« Quand la barbe de ton voisin brûle, cherche à mouiller la tienne », on ne sait jamais.
Voilà en substance ce que le Président de la République Issoufou Mahamadou a voulu faire comprendre à la communauté nationale et internationale dans une interview qu’il a accordée tout récemment à un média international ; une interview apparemment mal digérée par quelques concitoyens toujours à l’affût des situations un tant soit peu fluctuantes pour semer la discorde et la zizanie. Si non, comment comprendre que les gens restent aveugles devant les nombreuses menaces qui pèsent sur notre pays sur le plan sécuritaire ? En effet, au moment même où notre pays est devenu la coqueluche des investisseurs et autres bailleurs de fonds, fallait s’attendre aussi à ce qu’il suscite la convoitise des spéculateurs en tout genre qui n’ont autre dessein qu’à le mettre en branle pour faire main basse sur ses ressources.
C’est une pratique connue et, tous les subterfuges sont bons pour arriver à ses fins. Ainsi, dans la recherche de situation propice à cette entreprise, il y a en figure de proue la rébellion touarègue qui, il faut le reconnaître, reste le seul véritable conflit qui a eu cours au Niger. Ça, les autorités nigériennes l’ont pressenti et elles ont tout mis en oeuvre pour enrayer de manière définitive et durable cette menace. Les accords sont scellés avec tous les fronts et aujourd’hui, le processus de pérennisation de la paix dans le nord du pays suit son cours normal. Que faut-il faire alors pour réussir à déstabiliser le Niger ? C’est ici que le bât blesse.
En créant et en entretenant un conflit touareg au Mali qui a pour principal enjeu l’Etat mythique et légendaire de l’Azawad, n’ a-t-on pas un tant soit peu penser que les Touaregs du Niger se sentiraient solidaires de cette cause pour prendre les armes et embraser le Niger ? Le singe ressemble bien à l’homme car un chef d’un ex front a failli tomber naïvement dans ce piège. Cependant, très vite la sérénité est revenue de ce côté et plusieurs personnalités touarègues sont sorties pour étaler des arguments plausibles qui ont fini par démontrer qu’il n’existe aucune allégeance entre les mouvements sécessionnistes au Mali et les Touaregs du Niger. Là aussi, c’est raté et il ne reste plus qu’une possibilité : celle de passer par les conflits religieux. Certes, on ne peut dire de manière péremptoire que tous les combattants du Mali sont des djihadistes.
Cependant, il faut reconnaî tre qu’aujourd’hui, ils ont pris le pas sur les rebelles Touaregs. La preuve, la Sharia est instaurées dans toutes les zones conquises et l’Etat même de l’Azawad prend la dénomination d’un Etat Islamique. C’est dire que désormais, les mouvements Djihadistes qui sévissent dans la zone disposent d’une base arrière pour peaufiner leur plan de conquête ; voilà en substance la vérité qui blesse et que le président Issoufou Mahamadou, en véritable analyste, a dévoilée. Cette vérité, même les rebelles maliens qui se réclament de l’Azawad la connaissent car cet état est en train de leur échapper. Dans tous les cas, le Niger ne doit pas rester indifférent face à toutes ces menaces. Pays à 99 % musulman, le Niger est un terrain propice aux idées expansionnistes.
Observez déjà un tant soit peu les comportements intégristes à outrance qui ont cours dans certaines régions du pays. Ce n’est pas tant l’Islam que l’on rejette ; c’est plutôt les comportements extrémistes qui assènent un rude coup à la laïcité. Aussi, face à cette menace inéluctable, notre pays se doit de prendre les mesures préventives qu’il faut pour ne pas se faire surprendre comme le Mali. Aujourd’hui, tout conflit ouvert dans n’importe quel pays de la région sera inévitablement récupéré par les Djihadistes. Ils sont surarmés par les tenants des pétrodollars, ils traînent dans leur coeur une détermination monstre. Aucun pays ne saura, seul, y faire face. Aussi, n’est-il pas plausible que notre pays s’appuie sur la communauté internationale pour renforcer son dispositif sécuritaire ? N’est-il pas plausible que notre pays investisse ce qu’il faut dans l’équipement et l’entretien de son armée ?
(Ce sont des Nigériens que l’on expose et il faut les doter des moyens conséquents pour leur travail). Il faut noter aussi que les bailleurs de fonds ont énormément investi ces dernières années au Niger. Que ce soit dans le pétrole, dans l’uranium ou dans d’autres secteurs, les investisseurs attendent aujourd’hui de rentrer dans leurs droits. Comment alors penser qu’ils laisseraient ce pays se mélanger sans qu’ils n’aient retiré leur part ? En créant des conflits, ce serait d’autres multinationales aux pratiques occultes qui entretiendraient des milices pour soutirer nos ressources. Soyons un peu lucides et cultivons-nous, s’il vous plait !
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