Une intervention militaire risque de renforcer les rangs des groupes terroristes, prévient Lamine Ag Billal, un responsable de la rébellion touareg à Ménaka, où les réfugiés affluent.
Kidal, le 7 août 2012 : un groupe islamiste armé. AFP
Des dizaines de personnes fuyant les exactions d'Ansar Dine, du Mujao [Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest] et d'Al-Qaida viennent se réfugier à Ménaka, ville située au sud-est de la région de Gao et totalement isolée du monde depuis des mois. Les réfugiés doivent faire face à la misère et aux maladies. Faute de soins et de nourriture, bon nombre d'entre elles meurent quotidiennement et rien n'indique une quelconque amélioration.
C'est le tableau noir que nous dresse Lamine Ag Billal, porte-parole du commandement du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA). Cette ville, que dirige le colonel Mohamed Ag Akli, est la seule ville que le mouvement contrôle depuis qu'Ansar Dine et les deux organisations terroristes, Al-Qaida et le Mujao, se sont emparés de Kidal, Gao et Tombouctou. Contacté par téléphone satellitaire, le responsable lance un véritable cri de détresse en direction du monde et surtout des ONG humanitaires.
"Des centaines de familles ont rejoint Ménaka pour fuir les attaques des groupes islamistes armés à Gao et à Tombouctou, et où il n'y a plus ni eau, ni électricité, ni nourritures, ni médicaments. Les rares camions que la Croix-Rouge internationale dépêche sont livrés directement aux groupes islamistes, abandonnant la population à son terrible sort. Même les équipes de Médecins du monde se sont réduites et leurs moyens devenus insignifiants", déclare notre interlocuteur.
Combattre les groupes terroristes
Selon lui, le Mujao et Al-Qaida sont en train de multiplier le recrutement de jeunes dont l'âge n'atteint même pas les 16 ans, qu'ils entraînent et arment pour renforcer leurs rangs, précisant que des quantités énormes d'armes circulent dans toutes les régions du nord du Mali. "Nous avons remarqué qu'il y a de plus en plus d'étrangers au sein de ces groupes. Pas seulement des Algériens, Tunisiens, Pakistanais, Somaliens, Mauritaniens, Libyens, Soudanais et Yéménites, mais également des musulmans d'Afrique noire, des Français et même des Américains. Ces derniers nous les avons remarqués à Gao, où le Mujao détient les otages occidentaux, dont deux Français, et les diplomates algériens. Ces exactions ont poussé les gens à se réfugier à Ménaka, sous la protection du MNLA. Mais la situation dans cette ville est chaotique. Il faut que les Etats et les ONG humanitaires se penchent sur le cas de Ménaka, où des milliers de réfugiés vivent l'enfer", déclare Lamine Ag Billal, dont la crainte s'exacerbe à cause de cette menace d'intervention militaire brandie par Paris et Bamako.
"Tout le monde sait qu'une opération militaire dans le Nord aura de graves conséquences humanitaires, non seulement sur le Mali mais également sur les pays limitrophes. Une attaque militaire impliquera inévitablement une alliance stratégique entre toutes les factions actives sur le terrain, y compris le MNLA. Dans ces conditions, pour nous, il s'agira de défendre notre territoire contre des forces étrangères armées et équipées par la France, l'ancienne puissance coloniale. Nous ferons des troupes de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) une bouchée, parce que ce sera toute la population de l'Azawad qui se soulèvera contre l'Occident...", explique Lamine Ag Billal.
Pour lui, la solution réside d'abord dans le dialogue entre les tribus de la région et dont font partie Ansar Dine et le MNLA. "Nous voulons trouver un consensus autour de la nécessité de débarrasser le Nord des éléments qui lui sont étrangers pour mieux négocier en rangs serrés, avec le régime de Bamako, l'avenir de l'Azawad. Aucune force étrangère ne peut nettoyer la région des groupes terroristes sans avoir l'accord des autochtones. Nous pouvons combattre les groupes terroristes, pour peu que les Etats, ceux-là mêmes qui arment et équipent les troupes de la Cédéao, nous aident pour venir à bout de ces phalanges qui, faut-il le préciser, n'ont pas l'autorité sur tout le Nord, mais uniquement sur quelques points stratégiques dans les villes de Gao et de Tombouctou", souligne Lamine Ag Billal.
