Il veut une guerre rapidement pour libérer le nord de son pays
Les contradictions du président malien
Par : Merzak TigrineDans un discours à la nation prononcé lundi soir, le chef de l’Etat malien par intérim a affiché son impatience à mener une guerre pour libérer le nord de son pays, tout en reconnaissant que cela “requiert davantage de temps pour régler tous les détails techniques, stratégiques et politico-juridiques”.
Sur un ton d’empressement injustifié, le président intérimaire malien a affirmé lundi soir que son pays “n'attendra pas des mois” pour lancer “la guerre contre les terroristes”. D’emblée, il se contredira en déclarant que “la guerre légitime, légale, rapide et propre que nous voulons mener avec l'appui de la communauté internationale” contre les groupes occupant le nord du Mali “requiert davantage de temps pour régler tous les détails techniques, stratégiques et politico-juridiques”. En effet, comment peut-on vouloir une action rapide alors que les préparatifs de l’intervention militaire internationale viennent à peine d’être entamés.
Dionconda Traoré, qui s'exprimait à l'occasion de son message de vœux pour la nouvelle année, a tenté de justifier son impatience en expliquant : “Cependant, je puis vous assurer d'une chose : c'est que le Mali n'attendra pas des mois, comme certains semblent le préconiser. Nous n'attendrons pas que le cancer fasse des métastases dans tout le corps. La guerre contre les terroristes se fera plus tôt qu'on ne le pense et l'armée malienne y jouera les premiers rôles.” Poursuivant dans le même ordre d’idées, il a assuré que l'armée malienne “sera aux avant-postes et elle se prépare activement conformément à sa vocation à entreprendre dans un avenir proche la reconquête” des régions occupées. On ne peut que s’interroger sur cette assurance quant au rôle que peut tenir l’armée malienne dans l’intervention militaire internationale, alors qu’elle n’a pratiquement d’armée que le nom, pour preuve qu’elle a été balayée par les hordes rebelles et islamistes des villes du Nord-Mali en quelques jours seulement en mars dernier.
Dioncounda Traoré a cependant mis un peu d’eau dans son vin en ajoutant que “l'offre de dialogue” de Bamako faite aux Maliens ayant décidé de s'exprimer par les armes “reste intacte”. “Nous sommes prêts à engager un dialogue honnête et sincère dès que les préalables en seront réalisés. Je les engage à saisir cette opportunité et cette main tendue avant qu'il ne soit trop tard”, a-t-il affirmé.
Pour rappel, le 20 décembre dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a donné son feu vert à l'envoi d'une force internationale pour chasser les islamistes du nord du pays, en fixant des conditions qui ne devraient pas rendre possible son déploiement avant des mois.
Aucun calendrier précis n'a toutefois été décidé pour ce déploiement, programmé par étapes, selon l'ONU, qui a également insisté sur la nécessité de dialoguer avec les groupes armés du Nord rejetant le terrorisme et la partition du pays.
En novembre, l'envoyé spécial de l'ONU au Sahel, Romano Prodi, avait jugé que tous les experts s'accordaient à dire qu'une action militaire dans le nord du Mali ne serait pas possible avant “septembre 2013”.
Ceci étant, la police malienne a interdit lundi soir, en raison de “risque d'attentats terroristes”, un rassemblement de jeunes à Bamako, qui voulaient manifester contre l'occupation du nord du Mali par des groupes armés, ont indiqué hier des organisateurs et de source policière. “La police est arrivée sur place pour nous demander d'annuler la manifestation à cause de risque d'attentats terroristes à Bamako”, a déclaré Bouba Fané, coordinateur d'une coalition d'associations de la jeunesse malienne.
Plusieurs centaines de jeunes étaient déjà réunis dans la nuit de lundi à mardi place de l'Indépendance à Bamako pour une cérémonie destinée à “avoir une pensée pour le nord du Mali”, lorsque les forces de sécurité ont demandé aux organisateurs d'interrompre la manifestation.
Sur un ton d’empressement injustifié, le président intérimaire malien a affirmé lundi soir que son pays “n'attendra pas des mois” pour lancer “la guerre contre les terroristes”. D’emblée, il se contredira en déclarant que “la guerre légitime, légale, rapide et propre que nous voulons mener avec l'appui de la communauté internationale” contre les groupes occupant le nord du Mali “requiert davantage de temps pour régler tous les détails techniques, stratégiques et politico-juridiques”. En effet, comment peut-on vouloir une action rapide alors que les préparatifs de l’intervention militaire internationale viennent à peine d’être entamés.
Dionconda Traoré, qui s'exprimait à l'occasion de son message de vœux pour la nouvelle année, a tenté de justifier son impatience en expliquant : “Cependant, je puis vous assurer d'une chose : c'est que le Mali n'attendra pas des mois, comme certains semblent le préconiser. Nous n'attendrons pas que le cancer fasse des métastases dans tout le corps. La guerre contre les terroristes se fera plus tôt qu'on ne le pense et l'armée malienne y jouera les premiers rôles.” Poursuivant dans le même ordre d’idées, il a assuré que l'armée malienne “sera aux avant-postes et elle se prépare activement conformément à sa vocation à entreprendre dans un avenir proche la reconquête” des régions occupées. On ne peut que s’interroger sur cette assurance quant au rôle que peut tenir l’armée malienne dans l’intervention militaire internationale, alors qu’elle n’a pratiquement d’armée que le nom, pour preuve qu’elle a été balayée par les hordes rebelles et islamistes des villes du Nord-Mali en quelques jours seulement en mars dernier.
Dioncounda Traoré a cependant mis un peu d’eau dans son vin en ajoutant que “l'offre de dialogue” de Bamako faite aux Maliens ayant décidé de s'exprimer par les armes “reste intacte”. “Nous sommes prêts à engager un dialogue honnête et sincère dès que les préalables en seront réalisés. Je les engage à saisir cette opportunité et cette main tendue avant qu'il ne soit trop tard”, a-t-il affirmé.
Pour rappel, le 20 décembre dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a donné son feu vert à l'envoi d'une force internationale pour chasser les islamistes du nord du pays, en fixant des conditions qui ne devraient pas rendre possible son déploiement avant des mois.
Aucun calendrier précis n'a toutefois été décidé pour ce déploiement, programmé par étapes, selon l'ONU, qui a également insisté sur la nécessité de dialoguer avec les groupes armés du Nord rejetant le terrorisme et la partition du pays.
En novembre, l'envoyé spécial de l'ONU au Sahel, Romano Prodi, avait jugé que tous les experts s'accordaient à dire qu'une action militaire dans le nord du Mali ne serait pas possible avant “septembre 2013”.
Ceci étant, la police malienne a interdit lundi soir, en raison de “risque d'attentats terroristes”, un rassemblement de jeunes à Bamako, qui voulaient manifester contre l'occupation du nord du Mali par des groupes armés, ont indiqué hier des organisateurs et de source policière. “La police est arrivée sur place pour nous demander d'annuler la manifestation à cause de risque d'attentats terroristes à Bamako”, a déclaré Bouba Fané, coordinateur d'une coalition d'associations de la jeunesse malienne.
Plusieurs centaines de jeunes étaient déjà réunis dans la nuit de lundi à mardi place de l'Indépendance à Bamako pour une cérémonie destinée à “avoir une pensée pour le nord du Mali”, lorsque les forces de sécurité ont demandé aux organisateurs d'interrompre la manifestation.
M T
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire