vendredi 30 novembre 2012

Le 1er Secrétaire à l’organisation du RPM, Mamadou Diarrassouba, à propos de la crise: « Les principaux animateurs du MNLA sont des élus de l’Adéma et de l’URD » - maliweb.net

Le 1er Secrétaire à l’organisation du RPM, Mamadou Diarrassouba, à propos de la crise: « Les principaux animateurs du MNLA sont des élus de l’Adéma et de l’URD » - maliweb.net
L’analyse du cadre institutionnel de la transition fait ressortir un paradoxe. D’un côté, il y a le président de la République par intérim, le Premier ministre disposant des pleins pouvoirs et le Gouvernement d’union nationale, qui depuis plus de huit mois à la tête du pays, n’ont posé aucun acte significatif en faveur ni de la libération du pays, ni de l’organisation des prochaines élections. Ils sont investis cependant des pouvoirs constitutionnels et reconnus de ce fait par la communauté internationale comme les seules autorités légales. De l’autre côté, il y a le CNRDRE, dont l’existence formelle devait prendre fin avec le vote de la loi portant création du Conseil militaire de suivi des réformes des forces armées et de sécurité. Il peine à instaurer son autorité à cause des menaces, des chantages et des crises au sein de l’armée. Il détient, néanmoins, la réalité du pouvoir militaire qui rejaillit sans nul doute sur celui politique, même s’il est écarté des instances officielles de prise de décision.

L’analyse du cadre institutionnel de la transition fait ressortir un paradoxe. D’un côté, il y a le président de la République par intérim, le Premier ministre disposant des pleins pouvoirs et le Gouvernement d’union nationale, qui depuis plus de huit mois à la tête du pays, n’ont posé aucun acte significatif en faveur ni de la libération du pays, ni de l’organisation des prochaines élections. Ils sont investis cependant des pouvoirs constitutionnels et reconnus de ce fait par la communauté internationale comme les seules autorités légales. De l’autre côté, il y a le CNRDRE, dont l’existence formelle devait prendre fin avec le vote de la loi portant création du Conseil militaire de suivi des réformes des forces armées et de sécurité. Il peine à instaurer son autorité à cause des menaces, des chantages et des crises au sein de l’armée. Il détient, néanmoins, la réalité du pouvoir militaire qui rejaillit sans nul doute sur celui politique, même s’il est écarté des instances officielles de prise de décision.

Le président de la République par intérim principalement semble plutôt préoccupé par le renforcement de ses pouvoirs que par la gestion de l’agenda de la transition. Il avait indiqué dans son message à la nation la proposition de création de la Commission nationale aux négociations à l’occasion des concertations nationales dont il vient de repousser la tenue. Si l’on considère que le dialogue reste l’option préférée dans la résolution de la crise politique au Mali, les concertations nationales en sont l’instrument de mise en œuvre.

Initialement proposées aux dates des 5, 6, et 7 novembre, puis les 12, 13 et 14 novembre, puis les 26, 27, et 28 novembre, le président de la République par intérim vient de fixer, en dehors de toute consultation, les nouvelles dates concertations nationales aux 10, 11, et 12 décembre 2012, repoussées un peu plus tard aux 11, 12 et 13 décembre 2012, parce que la date du 10 décembre coïnciderait avec l’organisation de l’Espace d’interpellation démocratique.

A l’opposé, des autorités de la transition n’ont pris aucune initiative crédible de sortie de crise à ce jour : aucune mission de prise de contact auprès des populations du nord du pays au nom du Gouvernement, alors que les principaux animateurs du MNLA sont des élus de l’Adéma-PASJ et de l’URD ; blocage systématique du financement des dépenses militaires par le Premier ministre ; pas de signal fort de la part du Gouvernement, genre comité interministériel sur la crise sécuritaire ou sur les élections ; pas de rencontre avec la hiérarchie militaire de la part du chef suprême des forces armées, genre conférence des officiers pour aborder la question de la restructuration des forces armées et de sécurité ; pas d’action diplomatique visible pour lever le blocage sur l’importation des armes au Mali ; pas de projet de chronogramme électoral proposé par le Gouvernement ; pas d’assises nationales.

La dernière pomme de discorde pourrait constituer la décision de la conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO du 11 novembre 2012, avec la participation du président de la République par intérim, relative à l’invitation lancée aux  » autorités de la transition à procéder avec diligence, à la mise en place du comité national chargé de conduire, avec la facilitation du Médiateur, le dialogue interne entre les différentes parties prenantes à la transition et aussi avec les groupes armés non impliqués dans des activités terroristes et criminelles, et qui acceptent, sans conditions de reconnaître l’unité et l’intégrité territoriale du Mali ainsi que le caractère laïc de l’Etat « .

Le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, après s’être illustré dans une diatribe contre les partis et les hommes politiques et dans une lutte sans merci pour le contrôle des ministères stratégiques et pour assurer sa mainmise sur la haute administration publique et les finances du pays vient de faire une proposition insensée inadmissible, celle de soumettre la feuille de route à l’Assemblée nationale.

Cette proposition ne passera pas. Cette situation laisse transparaître un manque de cohérence, une dispersion des initiatives et un blocage de fait du processus de la transition, rendant aléatoire les chances de réalisation du seuil optimal de sécurité pour l’organisation de l’élection présidentielle dans les délais de la transition. Il va alors s’offrir à notre pays deux perspectives, soit proroger les délais de la transition pour une durée très hypothétique, soit organiser dans les délais de 12 mois des élections imposées par la communauté internationale sur la portion non occupée du territoire national.

Par Mamadou DIARRASSOUBA

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