samedi 30 juin 2012
vendredi 29 juin 2012
Mali : les fantômes du Sahel
Mali : les fantômes du Sahel
Mali : les fantômes du Sahel
LE MONDE TELEVISION | 29.06.2012 à 18h51 • Mis à jour le 29.06.2012 à 18h51
Par Olivier Herviaux
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Direction nord - nord-est, au Mali, à vive allure sur les pistes de latérite et de sable. Nous sommes dans la région septentrionale de l'ancien Soudan français, proclamée unilatéralement Etat depuis le 6 avril par le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), après une offensive militaire éclair sur les principales villes : Agueloc, Tessalit, Kidal, Gao et Tombouctou.
Depuis l'indépendance du Mali, en 1960, trois rébellions dites "touareg" ont marqué l'histoire de cette partie du pays, grande comme deux fois la France. Aujourd'hui, la situation est complexe et chaotique : indépendantistes touareg, islamistes, djihadistes, "trafiquants" d'otages occidentaux... Sans oublier un pouvoir transitoire à Bamako après le coup d'Etat militaire du 22 mars, une Algérie, puissance régionale incontournable, peu diserte, un Burkina Faso actif diplomatiquement.
C'est dans ce contexte très instable qu'Olivier Joulie et Laurent Hamida sont partis en mai pour Gao et de là jusqu'à la frontière algérienne, à la rencontre du MNLA. Qui sont ces combattants ? Quelles sont leurs relations avec les katibas (brigades) d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).
VALLÉES ABANDONNÉES, VILLAGES DÉSERTÉS
Rendez-vous à Gao, la grande ville du nord-est située sur la rive gauche du fleuve Niger et nouvelle "capitale de l'Azawad", où l'on rencontre le colonel Hassan Medhi, ancien officier de l'armée malienne qui a choisi de rejoindre le MNLA à la fin de 2011. Il s'agit ici de contrôler les principaux axes routiers afin d'empêcher les armes provenant de Libye d'arriver en ville.
"Il y a de fortes craintes que des armements rentrent, plus particulièrement par la frontière du Niger. Nous avons pas mal de problèmes avec des milices, des groupements armés qui ont toujours créé une psychose. Nous essayons aujourd'hui de mettre fin à cela", précise le militaire de carrière.
Dans le centre de la ville, la situation sécuritaire semble beaucoup plus fluctuante : on y croise des 4 × 4 arborant le drapeau noir d'Ansar Eddine, mouvement islamiste touareg, et des véhicules appartenant à AQMI. Tournage derrière des vitres teintées...
Direction la frontière algérienne : vallées abandonnées, villages désertés. Comme celui d'Ali, combattant du MNLA, engagé depuis plus de vingt ans dans les différentes rébellions. Il a perdu quarante-sept membres de sa famille, tués par l'armée malienne dans les années 1990. Depuis, une vie d'errance et de combats. Aux portes de l'Algérie, aux abords de Tin Zaouaten, situation étrange : côté malien, un camp de réfugiés très sommaire, côté algérien, une petite ville saharienne équipée de l'essentiel. Dans le ciel, des passages de Soukhoï et d'hélicoptères de l'armée algérienne...
Sur les terres ancestrales touareg, aujourd'hui devenues aussi des fiefs djihadistes, Olivier Joulie et Laurent Hamidou nous montrent le retour de certains fantômes : rébellions, exactions, réfugiés, dénuement. Une zone grise si proche de l'Europe. Des images rares et des témoignages poignants.
Olivier Joulie et Laurent Hamida (France, 2012, 32 minutes) - Diffusion samedi 30 juin à 18h50 sur Arte
Mali : les fantômes du Sahel
LE MONDE TELEVISION | 29.06.2012 à 18h51 • Mis à jour le 29.06.2012 à 18h51
Par Olivier Herviaux
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Direction nord - nord-est, au Mali, à vive allure sur les pistes de latérite et de sable. Nous sommes dans la région septentrionale de l'ancien Soudan français, proclamée unilatéralement Etat depuis le 6 avril par le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), après une offensive militaire éclair sur les principales villes : Agueloc, Tessalit, Kidal, Gao et Tombouctou.
Depuis l'indépendance du Mali, en 1960, trois rébellions dites "touareg" ont marqué l'histoire de cette partie du pays, grande comme deux fois la France. Aujourd'hui, la situation est complexe et chaotique : indépendantistes touareg, islamistes, djihadistes, "trafiquants" d'otages occidentaux... Sans oublier un pouvoir transitoire à Bamako après le coup d'Etat militaire du 22 mars, une Algérie, puissance régionale incontournable, peu diserte, un Burkina Faso actif diplomatiquement.
C'est dans ce contexte très instable qu'Olivier Joulie et Laurent Hamida sont partis en mai pour Gao et de là jusqu'à la frontière algérienne, à la rencontre du MNLA. Qui sont ces combattants ? Quelles sont leurs relations avec les katibas (brigades) d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).
VALLÉES ABANDONNÉES, VILLAGES DÉSERTÉS
Rendez-vous à Gao, la grande ville du nord-est située sur la rive gauche du fleuve Niger et nouvelle "capitale de l'Azawad", où l'on rencontre le colonel Hassan Medhi, ancien officier de l'armée malienne qui a choisi de rejoindre le MNLA à la fin de 2011. Il s'agit ici de contrôler les principaux axes routiers afin d'empêcher les armes provenant de Libye d'arriver en ville.
"Il y a de fortes craintes que des armements rentrent, plus particulièrement par la frontière du Niger. Nous avons pas mal de problèmes avec des milices, des groupements armés qui ont toujours créé une psychose. Nous essayons aujourd'hui de mettre fin à cela", précise le militaire de carrière.
Dans le centre de la ville, la situation sécuritaire semble beaucoup plus fluctuante : on y croise des 4 × 4 arborant le drapeau noir d'Ansar Eddine, mouvement islamiste touareg, et des véhicules appartenant à AQMI. Tournage derrière des vitres teintées...
Direction la frontière algérienne : vallées abandonnées, villages désertés. Comme celui d'Ali, combattant du MNLA, engagé depuis plus de vingt ans dans les différentes rébellions. Il a perdu quarante-sept membres de sa famille, tués par l'armée malienne dans les années 1990. Depuis, une vie d'errance et de combats. Aux portes de l'Algérie, aux abords de Tin Zaouaten, situation étrange : côté malien, un camp de réfugiés très sommaire, côté algérien, une petite ville saharienne équipée de l'essentiel. Dans le ciel, des passages de Soukhoï et d'hélicoptères de l'armée algérienne...
Sur les terres ancestrales touareg, aujourd'hui devenues aussi des fiefs djihadistes, Olivier Joulie et Laurent Hamidou nous montrent le retour de certains fantômes : rébellions, exactions, réfugiés, dénuement. Une zone grise si proche de l'Europe. Des images rares et des témoignages poignants.
Olivier Joulie et Laurent Hamida (France, 2012, 32 minutes) - Diffusion samedi 30 juin à 18h50 sur Arte
jeudi 28 juin 2012
mardi 26 juin 2012
Insécurité au Nord du Pays : On le savait - maliweb.net
Insécurité au Nord du Pays : On le savait - maliweb.net
Ceux là qui avaient la charge de notre défense nationale avaient toute l’expertise nécessaire pour faire face à la question sécuritaire au nord et au nord Est du pays. En témoigne cette reproduction d’une partie de la communication du ministère de la défense lors des Etat Généraux de sur la sécurité tenue en octobre 2005
L’ANALYSE DE LA MENACE DU TERRORISME AU MALI
a)- Caractéristiques des organisations terroristes :
* Evoluant en groupe de trois à quatre lands équipées de mitrailleuses ayant chacune sept à dix hommes armés à bord;* Présence récurrente des groupes du GSPC algérien au Nord du Mali;* Interconnexions des groupes du GSPC avec la Secte islamiste DAWA dont la principale base est Kidal;* Interconnexions avec les réseaux d’émigration clandestine vers l’Europe ;* Utilisation de la couverture religieuse pour s’intégrer à la population;
b)- Activités des organisations terroristes :
* Prises d’otages dans l’espace Sahélo Saharien;* Participation au trafic de drogues et d’armes à partir des zones de conflit d’Afrique de l’Ouest (Liberia, Sierra Leone, Côte d’Ivoire) ;* Recrutement d’adeptes parmi les jeunes chômeurs et autres personnes désœuvrés du Nord ;* Prêches tendancieuses dans les mosquées
c)- Géographie de leur propagation :
Arrivant des pays du Moyen Orient et du Maghreb les groupes islamistes transitent parfois par Bamako pour remonter au Nord et sont souvent aperçus dans:* La bande frontalière Mali-Algérie où ils composent avec certaines populations d’origine sahraouies (Tinzaouatène, Esseli, Bouressa, Inhalid, Tagnout, El Guetra, Taoudenni, Téghaza);* La partie Nord de Tombouctou (Araouane – BoudjBéha – Anéfis – Inabog);* Le Tamasna, secteur compris entre Kidal – Ménaka Fanfi – Inésserine;* Le long de la frontière Mali – Mauritanie région Nord du Lac Faguibine)
d)- Analyse de la situation criminogène ;
* Les prises d’otages sont l’œuvre de groupes armés à la recherche de gains faciles;* Les assassinats sont perpétrés pour maintenir un black-out total sur leurs actions; * L’exploitation des rivalités entre groupes ethniques antagonistes pour s’implanter et avoir des adeptes pour des actions futures; * Les intimidations et trafics d’influences sont exercés pour la sauvegarde des réseaux de contrebande;* La corruption des notables et toutes les personnalités influentes de chaque secteur traversé fait partie de leur stratégie de survie
e)- Trafic de drogues, de cigarettes;
* Le trafic de drogue et de cigarettes permet d’obtenir rapidement de fortes sommes d’argent qui serviront à l’achat d’armes au soutien des réseaux de crimes organisés et au trafic d’influences. ……
Ceux là qui avaient la charge de notre défense nationale avaient toute l’expertise nécessaire pour faire face à la question sécuritaire au nord et au nord Est du pays. En témoigne cette reproduction d’une partie de la communication du ministère de la défense lors des Etat Généraux de sur la sécurité tenue en octobre 2005
L’ANALYSE DE LA MENACE DU TERRORISME AU MALI
a)- Caractéristiques des organisations terroristes :
* Evoluant en groupe de trois à quatre lands équipées de mitrailleuses ayant chacune sept à dix hommes armés à bord;* Présence récurrente des groupes du GSPC algérien au Nord du Mali;* Interconnexions des groupes du GSPC avec la Secte islamiste DAWA dont la principale base est Kidal;* Interconnexions avec les réseaux d’émigration clandestine vers l’Europe ;* Utilisation de la couverture religieuse pour s’intégrer à la population;
b)- Activités des organisations terroristes :
* Prises d’otages dans l’espace Sahélo Saharien;* Participation au trafic de drogues et d’armes à partir des zones de conflit d’Afrique de l’Ouest (Liberia, Sierra Leone, Côte d’Ivoire) ;* Recrutement d’adeptes parmi les jeunes chômeurs et autres personnes désœuvrés du Nord ;* Prêches tendancieuses dans les mosquées
c)- Géographie de leur propagation :
Arrivant des pays du Moyen Orient et du Maghreb les groupes islamistes transitent parfois par Bamako pour remonter au Nord et sont souvent aperçus dans:* La bande frontalière Mali-Algérie où ils composent avec certaines populations d’origine sahraouies (Tinzaouatène, Esseli, Bouressa, Inhalid, Tagnout, El Guetra, Taoudenni, Téghaza);* La partie Nord de Tombouctou (Araouane – BoudjBéha – Anéfis – Inabog);* Le Tamasna, secteur compris entre Kidal – Ménaka Fanfi – Inésserine;* Le long de la frontière Mali – Mauritanie région Nord du Lac Faguibine)
d)- Analyse de la situation criminogène ;
* Les prises d’otages sont l’œuvre de groupes armés à la recherche de gains faciles;* Les assassinats sont perpétrés pour maintenir un black-out total sur leurs actions; * L’exploitation des rivalités entre groupes ethniques antagonistes pour s’implanter et avoir des adeptes pour des actions futures; * Les intimidations et trafics d’influences sont exercés pour la sauvegarde des réseaux de contrebande;* La corruption des notables et toutes les personnalités influentes de chaque secteur traversé fait partie de leur stratégie de survie
e)- Trafic de drogues, de cigarettes;
* Le trafic de drogue et de cigarettes permet d’obtenir rapidement de fortes sommes d’argent qui serviront à l’achat d’armes au soutien des réseaux de crimes organisés et au trafic d’influences. ……
Nord du Mali : Affrontement à Gao entre le MNLA et la population - maliweb.net
Nord du Mali : Affrontement à Gao entre le MNLA et la population - maliweb.net
Ces violences ont eu lieu lors d’une manifestation organisée pour protester contre la mort d’un conseiller municipal de Gao abattu lundi. Certains témoins ont accusé les rebelles touareg d’avoir tiré, d’autres ont indiqué qu’il était difficile de déterminer qui des islamistes qui contrôlent en partie la région ou des rebelles touareg avait tiré.
