mardi 20 novembre 2012

L'Expression - Le Quotidien - Le Maroc s'invite au Mali

L'Expression - Le Quotidien - Le Maroc s'invite au Mali
Qui ne douterait pas d'un groupuscule, né à l'ombre du conflit libyen appelé le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest qui brigue le pouvoir au Sahel? Qui le finance? Le prétendu dissident d'Al Qaîda au Maghreb islamique qui avait revendiqué les deux attentats kamikazes perpétrés en Algérie à Tamanrasset et Ouargla semble répondre à des ordres en lieux et date bien précis, selon des observateurs. Sa mission vise à déstabiliser l'Algérie et à même de faire obstacle à ses démarches dans la lutte contre le terrorisme, notamment en ce qui concerne la crise au Mali. Sinon, comment expliquer qu'il soit l'instigateur des hostilités déclenchées contre le Mouvement national pour la libération de l'Azawad? Le Mujao incitant à une intervention militaire au nord du Mali signe des combats violents contre le Mnla faisant des dizaines de morts et crie à la victoire le lendemain, à quelques jours de l'expiration de l'ultimatum accordé par le Conseil de sécurité de l'ONU à la Cédéao pour la présentation d'un plan militaire pour une intervention qui prévoit l'envoi de 3300 soldats au nord du Mali. A l'évidence, le Mujao cherche à se débarrasser du Mnla, l'une des organisations favorables à un règlement pacifique et politique à la crise au Mali. Cependant, le Mujao, poussé au suicide devra faire face à Ansar Eddine qui décline l'intervention militaire mais aussi au gouvernement de transition malien qui vient de déclarer sa disponibilité pour des négociations avec le Mnla. L'AFP rapporte dans une dépêche une information vantant la victoire du Mujao, tout en citant un certain Abou Dardar, un responsable du Mujao, que cette agence, porte-parole de l'Elysée, avait joint par téléphone. L'interlocuteur de l'AFP signifie que des coups de feu ont été tirés pour «fêter notre victoire sur le Mnla». L'AFP, qui semble entretenir de bonnes relations avec un groupe terroriste n'avait aucune gêne à parler de la défaite du Mnla, qui par contre, s'investit dans des négociations et compte faire aboutir ses revendications, particulièrement sociales sans le recours à la force. Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, avait précisé comme rapporté dans notre édition d'hier que «la lutte contre Al Qaîda au Maghreb islamique et le Mujao demeure d'actualité», autrement dit, le processus de négociation ne concerne en aucun cas ces deux formations terroristes. Et au moment où les événements s'accélèrent pour le Mali, un nouvel acteur est entré en scène pour renforcer la donne de l'intervention militaire se livrant même à l'aventure d'envoyer ses troupes au nord du Mali, pourtant le Maroc, car c'est de lui qu'il s'agit, est loin d'être concerné par la situation qui prévaut dans cette région. Qu'est-ce qui pousse donc ce pays à vouloir intervenir directement dans un conflit qui ne l'intéresse ni de près ni de loin? Dès lors qu'il est accusé d'être derrière la création du Mujao, serait-il un adepte inconditionnel de l'Hexagone qui ne désarme pas et continue d'exercer son influence pour aboutir à l'envoi de troupes étrangères militaires au Mali? Tout porte à croire que c'est le cas! Autrement dit, le Maroc s'adonne au rôle recherché par la France. L'option des deux Etats pour une intervention militaire, même si elle n'est plus à démontrer, demeure non déclarée. Néanmoins, la dernière sortie de l'Algérie qui menace de fermer ses frontières en cas d'une intervention militaire devrait prévenir sur les conséquences qui feront du Mali un nouvel Afghanistan! Et à même de dire une mise en garde des partisans d'une intervention militaire.

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