Depuis les premières attaques menées par les rebelles touaregs dans le nord du Mali il y a un an en passant par le coup d'Etat qui a fait tomber le gouvernement de Bamako, retour sur un an d'engrenage militaire qui a conduit à l'intervention "Serval".
Pourquoi François Hollande s'engage au Mali
La rébellion touareg
17 janvier 2012. La rébellion touareg, dans le nord du Mali, avait-elle réalisé, en lançant une offensive sur la ville de Ménaka, dans le nord du Mali de l'enchainement des événements qui allaient suivre? Ils sont soutenus par des centaines de combattants qui ont combattu aux côtés du leader libyen Mouammar Kadhafi avant sa chute. Dix jours plus tard, les rebelles attaquent la ville d'Aguelhok.>>Retrouvez en direct les dernières informations sur l'intervention française au Mali
Sont rassemblés dans le groupe des combattants du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) des djihadistes touaregs, Ansar Eddine, alliés à des éléments d'Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Ils conquièrent plusieurs postes militaires maliens.
> Lire Iyad ag Ghali, le rebelle touareg devenu djihadiste.
Coup d'Etat à Bamako
Au cours des mois de février-mars, les groupes islamistes armés s'imposent sur le terrain. Dès le départ, des exactions sont commises par les groupes armés. Des milliers de réfugiés affluent aux frontières.Cette déroute est à l'origine de la grogne des militaires. Excédés par le manque de moyens pour combattre la rébellion touareg, l'armée dépose le président Amadou Toumani Touré. Une junte dirigée par le capitaine Amadou Haya Sanogo, dissout les institutions.
L'indépendance du Nord-Mali... et la charia
Profitant du chaos dans la capitale, les rebelles poursuivent leur avancée. Le 30 mars, Ansar Eddine, appuyé par le MNLA et des éléments d'Aqmi, dont le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), s'empare de Kidal, puis ils prennent Gao le 31. Le 1er Avril, Tombouctou tombe à son tour aux mains du MNLA, qui proclame l'indépendance, mais dès le lendemain, le mouvement touareg se fait déloger par les djihadistes d'Ansar Eddine et d'Aqmi.> Lire Les 12 plaies du Mali.
Confusion à Bamako
Sous la pression régionale, le 6 avril, un accord est conclu avec la junte militaire, prévoyant le transfert du pouvoir aux civils. Dioncounda Traoré, président de l'Assemblée nationale, est nommé chef de l'Etat par intérim.Dans le nord, le MNLA et Ansar Eddine annoncent leur fusion et la proclamation d'un "Etat islamique", fin mai. Ils renoncent en raison de désaccords, notamment sur l'application de la loi islamique.
>>> lire Tombouctou dans l'enfer du djihad
Le MNLA se fait progressivement évincer. Les djihadistes appliquent leur version ultrarigoristes de l'islam: mutilations, lapidations, profanations de sanctuaires de saints considérés commes impies...
> Lire "Al Qaïda cherche à contrôler le grand Sahara"; Les explications d'André Bourgeot, spécialiste de l'Afrique saharo-sahélienne. Lire également, le SOS d'un couple de députés de Tombouctou et de Bourem.
Vers une résolution de l'ONU
C'est en septembre que la communauté internationale se mobilise. Le 21 septembre, le président malien demande de l'aide pour libérer le Nord du pays, par "la négociation ou par la force". Le 23, le Mali et la Cédéao font part de leur "accord" sur les conditions de déploiement d'une force africaine. Le 26, à l'ONU, la France plaide pour une résolution du Conseil de sécurité pour créer "une force de stabilisation". De son côté le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, demande pour qu'"avant toute opération militaire, il y ait des négociations politiques et un dialogue".Le 12 octobre, l'ONU adopte à l'unanimité la résolution proposée notamment par la France. Elle donne 45 jours aux pays ouest-africains pour préciser leurs plans en vue d'une intervention militaire.
L'hypothèse du dialogue
Face à cette perspective, des centaines de djihadistes étrangers arrivent dans le nord du Mali pour renforcer les troupes d'Aqmi, en cas d'intervention armée internationale pour reconquérir cette région, selon une source sécuritaire malienne. De leur côté, le 16 novembre, Ansar eddine et le MNLA se disent prêts à un "dialogue politique" avec le pouvoir malien et appelent l'armée malienne à cesser les "hostilités militaires". Une option encouragée par l'Algérie voisine.Feu vert à la force d'intervention, mais priorité au dialogue
Le 20 décembre, l'ONU donne son feu vert au déploiement d'une force internationale, "pour une période initiale d'un an". La résolution stipule que les autorités maliennes devront tenir des élections présidentielles et législatives d'ici avril 2013. Elle privilégie le dialogue avec les groupes armés qui rejettent le terrorisme.Aussitôt, le MNLA et Ansar Eddine annoncent à Alger leur engagement à cesser les hostilités et négocier avec les autorités maliennes.
Mais le 9 janvier 2013, des groupes armés islamistes attaquent la ville de Konna, près de Mopti, dans une zone proche de la ligne de partition du pays. La ville tombe aux mains d'Ansar Eddine qui annonce son intention de continuer sa progression vers le sud du Mali. Le 10, l'ONU demande un "déploiement rapide" de la force internationale devant la "grave détérioration de la situation".
Opération "Serval" française
Le 11 janvier au matin, le président Dioncounda Traoré adresse une lettre à François Hollande et une autre à l'ONU pour demander une aide militaire. Dans l'après-midi, les forces françaises lancent une série de raids aériens contre les groupes armés islamistes, en soutien de l'armée malienne. Le même jour, le président de la Cédéao autorise l'envoi de troupes africaines au Mali.>>> Lire François Hollande à l'épreuve du feu
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Le 12, l'armée malienne, appuyée par des forces françaises qui baptisent leur action "Serval", prend le contrôle complet de Konna. Le Burkina Faso, le Niger et le Sénégal annoncent le déploiement chacun d'un bataillon de "500 hommes". Le Nigeria affirme avoir envoyé une équipe technique de l'armée de l'air ainsi que le commandant de la future force internationale. L'Algérie exprime son soutien "sans équivoque" aux autorités de transition maliennes.
Le 13, des avions français bombardent des cibles dans plusieurs localités du nord du Mali, au delà de la zone de Konna. Le 14, alors que les raids se poursuivent, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian confirme la prise par les islamistes de la ville malienne de Diabali, située à 400 km au nord de Bamako.
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