Nous marchons pour protester contre la mort de notre conseiller municipal, a déclaré en fin de matinée Oumar Diankanté, enseignant à Gao. Les gens du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) tirent sur nous, il y a déjà un mort que j’ai vu, mais d’autres parlent de plusieurs morts.
C’est grave! Les rebelles (du MNLA) tirent sur nous parce que nous marchons, a confirmé un autre témoin sous couvert de l’anonymat.
Une source hospitalière à Gao a affirmé que cinq blessés par balle ont été admis à l’hôpital.
Elle a précisé qu’il était difficile de savoir si c’étaient les membres des groupes islamistes armés – Ansar Dine (défenseur de l’islam en arabe), le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), soutenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) – également présents à Gao, ou ceux du MNLA, qui avaient ouvert le feu.
Les marcheurs entendaient protester contre l’assassinat lundi soir à Gao par des hommes armés d’Idrissa Oumarou, enseignant et élu local membre de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), formation du président malien de transition, Dioncounda Traoré.
Mardi en début d’après-midi, la manifestation se poursuivait et des tirs étaient toujours entendus à Gao, selon des témoins. Ils ont affirmé que des jeunes ont érigé des barricades et brandi le drapeau national du Mali.
Nous ne voulons plus des gens du MNLA, ni du Mujao chez nous à Gao. Il faut que l’armée malienne vienne rapidement pour nous aider à chasser les bandits armés, a déclaré Moustapha Maïga, un élu d’une localité proche de Gao.
C’est dans cette ville qu’en mai avait déjà eu lieu la première manifestation de colère contre l’occupation de la ville par les groupes armés, en particulier islamistes. Des hommes armés avaient empêché des jeunes de jouer au football et de regarder la télévision, ce qui avait provoqué de violentes manifestations anti-islamistes, qui avaient été réprimées, faisant au moins cinq blessés.
Le nord du Mali est le théâtre de violences et de violations des droits de l’Homme depuis qu’il est tombé aux mains des rebelles touareg, des islamistes armés et de divers groupes criminels il y a près de trois mois, à la faveur d’un coup d’Etat militaire commis à Bamako le 22 mars, selon les ONGs de défense des droits de l’Homme.
La semaine dernière, un homme et une femme qui ont eu un enfant sans être mariés ont reçu cent coups de fouet chacun à Tombouctou (nord-ouest), donnés par des membres d’Ansar Dine qui contrôle la ville.
Début juin, des membres du Mujao avaient brûlé des cartons de cigarettes et fouetté des fumeurs à Bourem, autre localité du Nord.
( ©AFP / 26 juin 2012 15h21
Nord du Mali : Affrontement à Gao entre le MNLA et la population
BAMAKO – Au moins trois personne ont été tuées par balle et plusieurs ont été blessées mardi à Gao, dans le nord-est du Mali, lors d’une marche contre les groupes armés qui occupent la ville et qui ont tiré sur les manifestants, ont affirmé des témoin à l’AFP.Ces violences ont eu lieu lors d’une manifestation organisée pour protester contre la mort d’un conseiller municipal de Gao abattu lundi. Certains témoins ont accusé les rebelles touareg d’avoir tiré, d’autres ont indiqué qu’il était difficile de déterminer qui des islamistes qui contrôlent en partie la région ou des rebelles touareg avait tiré.
Nous marchons pour protester contre la mort de notre conseiller municipal, a déclaré en fin de matinée Oumar Diankanté, enseignant à Gao. Les gens du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) tirent sur nous, il y a déjà un mort que j’ai vu, mais d’autres parlent de plusieurs morts.
C’est grave! Les rebelles (du MNLA) tirent sur nous parce que nous marchons, a confirmé un autre témoin sous couvert de l’anonymat.
Une source hospitalière à Gao a affirmé que cinq blessés par balle ont été admis à l’hôpital.
Elle a précisé qu’il était difficile de savoir si c’étaient les membres des groupes islamistes armés – Ansar Dine (défenseur de l’islam en arabe), le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), soutenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) – également présents à Gao, ou ceux du MNLA, qui avaient ouvert le feu.
Les marcheurs entendaient protester contre l’assassinat lundi soir à Gao par des hommes armés d’Idrissa Oumarou, enseignant et élu local membre de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), formation du président malien de transition, Dioncounda Traoré.
Mardi en début d’après-midi, la manifestation se poursuivait et des tirs étaient toujours entendus à Gao, selon des témoins. Ils ont affirmé que des jeunes ont érigé des barricades et brandi le drapeau national du Mali.
Nous ne voulons plus des gens du MNLA, ni du Mujao chez nous à Gao. Il faut que l’armée malienne vienne rapidement pour nous aider à chasser les bandits armés, a déclaré Moustapha Maïga, un élu d’une localité proche de Gao.
C’est dans cette ville qu’en mai avait déjà eu lieu la première manifestation de colère contre l’occupation de la ville par les groupes armés, en particulier islamistes. Des hommes armés avaient empêché des jeunes de jouer au football et de regarder la télévision, ce qui avait provoqué de violentes manifestations anti-islamistes, qui avaient été réprimées, faisant au moins cinq blessés.
Le nord du Mali est le théâtre de violences et de violations des droits de l’Homme depuis qu’il est tombé aux mains des rebelles touareg, des islamistes armés et de divers groupes criminels il y a près de trois mois, à la faveur d’un coup d’Etat militaire commis à Bamako le 22 mars, selon les ONGs de défense des droits de l’Homme.
La semaine dernière, un homme et une femme qui ont eu un enfant sans être mariés ont reçu cent coups de fouet chacun à Tombouctou (nord-ouest), donnés par des membres d’Ansar Dine qui contrôle la ville.
Début juin, des membres du Mujao avaient brûlé des cartons de cigarettes et fouetté des fumeurs à Bourem, autre localité du Nord.
( ©AFP / 26 juin 2012 15h21
Entre femmes, musique et alcool, négociateurs islamistes maliens à l`épreuve (REPORTAGE) - maliweb.net
Entre femmes, musique et alcool, négociateurs islamistes maliens à l`épreuve (REPORTAGE) - maliweb.net
OUAGADOUGOU – « Le problème c`est qu`à l`hôtel ici, on regarde involontairement les belles femmes et on écoute involontairement la musique aussi », soupire Algabass Ag Intalla, représentant du groupe islamiste malien Ansar Dine, venu discuter à Ouagadougou avec la médiation burkinabè.
Arrivée le 15 juin, la délégation d`Ansar Dine, l`un des groupes armés qui contrôlent le nord du Mali depuis trois mois, s`est installée dans un hôtel de luxe du quartier huppé Ouaga 2000. Elle a rencontré le 18 juin Blaise Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) et poursuit les discussions avec des collaborateurs du président burkinabè.
« C`est le président Compaoré qui nous a dit de rester, donc on est là », déclare à l`AFP Algabass Ag Intalla, chef de la délégation, en boubou blanc et turban comme ses cinq compagnons.
Mais il y a cette musique douce qu`on entend du côté du bar, et qui pose problème aux hommes d`Ansar Dine (Défenseur de l`islam, en arabe), assis dans des canapés dans le hall proche et tenants d`une rigoureuse application de la charia (loi islamique) au Mali.
Cheick Ag Wissa, porte-parole de la délégation à l`épaisse barbe grisonnante, demande, dans un français approximatif, de couper le son. Le volume sera simplement baissé. Le directeur de l`hôtel « a interdit de couper la musique si ce n`est à la fermeture du bar », explique un employé.
« Nous, les Touareg, nous sommes habitués à nous asseoir pour causer toute la journée, mais c`est une épreuve pour nous, musulmans, de regarder tout ça », affirme Algabass, pointant du doigt alcools et liqueurs bien en vue derrière le bar.
Dans les zones qu`ils contrôlent dans le Nord malien, Ansar Dine et les autres groupes islamistes s`emploient à imposer la charia par la force, et punissent les amateurs de cigarettes, de football ou d`alcool. Mercredi à Tombouctou (nord-ouest), un homme et une femme qui avaient eu un enfant hors mariage ont reçu cent coups de fouet chacun.
Les représentants d`Iyad Ag Ghaly, chef d`Ansar Dine resté dans le Nord, prennent leurs précautions à Ouagadougou. « Le matin on mange la viande chez un ami, mais à l`hôtel ici, on mange tout le temps du poisson. On nous a dit que la nourriture est halal (conforme à la religion musulmane, ndlr) mais par prudence on préfère le poisson », précise Algabass.
Dattes et lait de chamelle
« On fait nos prières aussi chez un ami, on ne part pas dans les mosquées
ici », ajoute-t-il.
Cheick Ag Wissa confie que pour les membres de la délégation, accompagnée chaque jour d`autres hommes se présentant comme des réfugiés touareg, « il y a quelque chose qui manque ici: les dattes et le lait de chamelle ».
Une délégation du Mouvement national de libération de l`Azawad (MNLA) loge aussi dans l`hôtel depuis plusieurs jours. Cette rébellion touareg, d`idéologie sécessionniste et laïque, est aujourd`hui supplantée sur le terrain du Nord malien par Ansar Dine et son allié jihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et un projet de fusion MNLA-Ansar Dine a achoppé sur la charia.
« On se voit tous les jours, on se salue mais on ne parle pas politique », lâche Algabass.
« Ce sont nos frères, on échange avec eux. (…) On se parle même si, dans le fond, on est opposés », souligne le colonel Hassan Ag Mehdy, membre de la délégation du MNLA. « Nous sommes pareils, l`autre jour j`ai fait amener du thé du Mali que j`ai donné aux gens d`Ansar Dine », raconte Magdi Ag Bahada, l`un de ses compagnons.
De jour comme de nuit, des collaborateurs de Blaise Compaoré, qui a appelé le mouvement d`Iyad Ag Ghaly à rompre avec les « terroristes » d`Aqmi et pousse à un rapprochement avec le MNLA, se rendent à l`hôtel pour des échanges séparés avec les deux groupes.
« On essaie de préparer les esprits à accepter les discussions qui vont se faire nécessairement un jour autour d`une même table », avance un officier supérieur burkinabè.
roh/tmo/sba / Publié le samedi 23 juin 2012
OUAGADOUGOU – « Le problème c`est qu`à l`hôtel ici, on regarde involontairement les belles femmes et on écoute involontairement la musique aussi », soupire Algabass Ag Intalla, représentant du groupe islamiste malien Ansar Dine, venu discuter à Ouagadougou avec la médiation burkinabè.
Arrivée le 15 juin, la délégation d`Ansar Dine, l`un des groupes armés qui contrôlent le nord du Mali depuis trois mois, s`est installée dans un hôtel de luxe du quartier huppé Ouaga 2000. Elle a rencontré le 18 juin Blaise Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) et poursuit les discussions avec des collaborateurs du président burkinabè.
« C`est le président Compaoré qui nous a dit de rester, donc on est là », déclare à l`AFP Algabass Ag Intalla, chef de la délégation, en boubou blanc et turban comme ses cinq compagnons.
Mais il y a cette musique douce qu`on entend du côté du bar, et qui pose problème aux hommes d`Ansar Dine (Défenseur de l`islam, en arabe), assis dans des canapés dans le hall proche et tenants d`une rigoureuse application de la charia (loi islamique) au Mali.
Cheick Ag Wissa, porte-parole de la délégation à l`épaisse barbe grisonnante, demande, dans un français approximatif, de couper le son. Le volume sera simplement baissé. Le directeur de l`hôtel « a interdit de couper la musique si ce n`est à la fermeture du bar », explique un employé.
« Nous, les Touareg, nous sommes habitués à nous asseoir pour causer toute la journée, mais c`est une épreuve pour nous, musulmans, de regarder tout ça », affirme Algabass, pointant du doigt alcools et liqueurs bien en vue derrière le bar.
Dans les zones qu`ils contrôlent dans le Nord malien, Ansar Dine et les autres groupes islamistes s`emploient à imposer la charia par la force, et punissent les amateurs de cigarettes, de football ou d`alcool. Mercredi à Tombouctou (nord-ouest), un homme et une femme qui avaient eu un enfant hors mariage ont reçu cent coups de fouet chacun.
Les représentants d`Iyad Ag Ghaly, chef d`Ansar Dine resté dans le Nord, prennent leurs précautions à Ouagadougou. « Le matin on mange la viande chez un ami, mais à l`hôtel ici, on mange tout le temps du poisson. On nous a dit que la nourriture est halal (conforme à la religion musulmane, ndlr) mais par prudence on préfère le poisson », précise Algabass.
Dattes et lait de chamelle
« On fait nos prières aussi chez un ami, on ne part pas dans les mosquées
ici », ajoute-t-il.
Cheick Ag Wissa confie que pour les membres de la délégation, accompagnée chaque jour d`autres hommes se présentant comme des réfugiés touareg, « il y a quelque chose qui manque ici: les dattes et le lait de chamelle ».
Une délégation du Mouvement national de libération de l`Azawad (MNLA) loge aussi dans l`hôtel depuis plusieurs jours. Cette rébellion touareg, d`idéologie sécessionniste et laïque, est aujourd`hui supplantée sur le terrain du Nord malien par Ansar Dine et son allié jihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et un projet de fusion MNLA-Ansar Dine a achoppé sur la charia.
« On se voit tous les jours, on se salue mais on ne parle pas politique », lâche Algabass.
« Ce sont nos frères, on échange avec eux. (…) On se parle même si, dans le fond, on est opposés », souligne le colonel Hassan Ag Mehdy, membre de la délégation du MNLA. « Nous sommes pareils, l`autre jour j`ai fait amener du thé du Mali que j`ai donné aux gens d`Ansar Dine », raconte Magdi Ag Bahada, l`un de ses compagnons.
De jour comme de nuit, des collaborateurs de Blaise Compaoré, qui a appelé le mouvement d`Iyad Ag Ghaly à rompre avec les « terroristes » d`Aqmi et pousse à un rapprochement avec le MNLA, se rendent à l`hôtel pour des échanges séparés avec les deux groupes.
« On essaie de préparer les esprits à accepter les discussions qui vont se faire nécessairement un jour autour d`une même table », avance un officier supérieur burkinabè.
roh/tmo/sba / Publié le samedi 23 juin 2012
…La vice-présidente de l’Adéma-PASJ, Mme Konté Fatoumata Doumbia: » J’accuse le Premier ministre et Sanogo de complicité dans l’agression de Dioncounda » - maliweb.net
…La vice-présidente de l’Adéma-PASJ, Mme Konté Fatoumata Doumbia: » J’accuse le Premier ministre et Sanogo de complicité dans l’agression de Dioncounda » - maliweb.net
La vice-présidente de l’Adéma-PASJ, Mme Konté Fatoumata Doumbia: » J’accuse le Premier ministre et Sanogo de complicité dans l’agression de Dioncounda »
La 6ème vice-présidente de l’Adéma-PASJ, présidente du mouvement national des femmes de ce parti et maire de la commune I du district de Bamako, Mme Konté Fatoumata Doumbia, ne passe pas par quatre chemins pour pointer un doigt accusateur sur le Premier ministre, Dr Cheick Modibo Diarra et sur le Capitaine Amadou Aya Sanogo pour complicité notoire dans l’agression du président de la transition, Pr Dioncounda Traoré. Dans une interview exclusive qu’elle nous accordée, hier lundi 25 juin 2012, cette haute responsable du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR) estime que » la base de Kati » où s’est retranchée la junte qui a renversé le président ATT doit être démantelée.
La vice-présidente de l’Adéma-PASJ, Mme Konté Fatoumata Doumbia: » J’accuse le Premier ministre et Sanogo de complicité dans l’agression de Dioncounda »
La 6ème vice-présidente de l’Adéma-PASJ, présidente du mouvement national des femmes de ce parti et maire de la commune I du district de Bamako, Mme Konté Fatoumata Doumbia, ne passe pas par quatre chemins pour pointer un doigt accusateur sur le Premier ministre, Dr Cheick Modibo Diarra et sur le Capitaine Amadou Aya Sanogo pour complicité notoire dans l’agression du président de la transition, Pr Dioncounda Traoré. Dans une interview exclusive qu’elle nous accordée, hier lundi 25 juin 2012, cette haute responsable du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR) estime que » la base de Kati » où s’est retranchée la junte qui a renversé le président ATT doit être démantelée.
Quelle analyse faites-vous de la crise que traverse actuellement le pays ?
C’est d’abord une situation qu’il faut reconnaître très complexe. J’ai toute l’impression que les acteurs politiques que nous sommes, nous ne nous sommes pas compris. Disons que les acteurs politiques essaient de tirer le maximum de profit de cette situation, alors qu’il nous fallait être unis et solidaires.
De mon point de vue, le premier défi de tous les partis politiques c’est de conforter la démocratie pour leur intérêt collectif. Ce qui s’est passé, c’est que les uns et les autres n’ont vu que les grands partis tels que l’Adéma, l’URD, le PDES, le RPM, le CNID à accuser dans cette situation… Normalement, depuis 2007, avec le second mandat du président ATT, il y a eu un dispositif de liquidation de tous ces partis. Donc, nous devions avoir le même combat, resserrer nos rangs et renforcer notre processus démocratique, donner la même considération à ce que nous avons entamé en mars 1991. Hélas, cela n’est pas le cas.
Il faut dire que tous les partis se trompaient dans leur volonté d’accéder au pouvoir. On allait tous être désagréablement surpris après les élections. Les listes étaient gonflées, des manœuvres étaient en préparation ; les dés étaient pipés. Ce travail n’avait pas été fait dans l’intérêt des partis politiques. A un moment donné, j’étais personnellement révoltée contre ce qui se tramait. Je suis le premier maire à se plaindre auprès de la tutelle pour déplorer par exemple le travail de révision des listes électorales en saisissant aussi la DGE.
Bref, on pouvait dire que la junte est intervenue au moment opportun. Sinon au lendemain des élections, on pouvait connaître une guerre civile. Toutefois, après le coup d’Etat, j’ai dit à la junte qu’elle ne doit pas voir les partis politiques comme des ennemis et qu’il fallait que les militaires ne se fassent pas entraîner par les opportunistes. Je leur ai aussi demandé de faire tout pour libérer rapidement le nord.
Quelle est votre contribution pour la sortie de crise ?
La junte elle-même parle d’une révolution ; qu’elle ne veut pas rester au pouvoir. Or, tout le monde a compris à partir de certains faits qu’elle veut rester au pouvoir. Les militaires voulaient manifester leur ras-le-bol en marchant sur Koulouba pour faire partir le président de la République. Mais, les gens ont compris qu’il y a une main derrière ce mouvement. Nous pensons qu’ils ont déjà atteint leur objectif, faire quitter le président. Ils doivent maintenant quitter la scène socio-politique nationale. Cela dit, il faut souligner que la junte n’a pas les capacités de gouverner. Elle doit s’organiser pour faire l’évaluation de la situation. L’armée, qui a été mal gérée, où en est-on ? Et le Nord, pourquoi on attend en donnant l’impression aux populations d’être totalement abandonnées.
Nous demandons que la junte quitte totalement les affaires ; que les arrestations et les intimidations cessent. Il revient au FDR de continuer le combat pour le retour véritable à l’ordre constitutionnel, pour un réarmement suffisant des militaires pour la reconquête du Nord. Entre les militaires et nous, il n’y a pas d’adversité. Certains d’entre eux ont des parents au Comité exécutif. Il faut leur faire comprendre qu’il n’y a pas une autre alternative : la base de Kati ne doit pas continuer d’exister comme un pôle d’autorité. La junte doit partir. Nous devons mener cette lutte avec nos partenaires du FDR. Nous espérons que d’autres responsables politiques vont se joindre à nous.
A quels responsables pensez-vous ?
J’ai été très surprise par les prises de position du RPM et de son leader, IBK. J’ai voulu à un moment l’approcher pour en savoir plus. J’espère qu’IBK va se ressaisir. Normalement, les partis politiques sont en compétition saine lors des échéances électorales. Mais, quand des acteurs politiques veulent profiter des situations éphémères pour dénigrer d’autres partis, cela me surprend en tant que démocrate. Vous savez, à Ouaga, des responsables politiques et de la société civile ont dit que leur combat est de détruire l’Adéma. Je crois qu’ils se trompent de combat.
Que pensez-vous de l’agression du président Dioncounda Traoré ?
Honnêtement, j’accuse le Premier ministre, j’accuse Sanogo dans cette agression. C’est pour cela que je n’attends pas grand-chose des enquêtes dans cette affaire. On a vu la légèreté avec laquelle le Premier ministre a traité cette affaire, malgré les larmes… Parmi les manifestants qui ont agressé Dioncounda, il est établi aujourd’hui qu’il y des militaires en civil. Les manifestants, qui se sont attaqués à Dioncounda, s’étaient rendus à la primature avec un cercueil. Le Premier ministre savait qu’ils allaient chez le président. Il n’avait qu’à prendre les dispositions sécuritaires qui s’imposent…
Avez-vous des nouvelles de Dioncounda Traoré ? A quand son retour ?
Oui, elles sont rassurantes. Le moral est là même si la santé physique, à son âge (NDLR, 70 ans) nécessité toutes les analyses qu’il faut. Son retour dépendra de l’appréciation des médecins. Nous prions pour lui et sommes impatients de le voir revenir en forme occuper les fonctions qui sont les siennes à la tête du pays.
Mot de la fin ?
Dioncounda est un homme de foi, un grand croyant qui vient de pardonner à tous ses agresseurs et complices. C’est une belle leçon qu’il nous donnée à tous. Moi, personnellement, je suis touché par ce pardon surtout dans l’affaire qui m’oppose depuis le 13 avril 2011 au député Gassama. C’est une affaire qui m’a causé d’énormes préjudices et qui est devant la justice. Mais, avec le pardon du président Dioncounda Traoré, je me demande comment je peux faire pour revoir ma position. Il faut que les Maliens se pardonnent, s’acceptent, se donnent la main pour relever les défis auxquels le pays fait face.
Propos recueillis par
Bruno Djito SEGBEDJI L'Indépendant du 26 juin 2012
Entrenous : L’Armée, le Peuple et la Guerre - maliweb.net
Entrenous : L’Armée, le Peuple et la Guerre - maliweb.net
«Il faut vous préparer à faire la guerre». Ainsi s’exprimait le président de l’Assemblée régionale de Kidal, Belco Maïga, le 17 mai dernier à l’hôtel nord- sud, lors d’un atelier organisé par le Parti pour la renaissance nationale (Pa.re.na) sur « la situation au nord et les pistes de solutions ».«Ils ont affirmé leur désir de se séparer du Mali par la force. Leur vision était claire et leur décision était nette. Il n’y a pas d’autre issue que les armes. Ils sont venus avec les armes. Il faut les combattre avec les armes» a souligné, pour sa part, l’honorable Baba Haïdara, celui-là même qui a conduit la délégation parlementaire de haut niveau ayant rencontré les mouvements armés. Cela suite à la débandade de nos forces armées et de sécurité qui a précipité leur avancée et leur occupation des 2/3 de notre territoire national.
La réalité c’est quoi ? C’est qu’à Kidal, Gao, Tombouctou, Goundam, Niafunké, il y a des terroristes. Oui, le Mnla est un mouvement terroriste au même titre qu’Aqmi, Ançardine…! Les apatrides du Mnla ont noué des alliances avec les plus grands terroristes du Monde pour combattre l’armée malienne. Ils ont violé nos femmes, nos sœurs, nos filles. Ils ont détruit les bâtiments publics construits aux frais du contribuable malien. Ils ont volé les biens de paisibles populations dont une bonne frange s’est vue contrainte à l’exil. Les moyens qui leur ont permis de livrer leur sale guerre contre la mère patrie -le Mali- et de massacrer leurs propres frères auraient pu servir à financer des projets de développement des zones qu’ils occupent.
Les membres du Mnla (un machin fondé sur le tribalisme, le racisme, voire l’esclavage) sont coupables du drame humanitaire que vivent les réfugiés. Car tout est consécutif à leur volonté de nuire. Ces mercenaires qui ont vendu leur énergie de jeunesse pour des causes douteuses sous d’autres cieux ne sauraient se prévaloir d’une quelconque légitimité pour prendre les populations maliennes en otage.
Or, force est de regretter que ce sont nos véhicules, nos armes, nos blindés qui sont retournés contre nous. Nos soldats leur ayant tout abandonné dans leurs séries de «replis tactiques», même après le coup de force du 22 mars qui a brisé la chaîne de commandement, le M.n.l.a, Ançardine, Aqmi ont à présent des blindés qu’ils exposent comme des trophées de guerre. Alors qu’ils ne disposaient que des pick-up et de Kalachnikov !
L’armée malienne dans cet état de déliquescence si avancé peut-elle faire la guerre ? Le Mali peut-il faire la guerre avec une armée qui a préfèré tirer à l’arme lourde sur le Palais de la République ? Notre pays peut-il faire la guerre quand ses jeunes officiers refusent d’aller au front ? Peut-on compter sur une armée dans laquelle ceux qui ont juré de défendre l’intégrité du territoire national ont une peur bleue du mot «désigné» ? L’Etat malien peut-il supporter une armée en guerre ? Le gouvernement qui ne cache pas sa préférence pour la négociation va-t-il aller sur la table de négociations avec plus de 2/3 du territoire occupé ? Pourquoi le Conseil de sécurité des Nations unies est réticent pour l’envoi d’une force internationale à la demande de la Cedeao et de l’UA ? Que faut-il négocier ? Est-il vrai que l’option du fédéralisme est l’arme secrète des aventuriers traîtres du Mlna ?
Si la décentralisation n’est pas la solution pour l’équipe de Cheick Modibo Diarra, elle doit avoir le courage de dire que la défense, la justice, l’intégrité du territoire ne se négocient pas.
