Combinaison mortelle» au Sahel - Numéro 14
«Combinaison mortelle» au Sahel
Zora Ait El Machkouri
Finalement, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) qui prône la laïcité, ne fusionnerait pas avec les islamistes du groupe Ansar Dine qui veut une application stricte de la charia. Rappelons que les rebelles du MNLA se sont emparés début avril du Nord du Mali pour en faire un État indépendant, avec l’aide d'Ansar Dine, allié d'Al Qaïda au Maghreb islamique.
Au-delà de ces considérations stratégiques de groupes rebelles armés et du coup d'État militaire du 22 mars dernier qui a chassé du pouvoir le président Amadou Toumani Touré, la principale conséquence de ce conflit au Nord, où la confusion règne toujours, est l’afflux de milliers de Maliens vers le Sud et les pays voisins.
Les organisations humanitaires et les agences onusiennes s’activent sur le terrain pour accueillir ces réfugiés, environ 300 000 personnes, mais ces déplacements massifs de population viennent balancer le _déjà_ fragile équilibre de la région du Sahel qui subit sécheresse et crise alimentaire.
Une crise humanitaire qui devient la troisième de cette importance depuis 2005.
Le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) parle même de « combinaison mortelle ». « Ce n'est pas uniquement un dramatique problème humanitaire, c'est devenu une menace pour la paix et la sécurité mondiales », a prévenu Antonio Guterres, son dirigeant.
Pour maintenir son efficacité, le HCR a revu fin mai à la hausse sa demande de fonds pour surmonter la crise et répondre au nombre toujours croissant de réfugiés maliens. Il estime avoir désormais besoin de 153,7 millions de dollars, soit près de 125 millions d'euros, pour financer ses opérations jusqu'à la fin de l'année au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie et au Niger.
Plus de 17 millions de personnes y sont menacées de famine. Plus d'un million d'enfants âgés de moins de cinq ans y souffrent déjà de malnutrition aiguë.
Des considérations humaines et humanitaires sûrement absentes de l’agenda du MNLA et d'Ansar Dine, dont les actions menacent la stabilité de toute la bande sahélo-saharienne.
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