mardi 20 novembre 2012

Edito : Nous approprier le Mali - maliweb.net

Edito : Nous approprier le Mali - maliweb.net
Ce qui a paru comme des contestations isolées et sporadiques à l’endroit de la médiation du président Burkinabé, Blaise Compaoré, prend progressivement l’allure d’un véritable  Tsunami, et le médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne semble n’en avoir cure.

Blaise Compaoré, président du Burkina Faso

Des Maliens de l’Intérieur, à ceux expatriés et à des non maliens, la perception d’une médiation partiale semble être la chose partagée par tous. Sauf les autorités maliennes : lors de sa dernière conférence de presse à son département, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale s’était accommodé de l’attitude du Président burkinabé qui venait de rencontrer les responsables de Ansar Dine à Ouaga, et le ministre malien, expressément présent et à cet effet, n’en savait rien de ce qu’ils se sont dit. Outre les Maliens de France, et des voies épisodiques à l’intérieur, c’est une déclaration de la Convention Nationale pour une Afrique Solidaire Faso Hèrè (CNAS – Faso Hèrè) qui invite le Gouvernement de la République du Mali, à prendre les dispositions pour récuser officiellement et publiquement le Président Blaise Compaoré comme médiateur auprès de la CEDEAO du règlement politique de la rébellion armée dans le Nord Mali.

Pour la CNAS de Soumana Sako, « les actes posés par le Président Compaoré et les déclarations faites par lui depuis sa désignation jusqu’à nos jours révèlent clairement qu’il a pris faits et cause pour les mouvements sécessionnistes, terroristes et jihadistes contre la nation malienne au lieu d’être impartial ». Qui dit mieux ? Si la Coalition pour le Mali a adopté jusque là une démarche plutôt diplomatique, elle ne prône pas autre chose qu’une prise en main de la résolution, une appropriation par le Mali de la résolution de la crise. La gestion démocratique de la crise malienne se fait sans doute avec les forces vives. Celles-ci après avoir fait le procès de l’occupation lors des assises organisées à Bamako les 3 et 4 Octobre 2012, par la Coalition pour le Mali, n’entendent pas rester là. Le forum de Gao des 14 et 15 novembre est révélateur de la poursuite de la dynamique qui veut que le Mali soit l’acteur de la résolution de la crise qui le secoue. N’est-ce pas en nous appropriant de la résolution que nous nous mettrons à l’abri de certaines surprises désagréables ? C’est sûr, tout le monde dans la sous-région ne veut pas voir le Mali debout. Ce n’est pas Soumana Sako qui va nous démentir. Encore moins les populations de Gao.

B. Daou

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