Par Chiaka Doumbia
«Il faut vous préparer à faire la guerre». Ainsi s’exprimait le président de l’Assemblée régionale de Kidal, Belco Maïga, le 17 mai dernier à l’hôtel nord- sud, lors d’un atelier organisé par le Parti pour la renaissance nationale (Pa.re.na) sur « la situation au nord et les pistes de solutions ».«Ils ont affirmé leur désir de se séparer du Mali par la force. Leur vision était claire et leur décision était nette. Il n’y a pas d’autre issue que les armes. Ils sont venus avec les armes. Il faut les combattre avec les armes» a souligné, pour sa part, l’honorable Baba Haïdara, celui-là même qui a conduit la délégation parlementaire de haut niveau ayant rencontré les mouvements armés. Cela suite à la débandade de nos forces armées et de sécurité qui a précipité leur avancée et leur occupation des 2/3 de notre territoire national.
La réalité c’est quoi ? C’est qu’à Kidal, Gao, Tombouctou, Goundam, Niafunké, il y a des terroristes. Oui, le Mnla est un mouvement terroriste au même titre qu’Aqmi, Ançardine…! Les apatrides du Mnla ont noué des alliances avec les plus grands terroristes du Monde pour combattre l’armée malienne. Ils ont violé nos femmes, nos sœurs, nos filles. Ils ont détruit les bâtiments publics construits aux frais du contribuable malien. Ils ont volé les biens de paisibles populations dont une bonne frange s’est vue contrainte à l’exil. Les moyens qui leur ont permis de livrer leur sale guerre contre la mère patrie -le Mali- et de massacrer leurs propres frères auraient pu servir à financer des projets de développement des zones qu’ils occupent.
Les membres du Mnla (un machin fondé sur le tribalisme, le racisme, voire l’esclavage) sont coupables du drame humanitaire que vivent les réfugiés. Car tout est consécutif à leur volonté de nuire. Ces mercenaires qui ont vendu leur énergie de jeunesse pour des causes douteuses sous d’autres cieux ne sauraient se prévaloir d’une quelconque légitimité pour prendre les populations maliennes en otage.
Or, force est de regretter que ce sont nos véhicules, nos armes, nos blindés qui sont retournés contre nous. Nos soldats leur ayant tout abandonné dans leurs séries de «replis tactiques», même après le coup de force du 22 mars qui a brisé la chaîne de commandement, le M.n.l.a, Ançardine, Aqmi ont à présent des blindés qu’ils exposent comme des trophées de guerre. Alors qu’ils ne disposaient que des pick-up et de Kalachnikov !
L’armée malienne dans cet état de déliquescence si avancé peut-elle faire la guerre ? Le Mali peut-il faire la guerre avec une armée qui a préfèré tirer à l’arme lourde sur le Palais de la République ? Notre pays peut-il faire la guerre quand ses jeunes officiers refusent d’aller au front ? Peut-on compter sur une armée dans laquelle ceux qui ont juré de défendre l’intégrité du territoire national ont une peur bleue du mot «désigné» ? L’Etat malien peut-il supporter une armée en guerre ? Le gouvernement qui ne cache pas sa préférence pour la négociation va-t-il aller sur la table de négociations avec plus de 2/3 du territoire occupé ? Pourquoi le Conseil de sécurité des Nations unies est réticent pour l’envoi d’une force internationale à la demande de la Cedeao et de l’UA ? Que faut-il négocier ? Est-il vrai que l’option du fédéralisme est l’arme secrète des aventuriers traîtres du Mlna ?
Si la décentralisation n’est pas la solution pour l’équipe de Cheick Modibo Diarra, elle doit avoir le courage de dire que la défense, la justice, l’intégrité du territoire ne se négocient pas.
Par Chiaka Doumbia
Focus : Médiation dans la crise malienne : Le président Compaoré pourra-t-il faire Plier le groupe terroriste Ançar dine ? - maliweb.net
Focus : Médiation dans la crise malienne : Le président Compaoré pourra-t-il faire Plier le groupe terroriste Ançar dine ? - maliweb.net
Pourquoi le président du Burkina Faso, le Capitaine Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne, a invité Ançar dine, un mouvement djihadiste qui, selon certains, répond parfaitement aux critères d’une organisation terroriste, à la table des négociations ? Telle est la question qui taraude l’esprit de bon nombre d’observateurs et analystes de la grave crise identitaire qui secoue présentement le Mali. Là-dessus, d’autres vont jusqu’à soutenir que le médiateur, par cet acte, vient de violer les décisions de la CEDEAO qui avait recommandé de négocier avec tous les groupes rebelles à l’exclusion des organisations terroristes.
A analyser de façon minutieuse la situation qui se passe au nord du Mali, Ançar dine de Iyad Ag Ghaly apparait comme le regroupement le plus crédible avec qui l’on peut discuter. Et pour cause : Ançar dine n’est pas pour une quelconque scission du Mali comme le MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad) qui, après avoir proclamé une république fantomatique, le 6 avril 2012, a eu le toupet de mettre en place certaines institutions. Ainsi, le premier danger qui guette la nation malienne est le MNLA qui qualifie déjà le Mali d’Etat voisin. Ainsi, notre pays ne doit avoir rien en commun avec un tel mouvement renégat. Ce qui n’est le cas d’Ançar dine qui ne met pas en cause l’intégrité du territoire malien. C’est pourquoi, dans chaque localité qu’il a conquise, Ançar dine a fait remplacer le fameux drapeau du MNLA par celui du Mali. Toute chose qui constitue quelque part un acte de patriotisme qu’il faut, tout de même, saluer.
Mieux, Ançar dine constitue beaucoup plus une foudre de guerre que le MNLA qui est, en réalité, une véritable bande de narcotrafiquants. Le seul problème avec Ançar dine réside dans sa volonté de restaurer « la Charia« , la loi islamique selon les préceptes du Saint Coran. Toute chose qui le rapproche du mouvement terroriste Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Après la rencontre de Ouagadougou, le 18 juin dernier, le porte-parole d’Ançar dine, Ag Intalla Algabass n’a-t-il pas soutenu que « peut-être que les objectifs (avec les autorités de Bamako, ndlr) ne sont pas les mêmes, mais nous sommes obligés d’être ensemble parce que nous partageons le même territoire ».
Maintenant, la question est de savoir comment le médiateur Blaise Compaoré pourra-t-il faire plier Ançar dine ? A cette question, un diplomate accrédité à Bamako fonde beaucoup d’espoir sur le président du Faso qui, selon lui, « s’est spécialisé dans l’extinction des conflits en Afrique« . D’où le respect qu’il s’est forgé auprès de la communauté internationale.
Ces propos de Moustapha Niasse, grande figure politique du Sénégal et d’Afrique de l’ouest, tenus à la faveur de l’investiture du nouveau président du Sénégal Macky Sall, sont assez illustratifs : « Le président Compaoré est un médiateur accepté par tout le monde. Il a fallu l’intervention de la diplomatie burkinabé pour que l’on arrive à l’accord qui a conduit à la démission du président ATT et au retour à l’ordre constitutionnel au Mali après le coup d’Etat du 22 mars 2012« .
Dans le même ordre d’idée, le sous-secrétaire d’Etat américain aux affaires africaines, Johnnie Carson dit avoir « apprécié beaucoup le rôle que le président Compaoré joue dans la résolution de la crise malienne. Il a démontré dans le passé, qu’il est capable d’être un leader efficace pour aider dans des situations comme celles en Guinée-Conakry, en Côte d’Ivoire, au Togo et au Soudan« .
Le succès de la diplomatie burkinabé, selon un confrère du Faso, « réside dans la méthode de conduite des opérations : larges concertations, forte capacité d’écoute des acteurs, très bonne connaissance du terrain, prise en compte des spécificités, rapprochement des vues, recherche de consensus et appel au sens de la responsabilité de tous ».
Alassane DIARRA
Pourquoi le président du Burkina Faso, le Capitaine Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne, a invité Ançar dine, un mouvement djihadiste qui, selon certains, répond parfaitement aux critères d’une organisation terroriste, à la table des négociations ? Telle est la question qui taraude l’esprit de bon nombre d’observateurs et analystes de la grave crise identitaire qui secoue présentement le Mali. Là-dessus, d’autres vont jusqu’à soutenir que le médiateur, par cet acte, vient de violer les décisions de la CEDEAO qui avait recommandé de négocier avec tous les groupes rebelles à l’exclusion des organisations terroristes.
A analyser de façon minutieuse la situation qui se passe au nord du Mali, Ançar dine de Iyad Ag Ghaly apparait comme le regroupement le plus crédible avec qui l’on peut discuter. Et pour cause : Ançar dine n’est pas pour une quelconque scission du Mali comme le MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad) qui, après avoir proclamé une république fantomatique, le 6 avril 2012, a eu le toupet de mettre en place certaines institutions. Ainsi, le premier danger qui guette la nation malienne est le MNLA qui qualifie déjà le Mali d’Etat voisin. Ainsi, notre pays ne doit avoir rien en commun avec un tel mouvement renégat. Ce qui n’est le cas d’Ançar dine qui ne met pas en cause l’intégrité du territoire malien. C’est pourquoi, dans chaque localité qu’il a conquise, Ançar dine a fait remplacer le fameux drapeau du MNLA par celui du Mali. Toute chose qui constitue quelque part un acte de patriotisme qu’il faut, tout de même, saluer.
Mieux, Ançar dine constitue beaucoup plus une foudre de guerre que le MNLA qui est, en réalité, une véritable bande de narcotrafiquants. Le seul problème avec Ançar dine réside dans sa volonté de restaurer « la Charia« , la loi islamique selon les préceptes du Saint Coran. Toute chose qui le rapproche du mouvement terroriste Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Après la rencontre de Ouagadougou, le 18 juin dernier, le porte-parole d’Ançar dine, Ag Intalla Algabass n’a-t-il pas soutenu que « peut-être que les objectifs (avec les autorités de Bamako, ndlr) ne sont pas les mêmes, mais nous sommes obligés d’être ensemble parce que nous partageons le même territoire ».
Maintenant, la question est de savoir comment le médiateur Blaise Compaoré pourra-t-il faire plier Ançar dine ? A cette question, un diplomate accrédité à Bamako fonde beaucoup d’espoir sur le président du Faso qui, selon lui, « s’est spécialisé dans l’extinction des conflits en Afrique« . D’où le respect qu’il s’est forgé auprès de la communauté internationale.
Ces propos de Moustapha Niasse, grande figure politique du Sénégal et d’Afrique de l’ouest, tenus à la faveur de l’investiture du nouveau président du Sénégal Macky Sall, sont assez illustratifs : « Le président Compaoré est un médiateur accepté par tout le monde. Il a fallu l’intervention de la diplomatie burkinabé pour que l’on arrive à l’accord qui a conduit à la démission du président ATT et au retour à l’ordre constitutionnel au Mali après le coup d’Etat du 22 mars 2012« .
Dans le même ordre d’idée, le sous-secrétaire d’Etat américain aux affaires africaines, Johnnie Carson dit avoir « apprécié beaucoup le rôle que le président Compaoré joue dans la résolution de la crise malienne. Il a démontré dans le passé, qu’il est capable d’être un leader efficace pour aider dans des situations comme celles en Guinée-Conakry, en Côte d’Ivoire, au Togo et au Soudan« .
Le succès de la diplomatie burkinabé, selon un confrère du Faso, « réside dans la méthode de conduite des opérations : larges concertations, forte capacité d’écoute des acteurs, très bonne connaissance du terrain, prise en compte des spécificités, rapprochement des vues, recherche de consensus et appel au sens de la responsabilité de tous ».
Alassane DIARRA
Mali : un nouveau groupe armé veut combattre la rébellion dans le Nord - Acturank
Mali : un nouveau groupe armé veut combattre la rébellion dans le Nord - Acturank
Le Front de libération du Nord-Mali (FLNM) se dit prêt à libérer la région contrôlée par le MNLA et Ansar Dine
Crise au Mali : selon les médias, le Front uni pour la Sauvegarde de la Démocratie et de la République (FDR) et l’Alliance des Démocrates Patriotes pour la Sortie de crise (ADPS) ont proposé ce week-end l’organisation d’un Congrès extraordinaire du peuple malien, pour trouver une solution au conflit qui déchire le pays.
Entre-temps, un nouveau mouvement armé veut combattre la rébellion dans le Nord.
Le Front de Libération du Nord-Mali est essentiellement composé des anciennes milices "Ganda Koy", "Ganda Izo" et des hommes du commandant El Hadji Gamou, un Touareg de l’armée malienne qui avait été chargé de protéger la ville de Kidal face à l’avancée des rebelles.
Notre envoyé spécial Idriss Fall a obtenu une interview exclusive avec Al Kahedi Cissé, chef des opérations militaires du FLNM.
Le Front de libération du Nord-Mali (FLNM) se dit prêt à libérer la région contrôlée par le MNLA et Ansar Dine
Crise au Mali : selon les médias, le Front uni pour la Sauvegarde de la Démocratie et de la République (FDR) et l’Alliance des Démocrates Patriotes pour la Sortie de crise (ADPS) ont proposé ce week-end l’organisation d’un Congrès extraordinaire du peuple malien, pour trouver une solution au conflit qui déchire le pays.
Entre-temps, un nouveau mouvement armé veut combattre la rébellion dans le Nord.
Le Front de Libération du Nord-Mali est essentiellement composé des anciennes milices "Ganda Koy", "Ganda Izo" et des hommes du commandant El Hadji Gamou, un Touareg de l’armée malienne qui avait été chargé de protéger la ville de Kidal face à l’avancée des rebelles.
Notre envoyé spécial Idriss Fall a obtenu une interview exclusive avec Al Kahedi Cissé, chef des opérations militaires du FLNM.
Editoriaux: Calvaires maliens EDITORIAL Clalvaires maliens | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique
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Calvaires maliens
25/06/2012 à 15h:35 Marwane Ben Yahmed
Le Mali s'enfonce inexorablement dans un insondable abîme de violence, de barbarie et d'irresponsabilité. Chaque jour apporte son lot de nouvelles effarantes. Dans le Nord, dernier avatar en date de cette région qui bascule vers ce que le nouveau président sénégalais Macky Sall appelle un « Africanistan » : l'application de la charia à tout prix. Ainsi à Tombouctou, l'ex-« perle du désert », un jeune couple, Hamaradane et sa douce, Zebou, s'est-il vu infliger cent coups de cravache pour avoir entretenu une relation hors mariage qui a donné naissance à un enfant. Une punition d'un autre âge, administrée en public devant une foule conviée pour l'occasion, « sous contrôle médical », a tenu à préciser, sans doute dans un élan irrépressible d'humanisme, un responsable d'Ansar Eddine... Puis le couple a été contraint au mariage, devant le même cadi qui avait prononcé la sentence.
« Pour nous, la charia doit être appliquée, que la population l'accepte ou non. [...] Nous ne sommes vraiment pas des démocrates », a expliqué un des représentants du groupe intégriste à Tombouctou. Peut-être pourrait-il disserter avec le brillant historien et penseur tunisien Mohamed Talbi, qui lui expliquera, après l'avoir fait dans nos colonnes (lire sa tribune intitulée « La première laïcité musulmane ? » dans J.A. no 2648), que la charia, cela ne veut rien dire, et qu'« elle n'a aucun fondement coranique ». De conception humaine et relativement tardive, elle n'oblige aucun musulman en conscience et a pris, grâce à nos pseudo-exégètes moyenâgeux, une forme coercitive voire terroriste incompatible avec la liberté et la démocratie. Il pourrait également réfléchir avec notre professeur émérite sur les raisons profondes de l'obsession maladive des femmes en général et du sexe en particulier chez de nombreux islamistes...
Dans le Sud, si on n'en est pas encore là, et c'est heureux, il n'y a cependant guère plus de motifs d'espoir ; un petit capitaine qui suinte l'acrimonie se prend pour le sauveur de la nation sans régler quoi que ce soit et qui rappelle chaque jour un peu plus Moussa Dadis Camara ; un Premier ministre dont on finit par se demander s'il n'est pas la plus grosse erreur de casting proposée par la médiation ; un président de la transition, le malheureux Dioncounda Traoré, que la junte a laissé - c'est le moins que l'on puisse dire - se faire lyncher par une foule de jeunes désoeuvrés qui ont perdu tout repère et dont des politiciens cyniques et immoraux ont savamment attisé la haine pour parvenir à leurs fins et assouvir leurs petites ambitions personnelles.
Il faut mettre un terme à ce scénario cauchemardesque, à cette insupportable litanie d'horreurs et à ces comportements veules et inhumains. Dans ces conditions, où l'indéfendable le dispute à l'ubuesque, il n'existe hélas aucune autre solution qu'une intervention militaire, africaine évidemment
Dans le Sud, si on n'en est pas encore là, et c'est heureux, il n'y a cependant guère plus de motifs d'espoir ; un petit capitaine qui suinte l'acrimonie se prend pour le sauveur de la nation sans régler quoi que ce soit et qui rappelle chaque jour un peu plus Moussa Dadis Camara ; un Premier ministre dont on finit par se demander s'il n'est pas la plus grosse erreur de casting proposée par la médiation ; un président de la transition, le malheureux Dioncounda Traoré, que la junte a laissé - c'est le moins que l'on puisse dire - se faire lyncher par une foule de jeunes désoeuvrés qui ont perdu tout repère et dont des politiciens cyniques et immoraux ont savamment attisé la haine pour parvenir à leurs fins et assouvir leurs petites ambitions personnelles.
Il faut mettre un terme à ce scénario cauchemardesque, à cette insupportable litanie d'horreurs et à ces comportements veules et inhumains. Dans ces conditions, où l'indéfendable le dispute à l'ubuesque, il n'existe hélas aucune autre solution qu'une intervention militaire, africaine évidemment
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Secourir ou pas le Nord? Pour Bamako, la question se pose | Slate Afrique
Secourir ou pas le Nord? Pour Bamako, la question se pose | Slate Afrique
Face à la pénurie d'eau et d'électricité qui menace les populations du Nord, le pouvoir central malien s’interroge sur l’opportunité d’y convoyer une aide. Le risque, manquer les destinataires et renforcer le camp ennemi.
Guide Touareg à Tombouctou, Mali, 14 novembre 2008 © Globe Troden
l'auteur
Ainsi donc, les villes conquises par les rebelles du MNLA et les islamistes d’Ansar Dine seraient en difficulté par rapport à leur approvisionnement en énergie et en eau.
La ville de Tombouctou est menacée de rupture d’eau et d’électricité, si d’ici quelques jours, elle n’est pas approvisionnée en carburant pour faire tourner les machines de pompage d’eau et de production d’énergie électrique.
La ville pourrait donc être sinistrée de ce point de vue, et contrainte de vivre au ralenti. Une nouvelle épreuve pour des populations qui vivent déjà sous le joug des rebelles et des islamistes.
Sauront-ils assurer la continuité du service public en matière de distribution d’énergie et d’eau? Sans oublier la sécurité alimentaire qu’il faut assurer aux habitants de cette partie du territoire malien déjà malmené par le climat?
Bamako, en tout cas, suit l’évolution de la situation de près, tentée qu’elle est de voler au secours de ces populations. Le risque majeur, comme l’a révélé un de nos confrères, est de voir les cargaisons détournées pour alimenter l’armée des rebelles.
Bamako va se retrouver dans un dilemme, tout comme la communauté internationale d’ailleurs. Faut-il abandonner les populations entre les mains des rebelles, s’il est avéré que ceux-ci sont incapables d’assurer le service minimum?
Il faudra agir d’une façon ou d’une autre, car ne rien faire, reviendrait à jeter les habitants du Nord dans les bras des indépendantistes. Les mauvaises langues pourraient alors parler de non-assistance à ces populations.
Il est vrai que la tentation est grande de laisser les indépendantistes gérer leur problème, tout en espérant les asphyxier économiquement. Mais le jeu en vaut-il la chandelle?
La médiation qui a décidé de négocier jusqu’au bout, devrait intégrer cette donne au cas où les choses se passaient mal. Le Haut conseil islamique malien, sensible à la souffrance de ses compatriotes du Nord Mali, s’organise pour collecter les moyens financiers afin d’empêcher la rupture du carburant.
C’est un élan de solidarité qu’il faut saluer, mais il gagnerait à être encadré lorsqu’il s’agira de convoyer vivres et carburant en direction du Nord; si l’on ne veut pas contribuer maladroitement à renforcer le camp des ennemis.
Abdoulaye TAO (Le Pays)
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Que peut-on vraiment négocier avec les islamistes d'Ansar Dine?
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La ville pourrait donc être sinistrée de ce point de vue, et contrainte de vivre au ralenti. Une nouvelle épreuve pour des populations qui vivent déjà sous le joug des rebelles et des islamistes.
Un défi de gestion pour les rebelles
Pour les rebelles indépendantistes, c’est également un défi. Eux qui, par la poudre, ont décidé de prendre leur destin en main en faisant sécession avec Bamako, ont une aubaine pour montrer l’étendue de leur capacité à gérer la cité et à prendre en charge les centaines de milliers de Maliens piégés par leurs actions militaires.Sauront-ils assurer la continuité du service public en matière de distribution d’énergie et d’eau? Sans oublier la sécurité alimentaire qu’il faut assurer aux habitants de cette partie du territoire malien déjà malmené par le climat?
Bamako, en tout cas, suit l’évolution de la situation de près, tentée qu’elle est de voler au secours de ces populations. Le risque majeur, comme l’a révélé un de nos confrères, est de voir les cargaisons détournées pour alimenter l’armée des rebelles.
Le dilemme de Bamako
On l’a déjà vu avec l’aide alimentaire et il n’est pas exclu qu’il en soit également ainsi pour le carburant. L’exemple de la Somalie où l’aide alimentaire servait plutôt à nourrir les groupes rebelles est éloquent.Bamako va se retrouver dans un dilemme, tout comme la communauté internationale d’ailleurs. Faut-il abandonner les populations entre les mains des rebelles, s’il est avéré que ceux-ci sont incapables d’assurer le service minimum?
Il faudra agir d’une façon ou d’une autre, car ne rien faire, reviendrait à jeter les habitants du Nord dans les bras des indépendantistes. Les mauvaises langues pourraient alors parler de non-assistance à ces populations.
Il est vrai que la tentation est grande de laisser les indépendantistes gérer leur problème, tout en espérant les asphyxier économiquement. Mais le jeu en vaut-il la chandelle?
La solidarité s’organise
Pour autant, au cas où les islamistes et les indépendantistes du MNLA devenaient défaillants au Nord Mali, il n’y aurait pas lieu non plus de s’y précipiter sans avoir obtenu des garanties sérieuses sur la destination des aides.La médiation qui a décidé de négocier jusqu’au bout, devrait intégrer cette donne au cas où les choses se passaient mal. Le Haut conseil islamique malien, sensible à la souffrance de ses compatriotes du Nord Mali, s’organise pour collecter les moyens financiers afin d’empêcher la rupture du carburant.
C’est un élan de solidarité qu’il faut saluer, mais il gagnerait à être encadré lorsqu’il s’agira de convoyer vivres et carburant en direction du Nord; si l’on ne veut pas contribuer maladroitement à renforcer le camp des ennemis.
Abdoulaye TAO (Le Pays)
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Mali: la révolte des femmes touareg face aux islamistes | Slate Afrique
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Alors que le Burkina Faso poursuit sa médiation avec les groupes armés au nord du Mali, les femmes touareg, proches du Mouvement national de libération de l'Azawad, dénoncent les agissements des islamistes d'Ansar Dine.
Une femme touareg à Kidal au Mali, juin 2012 © Stringer/Reuters.
l'auteur
Le groupe islamiste Ansar Dine, qui souhaite appliquer la charia sur l’ensemble du Mali, exercerait une pression sur les femmes touareg, notamment en leur demandant de porter le voile et en leur interdisant d'exercer des activités économiques.
Selon des témoignages, elles auraient été plusieurs dizaines à manifester, mercredi 6 juin, contre la présence du groupe islamiste Ansar Dine (défenseur de l'Islam).
Leur marche s'était déroulée peu après la manifestation des jeunes qui brandissaient des pancartes hostiles à Aqmi et Ansar Dine.
A 49 ans, cette ancienne conseillère nationale Mali et ex-responsable Affaires sociales du MNLA, exilée en Mauritanie, fait figure «d'homme fort de la rébellion touareg» et entend bien militer pour les droits des femmes au Mali.
Dans une vidéo diffusée sur le site du journal du Mali, la militante s'insurge:
Pour Gaëtan Mootoo, chercheur au sein d’Amnesty International et auteur du rapport, «toutes ces règles vestimentaires visent à domestiquer le corps de la femme». Pour échapper à cette forme de charia, les femmes sont de plus en plus nombreuses à quitter les villes du Nord.
Elles s'étaient déjà mobilisées en février 2012, pour dénoncer le massacre d'Aguel'hoc perpétré, selon elles, par le groupe islamiste.
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Selon des témoignages, elles auraient été plusieurs dizaines à manifester, mercredi 6 juin, contre la présence du groupe islamiste Ansar Dine (défenseur de l'Islam).
Leur marche s'était déroulée peu après la manifestation des jeunes qui brandissaient des pancartes hostiles à Aqmi et Ansar Dine.
«Elles ont emprunté le même chemin que nous: du rond-point de la ville à l'aéroport, mais elles ont été frappées par des membres du groupe islamiste dans le centre de Kidal. C'est à ce moment-là qu'elles leur ont jeté des pierres pour se défendre. Certaines d'entre elles ont été blessées», raconte un jeune manifestant, qui souhaite que le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), qui se définit comme une branche laïque, reprenne sa ville et se débarrasse d'Ansar Dine.Pour montrer son soutien envers la population, Moussa Ag Attaher, le chargé de communication du mouvement, a d'ailleurs vivement condamné, dans une déclaration rendue publique le 7 juin 2012, l’agression des femmes touareg par Ansar Dine.
«Avant, jamais les femmes touareg n'avaient été battues»
Nina Wallet Intallou, nouvellement en charge de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille dans le Conseil transitoire instauré par le MNLA, a également dénoncé les agissements du groupe Ansar Dine.A 49 ans, cette ancienne conseillère nationale Mali et ex-responsable Affaires sociales du MNLA, exilée en Mauritanie, fait figure «d'homme fort de la rébellion touareg» et entend bien militer pour les droits des femmes au Mali.
Dans une vidéo diffusée sur le site du journal du Mali, la militante s'insurge:
«Avant, jamais les femmes n'avaient été battues car, dans la culture touareg, lorsqu'une femme est battue pas son mari, ceci entraîne directement le divorce. (...) Nous sommes fatiguées, les femmes sont fatiguées. Elles ne peuvent plus aller dehors. Elles ne peuvent plus travailler. Elles ne peuvent plus se rencontrer et faire la fête entre elles. Ansar Dine se mêle uniquement des affaires des femmes en leur disant de faire ceci et de ne pas faire cela.»Depuis la chute de Kidal, le 30 mars 2012, le groupe islamiste tente en effet d'appliquer la loi islamique. Comme le souligne le rapport d'Amnesty International publié en mai, de nombreux témoignages font état de pressions exercées par des membres du groupe Ansar Dine sur les populations, afin que celles-ci changent de comportement, conformément à leur interprétation de l’islam.
«Ils veulent domestiquer le corps des femmes»
Certaines femmes racontent qu'à Kidal, les filles ne peuvent plus mettre de jupes laissant apparaître leurs jambes. Elles doivent désormais sortir voilées et porter des chaussettes pour cacher leurs pieds.Pour Gaëtan Mootoo, chercheur au sein d’Amnesty International et auteur du rapport, «toutes ces règles vestimentaires visent à domestiquer le corps de la femme». Pour échapper à cette forme de charia, les femmes sont de plus en plus nombreuses à quitter les villes du Nord.
«On a eu des réactions de personnes qui ne voulaient pas se voiler et qui avaient décidé de ne plus sortir de leur maison pour ne pas adopter les principes d'Ansar Dine. Ces femmes-là essayent de partir de la région pour aller vers Bamako (la capitale)», observe Assatou Kondé, de l’ONG Amnesty International.En plus de porter le voile, certaines femmes ont dû cesser leurs activités économiques. Un désastre pour l'économie dans la région.
«Les femmes ont un rôle déterminant, elles ont des charges importantes, En l'absence des hommes, c'est elles qui doivent gérer le foyer et subvenir à ses besoins. Si on leur interdit de faire du commerce, cela va avoir des conséquences dramatiques sur la famille», analyse Nadia Belalimat, anthropologue au Centre international de recherche sur l'environnement et de développement (CIRED).Si aujourd'hui, ces femmes manifestent, c'est autant pour la défense de leurs droits que pour sensibiliser la population aux pratiques d'Ansar Dine.
Elles s'étaient déjà mobilisées en février 2012, pour dénoncer le massacre d'Aguel'hoc perpétré, selon elles, par le groupe islamiste.
«En milieu touareg, les femmes savent s'imposer»
Ce n'est pas la première fois que les femmes touareg s'engagent politiquement, elles ont toujours joué un rôle clé dans la rébellion.«Elles sensibilisent. Elles créent des assemblées de concertation entre elles et avec les responsables de la rébellion pour faire le point sur situation sur le terrain et/ou sur la conclusion d’un accord de paix. Elles participent financièrement pour apporter des provisions aux combattants sur le terrain. Au sein du Bureau politique du MNLA, il y a des femmes et très actives d’ailleurs», souligne le porte-parole du MNLA, Hama Ag Sid'Ahmed.Avant de conclure:
«C’est le rôle de notre mouvement de leur donner toute la place qui leur revient, mais elles doivent surtout s’imposer et je pense qu’en milieu touareg, elles savent le faire.»Stéphanie Plasse
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Sahel: la France nomme un représentant spécial pour bâtir un plan d’action | MaliActu
Sahel: la France nomme un représentant spécial pour bâtir un plan d’action | MaliActu
Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a désigné l’ambassadeur Jean Felix-Paganon comme son « représentant spécial pour le Sahel » avec la mission de lui proposer « un plan d’action », a annoncé lundi le ministère des Affaires étrangères.
Sahel: la France nomme un représentant spécial pour bâtir un plan d’action
Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a désigné l’ambassadeur Jean Felix-Paganon comme son « représentant spécial pour le Sahel » avec la mission de lui proposer « un plan d’action », a annoncé lundi le ministère des Affaires étrangères.
Ex-ambassadeur en Egypte, « Jean Felix-Paganon est à Bamako (ce lundi) où il remettra un message du ministre (…) au Premier ministre de transition malien Cheikh Modibo Diarra », a précisé dans une déclaration le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero.
« Il se rendra, également, dans les prochains jours dans plusieurs autres pays de la région », a-t-il ajouté sans indiquer lesquels. « Laurent Fabius a demandé au représentant spécial de lui remettre, à l’issue de ses contacts, un plan d’action pour le Sahel », a également indiqué le porte-parole.
Depuis plusieurs mois, la France tente de mobiliser ses partenaires de l’Union européenne sur la question sécuritaire et alimentaire du Sahel, une zone très vulnérable au terrorisme et crime organisé où sont retenus en otages plusieurs Français.
Source : AFP
« Il se rendra, également, dans les prochains jours dans plusieurs autres pays de la région », a-t-il ajouté sans indiquer lesquels. « Laurent Fabius a demandé au représentant spécial de lui remettre, à l’issue de ses contacts, un plan d’action pour le Sahel », a également indiqué le porte-parole.
Depuis plusieurs mois, la France tente de mobiliser ses partenaires de l’Union européenne sur la question sécuritaire et alimentaire du Sahel, une zone très vulnérable au terrorisme et crime organisé où sont retenus en otages plusieurs Français.
Source : AFP
Situation politique au Mali : Des leçons du Drame - maliweb.net
Situation politique au Mali : Des leçons du Drame - maliweb.net
Un Etat Absent
Y’avait-il Etat ? C’est la question que se pose certains observateurs au regard de la facilité déconcertante avec laquelle le capitaine SANOGO et ses camarades ont renversé, à leur corps défendant, un système riche de deux décennies de pratique démocratique. Loin de nous l’idée de faire l’apologie de ce coup de force condamnable, mais la sagesse commande qu’on réfléchit sur les disfonctionnements qui ont favorisé le putsch. En effet le système mis en place a procédé par la fragilisation des contre pouvoirs.
Qu’elles soient politique, ou de la société civile, toutes forces capables de tenir tête ou d’empêcher de tourner en rond ont été récupérées les unes après les autres. Le jeu des contraires qui permettait au pouvoir de se tenir en équilibre a été rompu. Et le pouvoir n’avait plus d’aiguilleur du ciel car ceux-là chargés de jouer ce rôle le caressait dans le sens des poils pour rester dans ces grâces. Cet état de fait a provoqué une collusion entre l’argent et la politique. Le premier que devrait se conformer au second porteur des projets de société a fini par le dominer en jouant le rôle de bailleur de fonds pour la campagne s’il ne le remplace pas. Le choix des hommes au sein des formations politiques respectait plus la capacité économique directe ou indirecte de l’intéressé que ses idéaux, son engagement militant ou son projet de société. Des accords contre nature ont été scellés au mieux des intérêts de quelques bailleurs des partis sans compter les nombreux cas de nomadisme entre familles politiques aux idéaux inconciliables.
La banalisation de l’homme politique s’est répercutée sur les hautes fonctions d’Etat si bien que tout le monde pouvait espérer devenir élu national, directeur et même ministre à condition que tu disposes d’atouts financiers ou d’appuis de ceux qui en ont.
Les valeurs comme la probité morale, la capacité technique ne serve plus un monde voué au culte de l’argent roi. Et comme chacun sait comment l’autre est venu, il faut laisser passer certaines choses au risque de te faire rappeler à l’ordre. Dans ces conditions, le cadre à un certain niveau de responsabilité au lieu de s’assumer, ou de prendre des initiatives préférerait lire dans le regard du chef que de s’en tenir strictement aux lois et règlements. Bienvenue aux carriéristes et tant pis pour la morale.
En craignant d’éclairer la lanterne du chef, des responsables au niveau national ont laissé la pirogue Mali prendre de l’eau. Déjà l’après ATT préoccupait plus que le quotidien de l’Etat Et c’est dans cet état de déliquescence généralisée que s’est déroulé le putsch du 22.
Le Mali victime de ses richesses.
Chacun pourra dire ce qu’il pense, liberté d’opinion oblige, mais il est loisible de constater que la crise que nous vivons au nord de notre pays est la manifestation d’une série de convoitises. Les ressources stratégiques, dont bénéficie notre sous sol, sont connues de tous même s’il ya une tendance à la minimiser, histoire de mieux négocier les contrats. Les besoins en source d’énergie vont crescendo et chaque puissance, au regard de l’accès filtré au moyen orient, jette son dévolu sur le Sahara, réservoir attitré d’énergie fossile mais aussi renouvelable dans un contexte marqué par l’échauffement climatique.
Cette compétition entre puissances anciennes, d’une part, et entre celles-ci et les émergentes, d’autre part, donne du fil à retordre à nos Etats déjà fragilisés par la corruption. N’ayant plus d’assise sociologique, nombre de nos dirigeants ont recours à la protection d’un tiers en contre partie des largesses pour l’accès aux ressources stratégiques. Et comme les intérêts ne connaissent pas d’amis, leur antagonisme finit par entrainer nos pays dans des conflits dans lesquels nous ne maîtrisons aucun levier. En créant ou en laissant créer la crise actuelle au Mali, certaines puissances ont l’occasion inespérée de légitimer leur présence. Au nom de la lutte contre le terrorisme, ils pourront forcer l’installation de bases militaires à d’autres fins. Tout comme la lutte contre le communisme, la traque contre Aqmi, le Jihadisme, les narcotrafiquants justifie de nos jours la tentative de recolonisation de notre pays avec la bénédiction d’une classe politique qui a failli.
Naufrage en vue
L’ancien président a choisi de se mettre en lieu sûr hors du pays laissant ainsi en rade ceux qui l’ont toujours dit oui même s’il était sur le mauvais chemin. Ceux-ci se trouvent de nos jours nez à nez avec une population suffisamment remontée. Dans leur grande majorité, ils courent tous au devant d’un naufrage car l’opinion les tient comme coresponsables de la crise que nous vivons. Le personnage politique ne mobilise plus pire on voit en lui un vulgaire voleur, un traitre en tout cas un homme prêt à tout pour sauver ses intérêts personnels. Le portage des projets de société et cela pour l’intérêt du plus nombre n’est plus perçu par le peuple. Et il faudra du temps pour combler le fossé d’incompréhension entre eux et la société entre temps beaucoup auront le temps de disparaitre. Cette éventualité explique dans une large mesure l’acharnement de certains envers les auteurs du coup d’Etat, coup d’Etat par lequel tout leur malheur risque d’arriver.
Responsabilité Partagée
A notre avis les raisons qui ont conduit le Mali, dont la démocratie est vieille d’une vingtaine d’années, à cette situation déplorable, sont nombreuses et largement partagées.
Le premier responsable est sans doute le président ATT lui-même qui n‘a pas pu mériter la confiance que les maliens ont placé en lui par deux fois. Il avait pourtant de nombreux atouts pour réussir sa mission. Nous pouvons entre autres retenir le fait d’avoir eu l’assentiment de tous les acteurs de la scène politique. Malheureusement il n’a pas pu faire les choix judicieux au moment opportun. Il s’est entouré de laudateurs plus soucieux de leur personne que de l’avenir du pays.
ATT, il faut le signaler, a aussi encouragé le détournement des deniers publics. En effet il a osé affirmer sur les antennes de l’ORTM qu’il n‘était pas prêt à déshonoré un chef de famille, en clair qu’il ne le mettrait pas aux arrêts. Même si sa culpabilité était prouvée, lui ATT préférait trouver une solution à l’amiable. Il l’a dit, à qui voulait l’entendre, quand on lui a fait le reproche de tout inauguré, que c’était à lui de rendre compte à la nation. Aujourd’hui, il ne peut aucunement fuir cette responsabilité.
C’est surtout dans la crise du nord qu’il a faillit. Dans un de nos précédents articles nous le signalions déjà. Avec la crise libyenne, pendant que les autres Etats voisins prenaient des mesures draconiennes pour sécuriser leurs frontières, le Mali ‘a pas réagit. C’est ainsi que les anciens combattants de Libye ont débarqué tranquillement avec armes et bagages contribuant à accroître le climat d’insécurité dans le nord. Mieux ATT a dépêché, à l’époque, six de ses ministres rencontrer ces revenants à qui ont a remis officiellement cinquante millions de francs CFA. Pourtant avant eux les immigrés noirs revenus de Libye n’avaient pas reçus de tels honneurs. Cela montre bien qu’il était lui-même conscient du danger que représentaient ces hommes. Mais il n’a pas fait sienne cette maxime du « Vieux » qui affirmait que qui veut la paix prépare la guerre.ATT ne peut pas à lui seul endossé toute la responsabilité de la situation que le Mali connaît aujourd’hui. Il la partage en partie avec la classe politique.
