lundi 3 septembre 2012

USA: Barack Obama n'incarnera plus l'"espoir" à Charlotte - Le Nouvel Observateur

USA: Barack Obama n'incarnera plus l'"espoir" à Charlotte - Le Nouvel Observateur
Elu en 2008 après avoir fait campagne sur les thèmes du "changement" et de l'"espoir", le président américain Barack Obama se trouvera jeudi dans une position inverse lorsqu'il défendra son bilan dans son discours d'investiture comme candidat démocrate, en clôture de la convention de son parti à Charlotte, en Caroline du Nord.
Non seulement Barack Obama prononcera son discours dans un stade de 74.000 places, que l'équipe démocrate compte bien remplir, mais il sera surtout regardé par des millions de téléspectateurs, comme l'a été jeudi son adversaire Mitt Romney, à Tampa, en Floride, lorsqu'il a officiellement accepté l'investiture républicaine.
Barack Obama ne sera pas même concurrencé par Mitt Romney, qui ne fera aucun déplacement durant la convention démocrate, et consacrera les journées de mardi, mercredi et jeudi à préparer les débats télévisés prévus les 3, 16 et 22 octobre.
L'équipe de campagne de Barack Obama et plusieurs analystes indépendants prévoient que le président, au coude à coude avec Mitt Romney dans les sondages en vue du vote du 6 novembre, profitera de son passage à la tribune pour présenter une compilation de ses précédents discours de campagne, et mettre en avant ses réalisations, d'un vaste de plan de soutien à l'industrie automobile à la mort d'Oussama ben Laden.
"Jeudi soir, je vous présenterai ce que je considère comme la meilleure voie à suivre - une voie qui fait croître notre économie, qui crée des emplois, qui renforce la classe moyenne", a annoncé ce week-end Barack Obama, lors d'un discours prononcé dans l'Iowa, un état généralement très disputé entre démocrates et républicains.
CROISSANCE MÉDIOCRE
L'équipe démocrate mise sur un contraste avec le discours de Mitt Romney qu'ils présentent comme une erreur stratégique, la biographie du candidat républicain et ses attaques contre Barack Obama ayant pris le pas sur la présentation d'un véritable programme économique.
David Axelrod, stratège en chef de la campagne de Barack Obama, a notamment accusé le discours du candidat républicain de "sarcasmes" et de "réminiscences vaporeuses", et annoncé que le président démocrate présenterait jeudi le visage bien différent d'un "dirigeant qui a une grande confiance en son pays".
Confronté à un taux de chômage de 8,3% et une croissance médiocre, Barack Obama fait cependant face à des difficultés d'une nature différente de celle de Mitt Romney, qui devait surtout se défaire de l'image distante et déconnectée des réalités sociales que ses adversaires démocrates veulent lui accoler.
"Il ne faut absolument pas que (Barack Obama) propose un tout nouveau message, une toute nouvelle vision de son image, de ses origines, de ses actions, et de son programme pour son prochain mandat", a estimé Jeff Shesol, qui a rédigé des discours pour Bill Clinton, et a travaillé sur les conventions démocrates de 2000, 2004, 2008.
L'ancien président démocrate, au pouvoir entre 1993 et 2001, sera lui-même l'un des principaux intervenants de la convention démocrate, ainsi que Michelle, l'épouse de Barack Obama, et Joe Biden, son vice-président.
Le camp républicain juge toutefois que le principal point faible de Barack Obama est le souvenir de sa campagne de 2008, marquée par la thématique du changement après les huit ans de présidence républicaine de George W. Bush.
"Le problème, en jouant trop sur ce terrain, c'est qu'il doit ensuite expliquer ses échecs", a souligné Clark Judge, qui fut rédacteur de discours pour le président républicain Ronald Reagan, et s'attend à ce que Barack Obama multiplie jeudi les attaques contre la volonté des ses adversaires, en particulier, Paul Ryan, colistier de Mitt Romney, de réformer les programmes d'assurance maladie Medicare et Medicaid.
Julien Dury pour le service français

Aucun commentaire: