samedi 24 novembre 2012

Le groupe islamiste Mujao revendique l'enlèvement d'un Français au Mali - Libération

Le groupe islamiste Mujao revendique l'enlèvement d'un Français au Mali - Libération

Le groupe islamiste Mujao revendique l'enlèvement d'un Français au Mali

Des combattants du groupe islamiste Mujao, le 16 juillet 2012 à Gao au Mali
Des combattants du groupe islamiste Mujao, le 16 juillet 2012 à Gao au Mali (Photo Issouf Sanogo. AFP)
Libération
Le groupe islamiste Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) a revendiqué jeudi le rapt d'un Français mardi soir dans l'ouest du Mali, au moment où une délégation de la rébellion touareg malienne était reçue à Paris au ministère des Affaires étrangères.
"Nous revendiquons l'enlèvement du Français dans le sud-ouest du Mali près de la frontière mauritanienne", a annoncé jeudi à l'AFP le porte-parole du Mujao, Abu Walid Sahraoui, ajoutant que son groupe allait "prochainement publier une vidéo de l'otage".
Il n'a pas fait part des revendications de son groupe en échange d'une éventuelle libération.
Gilberto Rodriguez Leal, 61 ans, né au Portugal mais de nationalité française, a été enlevé par des hommes armés mardi soir à Diéma, localité située à l'est de Kayes, ville proche des frontières avec le Sénégal et la Mauritanie.
Il circulait dans un camping-car et venait de Mauritanie, pays qu'il venait de traverser.
Retraité depuis peu, cet homme vivait chez sa mère dans le sud de la France, selon une source proche du dossier. Après un long séjour au Brésil, M. Rodriguez Leal, féru de voyages en camping-car, a passé plusieurs mois au Burkina Faso.
Son enlèvement porte à treize le nombre d'otages étrangers détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mujao, dont sept Français.
Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, a répété qu'il ne fallait pas se rendre dans cette région de l'ouest du Mali, même si elle "n'apparaissait pas jusqu'ici comme contrôlée par les terroristes".
Les recherches s'y poursuivaient jeudi ainsi que dans des pays voisins dont la Mauritanie, pour tenter de retrouver l'otage, sans grand espoir, selon des sources sécuritaires dans la région.
En France, le Parquet de Paris a ouvert une enquête pour "enlèvement et séquestration en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste".
Discussions du MNLA avec Bamako "quand l'heure viendra"
Dans le même temps, une délégation de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), conduite par son chef Bilal Ag Achérif, a été reçue pendant deux heures à Paris par le représentant spécial de la France pour le Sahel, Jean Félix-Paganon.
"Nous avons dit que nous souhaitions que la France nous écoute et qu'elle facilite le retour à la paix", a déclaré à l'AFP un porte-parole du MNLA à Paris, Moussa Ag Assarid.
La France, de son côté, a rappelé "son attachement à l'intégrité territoriale du Mali", a-t-il dit. "Nous avons répondu que nous avions des revendications et étions prêts à discuter avec les autorités maliennes quand l'heure viendra, mais ni avant ni ailleurs", a-t-il insisté.
Le MNLA, mouvement laïc et prônant l'autodétermination de l'Azawad (nord du Mali), avait lancé l'offensive dans la région en janvier avec les groupes islamistes armés, Mujao, Aqmi et Ansar Dine (Défenseurs de l'islam). Ces groupes l'ont évincé fin juin du nord du Mali.
Des touareg du MNLA ont récemment tenté de lancer, à partir de la région de Gao (nord-est), une nouvelle offensive pour reprendre aux islamistes l'Azawad, mais l'opération a échoué et a fait des dizaines de morts, au cours de violents combats avec des éléments du Mujao et d'Aqmi.
De son côté, le Mouvement des Arabes de l'Azawad (MAA), qui affirme représenter 40% de la population du nord du Mali, a mis en garde contre sa marginalisation dans le processus de négociations en cours et la préparation d'une intervention armée.
Une force armée internationale, composée de soldats africains soutenus logistiquement par des pays occidentaux, est en préparation pour intervenir, avec l'aval de l'ONU, dans le nord du Mali afin d'en chasser les groupes armés islamistes.
L'Algérie, le Niger et la Mauritanie cherchent à renforcer la sécurité à leurs frontières avec le Mali sans nécessairement les fermer en cas d'intervention militaire dans le nord de ce pays, a déclaré Abdelkader Messahel, ministre algérien aux Affaires maghrébines et africaines.

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