Le projet d’accord d’Alger sème la graine du Fédéralisme au Mali
Il faut appeler un chat, un chat. On ne peut pas aller au fédéralisme en nous faisant croire qu'on est toujours dans un État unitaire avec les nouveaux accords d’Alger.
Autant consacrer les 8 régions existantes et donner l’autonomie à chacune d’elle afin d’éviter qu’on impose à une partie du pays de se faire appeler Azawad et se préparer dans 10-15 ans à nous déclarer une guerre de sécession sans précédent avec les moyens qu’on leur aura donnés. Une guerre qui opposerait finalement un Mali du nord Azawad a un Mali du Sud. Scenario nourri et mis en œuvre au Soudan. Par ailleurs, a-t-on fait une évaluation du coût financier de la mise en œuvre des probables accords d’Alger pour réaliser si le Mali peut ou non honorer de tels engagements dans les délais impartis ? Ou bien nous cacherait-on l’existence de ressources au nord dont on serait entrain de déterminer les clefs de répartition ? Si la guerre est inévitable faisons-la. Mais si la partition du pays est le dessein caché de ces accords autant donner libre cours à notre imagination. Ainsi on pourrait bien imaginer le schéma d’une sorte de fédéralisme à la malienne. Le fédéralisme ne peut pas être la fin du Mali. Dans ce genre d’exercice ce qu’il faut éviter c’est la confrontation entre un Mali du nord et un Mali du sud. Mais si toutes les régions sont mises sur le même pied d’égalité la revendication indépendantiste se diluerait dans la mesure globale comme ce fut le cas avec la communalisation qui a donné les 703 maires au Mali. Faire élire les gouverneurs de région au suffrage universel direct et faire du chef d’arrondissement du chef lieu de la région le représentant de l’État auprès du gouverneur élu pourrait être une solution à la crise. Les populations se reconnaissent mieux au gouverneur qu’au président de l’Assemblée régionale.
L’Histoire nous enseigne que les Empires qui se sont succédé sur cette terre du Mali furent tous des entités fédérales plus ou moins. L’empereur régnait mais chaque royaume ou grandes entités composant l’Empire avait sa propre autonomie. Cette histoire a dû laisser dans le sol mais aussi dans le sang de chaque malien des comportements qui sauront nous guider. Mais c’est l’absence de débats organisés autour des grandes questions existentielles de la nation qui mène à la radicalisation des uns et des autres. Au nom de quelle légitimité peut on refuser aux maliens le droit de discuter de leur avenir ? Qui est plus malien que qui ? Et si la Fédération du Mali avait résisté nous serions aujourd’hui un État fédéral. Le devoir de génération qui est aujourd’hui le nôtre est d’oser inventer l’avenir avec les réalités qui sont les nôtres. Le Mali est pluriel dans sa diversité autant l’assumer dans son organisation étatique. Le penser et vouloir en débattre ne fait de personne un apatride ou aimant moins le Mali. Quelque soit la solution qu’on trouvera il faudra songer à une recomposition des régions de Gao et de Tombouctou. Savez-vous que la région de Tombouctou avec ses 497 926 km2 est 9 fois plus grande que le Rwanda (26 338 km2) et le Burundi (27 830 km2) réunis ? La région de Gao avec ses 176 715 km2 est aussi plus grande que la Suisse. Pour un administrateur civil, la rébellion est aussi un défaut d’administration et de présence de l’État.
O’BAMBA
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