mardi 11 septembre 2012

JournalDuMali.com: Obama et les Africains : Il était une fois l’obamania…

JournalDuMali.com: Obama et les Africains : Il était une fois l’obamania…

Obama et les Africains : Il était une fois l’obamania…

Par Moussa CAMARA - 11/09/2012

Au moment où Barack Obama affûte ses armes pour briguer les suffrages des Américains en vue d’un deuxième et dernier mandat, les Africains boivent leur désillusion.

La convention démocrate à Charlotte aux Etats-Unis a polarisé les attentions du monde entier la semaine dernière. Barack Obama va briguer un deuxième mandat des Américains pour les élections de novembre prochain. Cette convention est l’occasion de savoir quelle est l’image que le continent africain garde du tout premier président noir des Etats-Unis ? Le continent aurait voulu que la réponse soit, tel l’intitulé d’une chanson ou d’un poème, ’’ Obama, l’Africain’’. C’est plutôt ‘’La Grande Désillusion’’, ou le titre du livre de l’économiste américain et prix Nobel d’économie 2001, Joseph E.Stiglitz.

Il y a quatre ans l’élection d’Obama suscitait espoir et fantasmes chez les Africains. Pas besoin à l’époque d’être un expert en marketing pour le voir. Il fallait seulement utiliser le très convoité et prisé label Obama. En effet, tout objet portant l’estampille du 44ème président américain se ramassait avec voracité. Même les hommes politiques n’ont pas résisté à l’Obamania qui soufflait. Son fameux slogan de campagne ‘’Yes we can’’ a été repris à tout va par beaucoup d’hommes politiques lors des élections avec des résultats plus ou moins satisfaisants. L’opportunisme aidant, des clubs Obama ont été vite portés sur fonts baptismaux pour récolter de l‘argent. Obama, de part son origine africaine, apparaissait, aux yeux de nombre d’Africains comme la perle rare qui allait bercer le continent de bonheur et le débarrasser de cette image, comme dirait l’autre, de « succursale de l’enfer ».

Obama ou presque

Quatre ans après, l’Obamania semble retomber sur le continent pour la convention démocrate. Les illusions s’effondrent comme un château de cartes, les œillères tombent, pourrait-on dire. On aura réalisé que le locataire de la Maison blanche Obama a brigué les suffrages des Américains et ceux des Maliens, Sénégalais, Congolais, etc… Tout président noir qu’il soit, Obama avait un challenge : défendre d’abord et toujours les intérêts des USA, rehausser et améliorer le ’’American’s way of life’’. C’est sur cette base qu’il sera noté à l’heure du bilan. Le président américain sait aussi qu’il sera jugé sur sa capacité à gérer la crise financière et non sur de quelconques efforts d’aide à l’Afrique. Allez savoir pourquoi, il n’a pas daigné visiter au moins une fois la terre natale de son père, le Kenya. Allez aussi savoir les raisons de sa visite au Ghana. Les illusionnistes ont oublié peut-être qu’il est le président d’un pays qui est le parangon de l’ultra libéralisme et du profit. Et pour qui ignore le sens de l’altruisme, les misères africaines ne l’émeuvent outre mesure.

Tout de même, les Africains ont toujours le droit de rêver d’un second mandat de Barack Obama qui va peut-être combler les attentes. Après tout, le président américain n’est-il pas le fruit de la réalisation du rêve d’un certain Martin L. King

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