C'est le tableau noir que nous dresse Lamine Ag Billal, porte-parole du commandement du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA). Cette ville, que dirige le colonel Mohamed Ag Akli, est la seule ville que le mouvement contrôle depuis qu'Ansar Dine et les deux organisations terroristes, Al-Qaida et le Mujao, se sont emparés de Kidal, Gao et Tombouctou. Contacté par téléphone satellitaire, le responsable lance un véritable cri de détresse en direction du monde et surtout des ONG humanitaires.
"Des centaines de familles ont rejoint Ménaka pour fuir les attaques des groupes islamistes armés à Gao et à Tombouctou, et où il n'y a plus ni eau, ni électricité, ni nourritures, ni médicaments. Les rares camions que la Croix-Rouge internationale dépêche sont livrés directement aux groupes islamistes, abandonnant la population à son terrible sort. Même les équipes de Médecins du monde se sont réduites et leurs moyens devenus insignifiants", déclare notre interlocuteur.
Combattre les groupes terroristes
Selon lui, le Mujao et Al-Qaida sont en train de multiplier le recrutement de jeunes dont l'âge n'atteint même pas les 16 ans, qu'ils entraînent et arment pour renforcer leurs rangs, précisant que des quantités énormes d'armes circulent dans toutes les régions du nord du Mali. "Nous avons remarqué qu'il y a de plus en plus d'étrangers au sein de ces groupes. Pas seulement des Algériens, Tunisiens, Pakistanais, Somaliens, Mauritaniens, Libyens, Soudanais et Yéménites, mais également des musulmans d'Afrique noire, des Français et même des Américains. Ces derniers nous les avons remarqués à Gao, où le Mujao détient les otages occidentaux, dont deux Français, et les diplomates algériens. Ces exactions ont poussé les gens à se réfugier à Ménaka, sous la protection du MNLA. Mais la situation dans cette ville est chaotique. Il faut que les Etats et les ONG humanitaires se penchent sur le cas de Ménaka, où des milliers de réfugiés vivent l'enfer", déclare Lamine Ag Billal, dont la crainte s'exacerbe à cause de cette menace d'intervention militaire brandie par Paris et Bamako.
"Tout le monde sait qu'une opération militaire dans le Nord aura de graves conséquences humanitaires, non seulement sur le Mali mais également sur les pays limitrophes. Une attaque militaire impliquera inévitablement une alliance stratégique entre toutes les factions actives sur le terrain, y compris le MNLA. Dans ces conditions, pour nous, il s'agira de défendre notre territoire contre des forces étrangères armées et équipées par la France, l'ancienne puissance coloniale. Nous ferons des troupes de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) une bouchée, parce que ce sera toute la population de l'Azawad qui se soulèvera contre l'Occident...", explique Lamine Ag Billal.
Pour lui, la solution réside d'abord dans le dialogue entre les tribus de la région et dont font partie Ansar Dine et le MNLA. "Nous voulons trouver un consensus autour de la nécessité de débarrasser le Nord des éléments qui lui sont étrangers pour mieux négocier en rangs serrés, avec le régime de Bamako, l'avenir de l'Azawad. Aucune force étrangère ne peut nettoyer la région des groupes terroristes sans avoir l'accord des autochtones. Nous pouvons combattre les groupes terroristes, pour peu que les Etats, ceux-là mêmes qui arment et équipent les troupes de la Cédéao, nous aident pour venir à bout de ces phalanges qui, faut-il le préciser, n'ont pas l'autorité sur tout le Nord, mais uniquement sur quelques points stratégiques dans les villes de Gao et de Tombouctou", souligne Lamine Ag Billal.
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