Barbara Hendricks porte la voix pour les réfugiés | Humanite
Au village du monde, la célèbre cantatrice américaine, ambassadrice du HCR, a plaidé la cause des réfugiés, particulièrement maliens.
De la scène de l’opéra à celle de la Fête de l’Humanité, il n’y a visiblement qu’un pas, que Barbara Hendricks a franchi semble-t-il avec plaisir hier. Ambassadrice du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) depuis vingt-cinq ans, la célèbre cantatrice a consacré une demi-heure dimanche matin au village du monde, à témoigner de son travail et du sort des réfugiés à travers la planète.
« Depuis ma première visite dans un camp de réfugiés, leur cause est devenue une partie de moi », a souligné Barbara Hendricks dans un français parfait. Il s’agit, dit-elle, de défendre à la fois « la démocratie » et « les droits humains ». Or, tout ceci passe par la défense des réfugiés à travers le monde. « Ils ne perdent jamais leur dignité, surtout les femmes qui luttent pour leur survie et celle de leurs enfants. »
En juillet dernier, l’ambassadrice du HCR s’est rendue dans les camps de réfugiés du Burkina Faso. La situation en Afrique de l’Ouest est particulièrement inquiétante depuis la crise que traverse le Mali (lire encadré). En avril dernier, un coup d’État renversait le gouvernement malien, la région du Nord est, depuis, sous le contrôle des islamistes. Depuis, plus de 450 000 personnes ont fui leur foyer au Mali, et plus de 265 000 ont cherché refuge dans les pays avoisinants comme le Burkina Faso, la Mauritanie et le Niger.
« Dans les camps de réfugiés au Burkina Faso, j’ai rencontré des Maliens qui avaient eu la chance de partir avant le conflit, a raconté Barbara Hendricks. Ils sont arrivés dans un pays où il y a beaucoup de pénurie, notamment à cause de la sécheresse. Et pourtant ces gens les ont accueillis à bras ouverts. Les Burkinabés n’ont presque rien, mais ils sont prêts à le partager. »
Ce n’est visiblement pas le cas des pays membres de l’ONU, principaux donateurs du HCR. D’après son ambassadrice, il manque, à l’heure actuelle, un tiers des fonds nécessaires. Pourtant, cet argent est indispensable, rappelle Barbara Hendricks, pour la scolarisation des enfants dans le primaire et, surtout, pour donner de l’eau aux réfugiés, qui en manquent cruellement. « Si le conflit continue, je crains le pire, a poursuivi l’ambassadrice. Il pourrait y avoir un afflux d’autres réfugiés. »
Enfin, Barbara Hendricks a exhorté le public à s’engager en faveur des réfugiés : « Comme citoyens, nous pouvons intervenir en faisant pression sur nos gouvernements. Tous les problèmes des réfugiés sont politiques, donc les solutions sont également politiques. »
Le mali, pays en crise
Dans une tribune, publiée dans The New York Times, le 5 septembre, le haut commissaire du HCR, Antonio Guterres, a exhorté la communauté internationale à redoubler d’efforts pour trouver une solution politique à la crise que connaît le Mali. L’ensemble de la région pourrait être affecté si des mesures plus fermes ne sont pas prises. « La crise politique et la fragmentation qu’on constate au Mali constituent une menace importante pour la stabilité politique de la région », écrit-il.
Marie Barbier
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