Mali - Ces islamistes qui imposent la charia à coups de fouet | Slate Afrique

Mali - Ces islamistes qui imposent la charia à coups de fouet | Slate Afrique
Depuis qu'ils se sont rendus maîtres du nord du Mali, les islamistes d’Ansar Dine et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) veulent y établir la charia.
Moussa Kaka, correspondant de RFI au Niger, a pu pénétrer jusqu’à Gao et livre un témoignage inédit de la vie au Nord du Mali et sous le joug des islamistes.

INVITE AFRIK du 20/ 06 Moussa KAKA

(05:35)

Le «calme de la population de Gao» voilà un des éléments qui a frappé le journaliste. Dans la «ville (qui) semble figée», Ansar Dine et les moudjahidines contrôlent toute la partie conquise.

«Ils contrôlent la vie des habitants, ils contrôlent les mosquées, (…) la façon de s’habiller, la façon de vivre…», explique le journaliste.

Dans la ville de Gao, le Mujao a lancé une vaste opération de séduction de la jeunesse. En appliquant des «méthodes de bienfaisance» —c’est-à-dire de distribution gratuite de vivres et même d’argent—, les moudjahidines tentent de s’assurer le soutien de la population.
Combien de temps cette méthode «douce» va-t-elle durer? Surmonte-t-elle vraiment les réticences de la population?
D’après Moussa Kaka, les femmes sont désormais presque toutes voilées, les télévisions interdites, et les relations entre hommes et femmes strictement contrôlées.
Jeudi 15 et vendredi 16 juin, selon l’AFP, «les islamistes du Mujao ont brûlé des cartons de cigarettes et fouetté des fumeurs à Bourem, une ville du nord du Mali».

«Moi, j`ai reçu quarante coups de fouet parce que je fumais et que j`ai continué à fumer après qu`on me l`ait interdit», explique un jeune de la ville sous couvert d’anonymat.

Autre ville, autre scène de lynchage publique. Le mercredi 20 juin, un homme et une femme —qui ont eu le malheur d’avoir un enfant sans être marié— ont reçu 100 coups de fouet chacun d'après l'AFP. Sur la place publique Sankoré de Tombouctou (Nord Ouest du Mali), le couple a été supplicié devant témoins.

«C'était comme un spectacle, les gens ont regardé ça. C'est Ansar Dine qui a organisé la séance de coups de fouet», dénonce Mohamed Ould Baby, un élu de la ville.

Un drôle de spectacle, que les islamistes organisent. Une justice qui fait froid dans le dos.
Entendu sur RFI et lu sur AFP
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