Les partis politiques au Mali sont constitués majoritairement d’hommes qui n’ont aucune conviction politique, c’est pourquoi ils sont comme des girouettes changeant de direction au moindre coup de vent. Nos hommes politiques ont compris très tôt que faire de la politique, c’est le moyen le plus sûr et le plus rapide d’atteindre le sommet de l’échelle sociale. Voilà l’une des raisons qui font que ces hommes là ne disent pas la vérité aux chefs de peur d’être écarté. C’est aussi la raison qui explique pourquoi chez nous on a peur d’aller dans l’opposition et de suivre, même dans le mensonge, le chef comme ce fut le cas avec ATT.D’ailleurs ces partis n‘avaient plus leur raison d’être depuis le jour où comme des moutons de panurge, ils ont suivi un indépendant et lui ont déroulé le tapis rouge jusqu’à Koulouba.
Nos hommes politiques doivent pouvoir attendre leur heure et comprendre qu’une bonne démocratie se nourrit et se consolide autant par une majorité que par une opposition. Il s’agit d’une opposition constructive qui, si elle dénonce les mauvais actes, doit avoir le courage politique d’apprécier positivement les bons. Cela a beaucoup maqué au régime d’ATT.
Notre corporation, la presse, doit balayer devant sa porte pour avoir tenu un silence coupable sur les manquements. Pire elle s’est transformée en pourfendeur de tous ceux qui ont émis une opinion contraire à celle du maître du jour. Ces pratiques dignes de la propagande nazie ont fini par tuer le débat démocratique.
En renonçant à son devoir d’aiguillage contre des bonus, le métier de la presse a perdu toute notoriété avant d’être réduit à un simple gagne pain. Et pourtant il ne méritait ce sort pour qui connait le rôle de fer de lance qu’il a joué, et cela avec tous les risques, pendant les moments de braise qui ont précédé la fin de la pensée unique. Hélas la conviction qui caractérisait les pionniers a cédé place au culte du gain facile.
La population, pour n’avoir pas compris que c’est elle qui donne ou retire le pouvoir mérite le sort qui est le sien.
Cette population n’a jamais, ou presque, montré son mécontentement. Elle s’est toujours mobilisée pour applaudir le chef lors de ses tournées et dieu seul sait combien il en a effectué.
Par l’abstentionnisme ou le vote (souvent acheté), la population a favorisé la venue au pouvoir d’hommes incapables.
Aussi rares sont les populations qui, au retour de leurs mandants, leur demande des comptes par rapport à leurs promesses électorales. Elles ne leur rendent visitent que pour avoir le prix de condiments. Voilà pourquoi les élus sont obligés de trouver des sommes importantes d’argent afin de satisfaire les besoins d’argent de leurs électeurs. On peut alors affirmer que ces populations, quelque part, encouragent le détournement des sous de l’Etat.
Le vin étant tiré, maintenant, il faut le boire. Nous savons qu’un coup d’Etat met toujours un pays en retard. Il s’agit de faire en sorte que le présent constitue un électrochoc qui permet de remettre en marche un cœur sur le point de s’arrêter.
L’histoire des nations est toujours émaillée par des hauts et par des bas. Il faut savoir rebondir après les épreuves.
Nous sommes convaincus qu’au Mali il y a des hommes et des femmes capables mais que seulement c’est leur choix qui pose problème. Alors pour un Mali neuf choisissons les hommes et les femmes qu’il faut car l’erreur n’est plus permise.
Mahamedy SYLLA
Situation politique au Mali : Des leçons du Drame
Le réveil fut brutal malgré le malaise ambiant consécutif au cumul des frustrations. Des initiés aux experts tout le monde a été pris au dépourvu l’irruption sur la scène du Capitaine SANOGO et de son groupe. Bientôt trois mois, nous sommes à mesure de tirer certaines leçons ou certitudes quand bien même que des questionnements attendent des réponses car le coup d’Etat du 22 mars continu d’alimenter les réflexions et n’a pas fini de livrer tous ses secrets.Un Etat Absent
Y’avait-il Etat ? C’est la question que se pose certains observateurs au regard de la facilité déconcertante avec laquelle le capitaine SANOGO et ses camarades ont renversé, à leur corps défendant, un système riche de deux décennies de pratique démocratique. Loin de nous l’idée de faire l’apologie de ce coup de force condamnable, mais la sagesse commande qu’on réfléchit sur les disfonctionnements qui ont favorisé le putsch. En effet le système mis en place a procédé par la fragilisation des contre pouvoirs.
Qu’elles soient politique, ou de la société civile, toutes forces capables de tenir tête ou d’empêcher de tourner en rond ont été récupérées les unes après les autres. Le jeu des contraires qui permettait au pouvoir de se tenir en équilibre a été rompu. Et le pouvoir n’avait plus d’aiguilleur du ciel car ceux-là chargés de jouer ce rôle le caressait dans le sens des poils pour rester dans ces grâces. Cet état de fait a provoqué une collusion entre l’argent et la politique. Le premier que devrait se conformer au second porteur des projets de société a fini par le dominer en jouant le rôle de bailleur de fonds pour la campagne s’il ne le remplace pas. Le choix des hommes au sein des formations politiques respectait plus la capacité économique directe ou indirecte de l’intéressé que ses idéaux, son engagement militant ou son projet de société. Des accords contre nature ont été scellés au mieux des intérêts de quelques bailleurs des partis sans compter les nombreux cas de nomadisme entre familles politiques aux idéaux inconciliables.
La banalisation de l’homme politique s’est répercutée sur les hautes fonctions d’Etat si bien que tout le monde pouvait espérer devenir élu national, directeur et même ministre à condition que tu disposes d’atouts financiers ou d’appuis de ceux qui en ont.
Les valeurs comme la probité morale, la capacité technique ne serve plus un monde voué au culte de l’argent roi. Et comme chacun sait comment l’autre est venu, il faut laisser passer certaines choses au risque de te faire rappeler à l’ordre. Dans ces conditions, le cadre à un certain niveau de responsabilité au lieu de s’assumer, ou de prendre des initiatives préférerait lire dans le regard du chef que de s’en tenir strictement aux lois et règlements. Bienvenue aux carriéristes et tant pis pour la morale.
En craignant d’éclairer la lanterne du chef, des responsables au niveau national ont laissé la pirogue Mali prendre de l’eau. Déjà l’après ATT préoccupait plus que le quotidien de l’Etat Et c’est dans cet état de déliquescence généralisée que s’est déroulé le putsch du 22.
Le Mali victime de ses richesses.
Chacun pourra dire ce qu’il pense, liberté d’opinion oblige, mais il est loisible de constater que la crise que nous vivons au nord de notre pays est la manifestation d’une série de convoitises. Les ressources stratégiques, dont bénéficie notre sous sol, sont connues de tous même s’il ya une tendance à la minimiser, histoire de mieux négocier les contrats. Les besoins en source d’énergie vont crescendo et chaque puissance, au regard de l’accès filtré au moyen orient, jette son dévolu sur le Sahara, réservoir attitré d’énergie fossile mais aussi renouvelable dans un contexte marqué par l’échauffement climatique.
Cette compétition entre puissances anciennes, d’une part, et entre celles-ci et les émergentes, d’autre part, donne du fil à retordre à nos Etats déjà fragilisés par la corruption. N’ayant plus d’assise sociologique, nombre de nos dirigeants ont recours à la protection d’un tiers en contre partie des largesses pour l’accès aux ressources stratégiques. Et comme les intérêts ne connaissent pas d’amis, leur antagonisme finit par entrainer nos pays dans des conflits dans lesquels nous ne maîtrisons aucun levier. En créant ou en laissant créer la crise actuelle au Mali, certaines puissances ont l’occasion inespérée de légitimer leur présence. Au nom de la lutte contre le terrorisme, ils pourront forcer l’installation de bases militaires à d’autres fins. Tout comme la lutte contre le communisme, la traque contre Aqmi, le Jihadisme, les narcotrafiquants justifie de nos jours la tentative de recolonisation de notre pays avec la bénédiction d’une classe politique qui a failli.
Naufrage en vue
L’ancien président a choisi de se mettre en lieu sûr hors du pays laissant ainsi en rade ceux qui l’ont toujours dit oui même s’il était sur le mauvais chemin. Ceux-ci se trouvent de nos jours nez à nez avec une population suffisamment remontée. Dans leur grande majorité, ils courent tous au devant d’un naufrage car l’opinion les tient comme coresponsables de la crise que nous vivons. Le personnage politique ne mobilise plus pire on voit en lui un vulgaire voleur, un traitre en tout cas un homme prêt à tout pour sauver ses intérêts personnels. Le portage des projets de société et cela pour l’intérêt du plus nombre n’est plus perçu par le peuple. Et il faudra du temps pour combler le fossé d’incompréhension entre eux et la société entre temps beaucoup auront le temps de disparaitre. Cette éventualité explique dans une large mesure l’acharnement de certains envers les auteurs du coup d’Etat, coup d’Etat par lequel tout leur malheur risque d’arriver.
Responsabilité Partagée
A notre avis les raisons qui ont conduit le Mali, dont la démocratie est vieille d’une vingtaine d’années, à cette situation déplorable, sont nombreuses et largement partagées.
Le premier responsable est sans doute le président ATT lui-même qui n‘a pas pu mériter la confiance que les maliens ont placé en lui par deux fois. Il avait pourtant de nombreux atouts pour réussir sa mission. Nous pouvons entre autres retenir le fait d’avoir eu l’assentiment de tous les acteurs de la scène politique. Malheureusement il n’a pas pu faire les choix judicieux au moment opportun. Il s’est entouré de laudateurs plus soucieux de leur personne que de l’avenir du pays.
ATT, il faut le signaler, a aussi encouragé le détournement des deniers publics. En effet il a osé affirmer sur les antennes de l’ORTM qu’il n‘était pas prêt à déshonoré un chef de famille, en clair qu’il ne le mettrait pas aux arrêts. Même si sa culpabilité était prouvée, lui ATT préférait trouver une solution à l’amiable. Il l’a dit, à qui voulait l’entendre, quand on lui a fait le reproche de tout inauguré, que c’était à lui de rendre compte à la nation. Aujourd’hui, il ne peut aucunement fuir cette responsabilité.
C’est surtout dans la crise du nord qu’il a faillit. Dans un de nos précédents articles nous le signalions déjà. Avec la crise libyenne, pendant que les autres Etats voisins prenaient des mesures draconiennes pour sécuriser leurs frontières, le Mali ‘a pas réagit. C’est ainsi que les anciens combattants de Libye ont débarqué tranquillement avec armes et bagages contribuant à accroître le climat d’insécurité dans le nord. Mieux ATT a dépêché, à l’époque, six de ses ministres rencontrer ces revenants à qui ont a remis officiellement cinquante millions de francs CFA. Pourtant avant eux les immigrés noirs revenus de Libye n’avaient pas reçus de tels honneurs. Cela montre bien qu’il était lui-même conscient du danger que représentaient ces hommes. Mais il n’a pas fait sienne cette maxime du « Vieux » qui affirmait que qui veut la paix prépare la guerre.ATT ne peut pas à lui seul endossé toute la responsabilité de la situation que le Mali connaît aujourd’hui. Il la partage en partie avec la classe politique.
Les partis politiques au Mali sont constitués majoritairement d’hommes qui n’ont aucune conviction politique, c’est pourquoi ils sont comme des girouettes changeant de direction au moindre coup de vent. Nos hommes politiques ont compris très tôt que faire de la politique, c’est le moyen le plus sûr et le plus rapide d’atteindre le sommet de l’échelle sociale. Voilà l’une des raisons qui font que ces hommes là ne disent pas la vérité aux chefs de peur d’être écarté. C’est aussi la raison qui explique pourquoi chez nous on a peur d’aller dans l’opposition et de suivre, même dans le mensonge, le chef comme ce fut le cas avec ATT.D’ailleurs ces partis n‘avaient plus leur raison d’être depuis le jour où comme des moutons de panurge, ils ont suivi un indépendant et lui ont déroulé le tapis rouge jusqu’à Koulouba.
Nos hommes politiques doivent pouvoir attendre leur heure et comprendre qu’une bonne démocratie se nourrit et se consolide autant par une majorité que par une opposition. Il s’agit d’une opposition constructive qui, si elle dénonce les mauvais actes, doit avoir le courage politique d’apprécier positivement les bons. Cela a beaucoup maqué au régime d’ATT.
Notre corporation, la presse, doit balayer devant sa porte pour avoir tenu un silence coupable sur les manquements. Pire elle s’est transformée en pourfendeur de tous ceux qui ont émis une opinion contraire à celle du maître du jour. Ces pratiques dignes de la propagande nazie ont fini par tuer le débat démocratique.
