jeudi 22 novembre 2012

JournalDuMali.com: Assarid Ag Imbarcawane : « Les concertations nationales sont de nature à diviser le pays davantage ! »

JournalDuMali.com: Assarid Ag Imbarcawane : « Les concertations nationales sont de nature à diviser le pays davantage ! »

Député ADEMA de Gao, Assarid Ag IMBARCAOUANE, 2è vice-président de l’Assemblée Nationale livre son regard sur la crise malienne. Entretien …

Journaldumali.com : Depuis huit mois, le Nord du Mali est sous occupation, en tant qu’élu du nord, quelle lecture faites-vous de la résolution de la crise malienne ?
Assarid Ag Imbarcawane  : Je sais que des dispositions sont d’être prises. Malgré des avancées par rapport à la procédure régionale et internationale,  les populations de Gao, Tombouctou et Kidal ne sentent aucune évolution. Il en est de même pour celle de Bamako parce que nous n’avons pas de contacts avec nos parents qui vivent dans ces régions. Nous espérons qu’ave la réaction rapide de la CEDEAO et du gouvernement, le conseil de sécurité va voter la résolution qui va donner mandat  à la CEDEAO et à l’Union Africaine pour utiliser la force et déloger les islamistes, les intégristes et les terroristes.

© malipresse
Pour le député de Gao, les concertations nationales sont de nature à diviser le pays encore plus.
Journaldumali.com : Pensez-vous qu’une intervention militaire est nécessaire pour déloger ces islamistes ?
Assarid Ag Imbarcawane : Nous avons à faire à des terroristes qui ne sont pas normaux mais réfléchissent. Ces fous de Dieu continuent à semer la terreur sur nos pauvres populations. Nous voulons bien instaurer un dialogue politique, mais je dois vous dire simplement qu’aujourd’hui l’intervention militaire s’impose au gouvernement malien, à la CEDEAO ainsi qu’à la Communauté internationale pour chasser ces terroristes. Pour moi, l’option militaire est inévitable.

Journaldumali.com : Que pensez-vous de la position de l’Algérie ?
Assarid Ag Imbarwane : Quel intérêt tire de l’Algérie de cette affaire ? Je sais simplement que quand les terroristes sont venus au Mali en 2003 avec les otages, ils ont traversé 1250 Km en Algérie pour venir chez nous. L’Algérie a des moyens pour s’informer, des moyens sophistiqués d’observation et la possibilité de s’informer de l’avancée de ces terroristes. C’est lorsqu’ils sont rentrés sur le territoire malien avec les 13 otages que le gouvernement en a été informé. Raison pour laquelle je dis que le double langage de l’Algérie ne m’étonne pas. Dans tous les cas, je pense que la résolution des Nations Unies s’impose. L’Algérie doit nous aider ou demander aux Algériens de retourner chez eux. Mokhtar Belmokhtar est aussi un algérien qui a circulé dans la région de Kidal pendant 15 ans.

Journaldumali.com : Quelle analyse faites-vous des négociations entre Ansar Dine, le MNLA et le médiateur Blaise Compaoré ?
ASSARID Ag Imbarcawane : Blaise Compaoré a été choisi par la CEDEAO et le gouvernement du Mali et il est entrain de faire son travail. Mais personnellement, je n’attends pas grand-chose de ces négociations. En écoutant Mohamed AG INTALLAH d’Ansar Dine sur France 24 dire : « Nous sommes d’accord pour ne pas appliquer la charia partout au Mali mais nous l’appliquerons chez nous à (Kidal) parce que nous l’avons toujours appliqué », il y a méprise. Dans la même soirée, un commerçant de Kidal disait sur RFI que : « la charia n’a jamais été appliquée à Kidal ». D’ailleurs, toute la population de Kidal s’est révoltée contre l’application de la charia y compris les chefs de tribus. En résumé, ces gens racontent des histoires. La principale préoccupation du médiateur est de faire en sorte que ces groupes renoncent aux éléments suivants : l’extrémisme, l’islamisme, l’intégrisme islamique, la répartition du Mali et la remise en cause de la laïcité du pays. L’autre objectif du Burkina, c’est ce que le groupe Ansar dine et le MNLA se démarquent des terroristes :
Journadumali.com : Comment vous expliquez qu’un jeune Franco-malien sous surveillance en France puisse se retrouver au Mali dans le but de rejoindre les islamistes à Tombouctou ?
Assarid Ag Imbarcawane : L’appel que je lance à la France est de travailler avec nos services de sécurité pour éviter de pareilles situations.
Journaldumali.com : Existe-t-il un lien parental entre Moussa Ag Assarid du MNLA et VOUS ?
Assarid Ag Imbarcawane : Bonne question, je vous rassure qu’il n’a aucun lien entre Moussa AG Assarid et moi car nous ne sommes pas du même village. C’est pour cela que lors d’une réunion avec le MNLA à Strasbourg, je lui ai demandé de faire une déclaration pour dire au monde entier qu’il n’est pas mon fils. Mais j‘ai connu son père.

Journaldumali.com : Le Mali a-t-il besoin d’une concertation nationale en cette période de crise ?
ASSARID : Aujourd’hui, nous avons réussi à instaurer un climat de paix sociale, même si nous constatons des perturbations. Le Mali est redevenu fréquentable. Lorsque les institutions de la République sont restaurées, je pense que les décisions peuvent se prendre à ce niveau. La communauté internationale attend la feuille de route pour reprendre sa coopération avec le Mali, feuille de route que doit réaliser le gouvernement. Les concertations nationales sont de nature à diviser le pays, qui est déjà assez divisé, donc je ne vois aucune raison d’ajouter à la division.

Journaldumali : Que pensez-vous de l’ambition du Premier ministre à se présenter aux futures élections présidentielles ?
Assarid Ag Imbarcawane : Il appartient au Premier ministre de savoir ce qu’il doit faire. S’il tient à se présenter aux élections, qu’il fasse la même chose que Modibo Sidibé en rendant le tablier. On ne peut pas être Premier ministre de transition et prendre part à des élections.

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