Les Américains préfèrent, eux, un processus en plusieurs étapes. Selon un diplomate, Washington refuse de donner un chèque en blanc à la Cedeao, incapable à leurs yeux d'éradiquer la menace. Les Etats-Unis sont toutefois le seul des 15 pays membres du Conseil à faire de la résistance.
PRESSION SUR LES REBELLES
La résolution française défendra un processus militaire et politique, insiste l'ambassadeur de France, Gérard Araud. Il s'agit "d'autoriser le déploiement d'une force de la Cedeao à Bamako pour préparer et entraîner l'armée malienne" et "pour encourager le processus politique", précise-t-il. Les préparatifs ont d'ailleurs eu pour effet, selon lui, de faire pression sur les rebelles. Mardi 4 décembre, le gouvernement malien s'est, pour la première fois, entretenu avec les rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad et les islamistes d'Ansar Eddine, à Ouagadougou, sous médiation burkinabé. Les parties se sont engagées à un "dialogue" basé sur le respect de l'intégrité territoriale du Mali et le rejet du "terrorisme".
Gérard Araud, ambassadeur de France auprès des Nations unies, le 29 novembre à New York.
Gérard Araud, ambassadeur de France auprès des Nations unies, le 29 novembre à New York. | AFP/HENNY RAY ABRAMS

Les sanctions contre les groupes armés refusant de se dissocier du terrorisme sont un autre moyen de pression. Le groupe islamiste Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) figure désormais sur la liste noire du Comité des sanctions de l'ONU, pour ses liens avec Al-Qaida.



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