réaction [-] Texte [+]EmailImprimer
Ce n’est vraiment pas un hasard si les gangsters du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) sont omniprésents dans le feu de l’actualité. Pour celui qui suit et accorde un grand intérêt aux affaires maliennes, il y a une évidence qui est apparue selon laquelle des ‘’mains invisibles’’ sont en train de travailler d’arrache-pied pour imposer et maintenir le MNLA à la surface d’une eau trouble qui est loin de s’éclaircir.
En effet, depuis le démarrage de l’intervention militaire, plusieurs organisations de défense des droits de l’homme n’arrêtent pas de se succéder dans la dénonciation d’exactions, des actes de vengeance qu’aurait commis l’armée malienne à l’encontre des populations touaregs. Comme nombre de confrères et observateurs simples, il urge de marteler que cette démarche vise à renforcer, voire à réconforter le MNLA dans son gangstérisme et, dans le même temps, à casser le moral de nos vaillants soldats dans leur mission régalienne de rétablir l’intégrité territoriale du pays. Aussi, est-il difficile de ne pas constater que la position de ces organisations est celle du deux poids, deux mesures en raison de leur mutisme qu’elles ont observé jusqu’ici sur le massacre des soldats maliens à Aguelhok.
Au-delà de constat qui est d’ordre général, il faut aujourd’hui jeter la pierre à la guérilla séparatiste touareg qui continue à maintenir le cap dans sa revendication d’autodétermination ou d’autonomie que l’Etat malien n’a jamais accepté. Alors question : que dire après que le MNLA, dans son gangstérisme, a internationalisé la situation en faisant appel à l’ONU et en proclamant l’indépendance de l’utopique Azawad ? Comment comprendre qu’il ait pu rencontrer l’adhésion, en Europe surtout, d’anciens ministres, de députés, d’intellectuels assez ignares qui le soutiennent dans sa démarche ? Disons tout ironiquement que la guérilla séparatiste touareg – a moins qu’elle soit sénile – fait semblant d’oublier sa politique renégate qu’on n’a pas oublié. Et c’est grave ! Une autonomie pour faire quoi ? Pour faire bande à part dans un pays qui souffre dans son ensemble, où le citoyen supporte difficilement son quotidien ? Le ridicule ne tue pas…
En réalité, on comprend sans mal que le MNLA tente d’engloutir l’océan de problèmes dans lequel le pays est enfoncé. Des systèmes éducatif, culturel et sportif se dégradant au vu et au su de tout le monde, des familles se disloquant au jour le jour, un pays menacé dans sa profondeur… voilà autant de défis qui attendent d’être relevés. Des aspirations partagées par tous, les touaregs y compris ! Et si le MNLA, dans l’ivresse de son banditisme, croit qu’avec son autonomie ou son autodétermination il est en état d’atteindre ces aspirations, c’est qu’il est immature. De fait, les dangers de la question touareg sont importants. Et on le sait, cette revendication à caractère purement ethnique, est en déphasage avec l’air du temps. Le Mali est un pays fait de diversités, et qui le restera quoi qu’il advienne. Le bonheur de ses fils comme partout dans le monde est appuyé sur une interdépendance du fait de la structure économique et politique.
Boubacar Sangaré
SOURCE: Le Flambeau
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire