Une délégation d’Ansar Dine à Alger Mali - Liberté Algérie , Quotidien national d'information
Une délégation d’Ansar Dine à Alger
Par : Mohamed-Chérif LACHICHI
Une délégation du groupe islamiste malien, Ansar Dine, serait actuellement à Alger, selon l’AFP, qui cite un des responsables de ce mouvement, Al-Gabass Ag Intalla.
Il est à rappeler qu’au début du mois courant, cette même délégation avait discuté, à Ouagadougou, avec les autorités burkinabées dans le cadre d’une médiation conduite par le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, au nom de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). De même qu’au même moment, d’autres représentants du groupe islamiste armé activant au nord du Mali se rendaient en Algérie pour prendre langue avec les autorités d’Alger. Les discussions d’Ansar Dine avec ces deux pays médiateurs dans la crise au Mali auraient fait l’objet, d’après l’AFP, d’une remise de lettre officielle du président Compaoré au président malien de transition, Dioncounda Traoré, vendredi dernier à Bamako, par le chef de la diplomatie burkinabé, Djibrill Bassolé. Il convient de signaler que le groupe islamiste malien a été contraint, au cours de ces discussions, à faire d'importantes concessions. Ainsi, il a renoncé à appliquer la charia (loi islamique) dans tout le Mali, sauf dans son fief de Kidal (nord-est), et s’est proposé d’aider à débarrasser le Nord malien du “terrorisme”, qu’il a formellement condamné.
Le Burkina Faso et l’Algérie ont réussi à obtenir que le mouvement Ansar Dine, composé essentiellement de Touareg maliens, prenne ses distances avec les jihadistes, surtout étrangers, comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), qui contrôlent aussi la région. Dans le sillage de ces discussions, Ansar Dine avait aussi renoué avec le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), rébellion touareg, laïque et prônant l’autodétermination du nord du Mali. Depuis, les deux groupes ont appelé à un “dialogue politique” avec le pouvoir malien, qui s’est montré, pour sa part, favorable. Si pour l’heure, aucune date pour ces négociations intermaliennes n'est encore fixée, ces progrès risquent d’être réduits à néant par l’intervention armée qui est en train de se préparer activement dans le cadre d’une force internationale. Il ne reste plus que l'aval de l’ONU (qui observe attentivement ces tractations) pour une “déclaration de guerre” en bonne due et forme contre les “terroristes” de la région.
M C L
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