En renonçant à son devoir d’aiguillage contre des bonus, le métier de la presse a perdu toute notoriété avant d’être réduit à un simple gagne pain. Et pourtant il ne méritait ce sort pour qui connait le rôle de fer de lance qu’il a joué, et cela avec tous les risques, pendant les moments de braise qui ont précédé la fin de la pensée unique. Hélas la conviction qui caractérisait les pionniers a cédé place au culte du gain facile.
La population, pour n’avoir pas compris que c’est elle qui donne ou retire le pouvoir mérite le sort qui est le sien.
Cette population n’a jamais, ou presque, montré son mécontentement. Elle s’est toujours mobilisée pour applaudir le chef lors de ses tournées et dieu seul sait combien il en a effectué.
Par l’abstentionnisme ou le vote (souvent acheté), la population a favorisé la venue au pouvoir d’hommes incapables.
Aussi rares sont les populations qui, au retour de leurs mandants, leur demande des comptes par rapport à leurs promesses électorales. Elles ne leur rendent visitent que pour avoir le prix de condiments. Voilà pourquoi les élus sont obligés de trouver des sommes importantes d’argent afin de satisfaire les besoins d’argent de leurs électeurs. On peut alors affirmer que ces populations, quelque part, encouragent le détournement des sous de l’Etat.
Le vin étant tiré, maintenant, il faut le boire. Nous savons qu’un coup d’Etat met toujours un pays en retard. Il s’agit de faire en sorte que le présent constitue un électrochoc qui permet de remettre en marche un cœur sur le point de s’arrêter.
L’histoire des nations est toujours émaillée par des hauts et par des bas. Il faut savoir rebondir après les épreuves.
Nous sommes convaincus qu’au Mali il y a des hommes et des femmes capables mais que seulement c’est leur choix qui pose problème. Alors pour un Mali neuf choisissons les hommes et les femmes qu’il faut car l’erreur n’est plus permise.
Mahamedy SYLLA
lundi 25 juin 2012
IL FAUT LE DIRE : Egarements | Les Echos
IL FAUT LE DIRE : Egarements | Les Echos
Le 20 juin 2012, Iyad Ag Ghaly et sa bande d’illuminés ont commis un crime de guerre, qui mérite d’être jugé comme tel et condamné. Le fait est que c’est un boniment. Ce seigneur de guerre n’est pas l’homme de Dieu qu’il prétend être. Loin de là. C’est un rebelle en son âme et conscience.
De toute façon, son soulèvement contre l’Etat du Mali aujourd’hui est une tentative d’imposition d’une charia à deux vitesses. On lui demande de voir la poutre dans son œil, il se contente de voir la paille dans celui de son voisin. Il n’y a pire aveugle que celui qui ne voit que l’autre.
Il était le chef du Mouvement patriotique de l’Azawad (MPA), coupable d’exécutions sommaires d’agents de l’Etat en service au nord aux débuts des années 1990. Vous souvenez-vous de ce médecin égorgé à la fleur de l’âge à Ménaka ? Une perte pour le pays ! Or, la charia, qui a au moins 1300 ans d’âge, dans le cas d’espèce, impose la loi du Talion : « Œil pour œil, dent pour dent… enfant pour enfant ». Si cela était, il ne serait plus de ce monde.
Evidemment, la charia prévient et réprime l’adultère, mais aussi le mensonge, la médisance, la délation, le vol, etc. Or, les bandes qui écument le Nord, déjà majoritairement acquis à la cause du prophète de Dieu, violent, mentent, volent et subtilisent… l’aide humanitaire destinée aux innocents, dont des orphelins et des veuves. M. Ag Ghaly n’a rien vu ni entendu de cela ? Il lui est loisible de mettre entre parenthèses les prescriptions divines dès lors que ce sont ses proches les coupables, car, après tout, « charbonnier est maître chez soi ».
La circulation et la consommation d’alcool, de drogue, la contrebande sont aussi des péchés en islam. Pourtant, ces pratiques ont toujours cours dans les zones occupées par l’ancien consul général du Mali à Djeddah. Que celui qui n’a pas tué, qui n’a pas bu, qui n’a pas menti, qui n’a pas forniqué jette le premier la pierre ! Tout compte fait, il n’y a eu ni lapidation, ni amputation, ni crime d’honneur, ni décapitation dans son camp. Autant dire que c’est « l’hôpital qui se moque de la charité ».
Bref, cet homme, comme l’avait si bien su schématiser en son temps un ex-dirigeant de ce pays est un « frère égaré », totalement égaré maintenant. N’ayant plus aucun argument à faire valoir pour justifier ses actes antirépublicains, il se retourne contre le « pays » qui l’a fait « Baba Commandant » pour consolider une situation de rente perpétuelle.
Avec lui, aucun dialogue n’est possible. Il faut le soumettre ou lui abandonner la République parce qu’il a averti que l’application de la charia sur toute l’étendue du Mali est non-négociable ; qu’il n’a que dalle de la démocratie. En un mot, il s’attaque aux fondements du Mali, ce qui est tout à fait inadmissible.
A. M. T.
IL FAUT LE DIRE : Egarements
Publié par Les Echos Actualités 25 juin 2012 Prétextant la charia, des illusionnistes viennent de nouveau de jeter par terre la figure de l’Etat démocratique, laïc et social du Mali aux yeux du monde : en fouettant d’importance des Maliens (100 coups de fouet pour adultère) attaqués sur leur vie privée. La ligne jaune est franchie avec ce qui s’est passé à Tombouctou, le mercredi dernier. Car c’est une ratonnade pure et simple.Le 20 juin 2012, Iyad Ag Ghaly et sa bande d’illuminés ont commis un crime de guerre, qui mérite d’être jugé comme tel et condamné. Le fait est que c’est un boniment. Ce seigneur de guerre n’est pas l’homme de Dieu qu’il prétend être. Loin de là. C’est un rebelle en son âme et conscience.
De toute façon, son soulèvement contre l’Etat du Mali aujourd’hui est une tentative d’imposition d’une charia à deux vitesses. On lui demande de voir la poutre dans son œil, il se contente de voir la paille dans celui de son voisin. Il n’y a pire aveugle que celui qui ne voit que l’autre.
Il était le chef du Mouvement patriotique de l’Azawad (MPA), coupable d’exécutions sommaires d’agents de l’Etat en service au nord aux débuts des années 1990. Vous souvenez-vous de ce médecin égorgé à la fleur de l’âge à Ménaka ? Une perte pour le pays ! Or, la charia, qui a au moins 1300 ans d’âge, dans le cas d’espèce, impose la loi du Talion : « Œil pour œil, dent pour dent… enfant pour enfant ». Si cela était, il ne serait plus de ce monde.
Evidemment, la charia prévient et réprime l’adultère, mais aussi le mensonge, la médisance, la délation, le vol, etc. Or, les bandes qui écument le Nord, déjà majoritairement acquis à la cause du prophète de Dieu, violent, mentent, volent et subtilisent… l’aide humanitaire destinée aux innocents, dont des orphelins et des veuves. M. Ag Ghaly n’a rien vu ni entendu de cela ? Il lui est loisible de mettre entre parenthèses les prescriptions divines dès lors que ce sont ses proches les coupables, car, après tout, « charbonnier est maître chez soi ».
La circulation et la consommation d’alcool, de drogue, la contrebande sont aussi des péchés en islam. Pourtant, ces pratiques ont toujours cours dans les zones occupées par l’ancien consul général du Mali à Djeddah. Que celui qui n’a pas tué, qui n’a pas bu, qui n’a pas menti, qui n’a pas forniqué jette le premier la pierre ! Tout compte fait, il n’y a eu ni lapidation, ni amputation, ni crime d’honneur, ni décapitation dans son camp. Autant dire que c’est « l’hôpital qui se moque de la charité ».
Bref, cet homme, comme l’avait si bien su schématiser en son temps un ex-dirigeant de ce pays est un « frère égaré », totalement égaré maintenant. N’ayant plus aucun argument à faire valoir pour justifier ses actes antirépublicains, il se retourne contre le « pays » qui l’a fait « Baba Commandant » pour consolider une situation de rente perpétuelle.
Avec lui, aucun dialogue n’est possible. Il faut le soumettre ou lui abandonner la République parce qu’il a averti que l’application de la charia sur toute l’étendue du Mali est non-négociable ; qu’il n’a que dalle de la démocratie. En un mot, il s’attaque aux fondements du Mali, ce qui est tout à fait inadmissible.
A. M. T.
L’IMAM DE LA GRANDE MOSQUEE DE TOMBOUCTOU DIT SA VERITE : « Les Maliens sont maintenant possédés par Satan » | Les Echos
L’IMAM DE LA GRANDE MOSQUEE DE TOMBOUCTOU DIT SA VERITE : « Les Maliens sont maintenant possédés par Satan » | Les Echos
Les Echos : Depuis quelques mois, les trois régions du Nord du Mali (Kidal, Gao, Tombouctou) sont occupées par des groupes armés. Certains se disent indépendantistes, d’autres entendent instaurer la charia. Vous êtes l’imam de la Grande mosquée de Tombouctou et vous êtes une personnalité écoutée et respectée, quelles sont vos impressions ?
Ben Essayouti : C’est un constat très amer que je fais de la situation, un constat de désolation, de tristesse, d’amertume parce que je ne peux pas comprendre que des frères d’un même pays depuis 1963 jusqu’à nos jours sont en train de s’entretuer. Pour moi, c’est la plus grande désolation. Et cette situation a fait combien d’orphelins et de veuves ? Et qui a gagné ? Personne, sauf les armes, Satan. Personne n’essaye de réfléchir pour écouter l’autre. Vraiment, c’est la désolation la plus totale. On se plaint, on dit que le Nord n’est pas développé, qu’il est négligé. Mais le peu qu’on a mis dans le Nord, ils sont en train de le détruire.
Le Nord, qui va le travailler ? C’est à nous ses habitants de le travailler. Personne ne viendra le développer à notre place si ce n’est nous-mêmes. Tout ce que les gens ont aujourd’hui comme arsenal de guerre, véhicules, ils n’ont qu’à les vendre et l’investir comme ça ils vont voir si le Nord ne va se développer. Je prends l’exemple sur la Chine en 1945. Ce pays était le dernier du monde. Aujourd’hui, il fait partie des puissances économiques du monde. Qu’est-ce qui a fait cela ? C’est le travail. Ce n’est pas par les guerres, les armes que la Chine s’est développée. Pourquoi ne peut-on pas faire autant ?
Qu’on sache que ce n’est pas par les armes qu’on va résoudre nos problèmes. Ce temps est révolu, nous sommes au 21e siècle. Je suis navré de voir aussi que les frères d’un même pays ne peuvent se mettre autour de la table et discuter, négocier. Chaque fois on se transporte au Burkina, Mauritanie, Algérie… et toutes les résolutions prises sont le plus souvent contre le Mali. Il faut que les Maliens, les vrais acceptent de laver le linge sale en famille.
Tous ces pays cités ont leurs problèmes, mais ils ne les ont jamais transportés au Mali pour les résoudre. Il est temps que les Maliens s’arrêtent et réfléchissent. On a l’impression que tout le monde est en train de marcher sur la tête. C’est très grave, c’est une honte. Les Maliens qui faisaient la fierté du monde entier hier sont aujourd’hui la risée des gens. Tout le monde est en train de se moquer des Maliens et il se dit que le Malien n’est pas capable de réfléchir. Pourtant ce n’est pas l’intelligence qui manque aux Maliens.
Il est temps qu’on s’arrête en cours de chemin pour réfléchir et repartir sur de nouvelles bases. Le Mali est en train de sombrer à une vitesse vertigineuse. Et pourtant nous sommes les descendants de grands hommes : Firhoun, Biton Coulibaly, Soundiata Kéita, El hadj Oumar, Samory, Ahmed Baba, Kankou Moussa, Babemba… En réveillant ces grands hommes d’hier je suis sûr qu’ils vont cracher sur nous. On ne mérite pas d’être leurs petits-fils. Une remise en cause est nécessaire.
On ne peut pas comprendre qu’à une heure aussi cruciale pour le Mali où les hommes politiques, les leaders religieux, les personnes ressources, les hommes intègres qui doivent se réunir pour chercher une solution de sortie de crise se mettent dos-à-dos. On est tous aveuglés par notre passion ou l’on est en train de suivre Satan. On a des yeux pour voir, mais on a aussi des oreilles pour ne rien entendre. Parce que chacun est aveuglé par sa passion. C’est une honte pour le Mali. Aujourd’hui j’ai honte de dire que je suis vraiment Malien. Parce que ce qui se dit dans la presse internationale autour de nous est une honte pour nous. Mais il n’est pas tard que les Maliens se donnent la main pour travailler et pour sauver le Mali.
Les Echos : Pour la reconquête des trois régions, certains prônent l’option militaire si le dialogue venait à échouer. Est-ce que vous partagez cette hypothèse ?
Ben Essayouti : Je dis que le dialogue est la meilleure manière de sortie de cette crise. Un conflit finit toujours autour d’une table. Quand je dis dialogue, il s’agit d’un dialogue franc et sincère. Il faut que les Maliens se regardent les yeux dans les yeux pour se dire la vérité. Nous sommes les fils d’un même pays, donc parvenir à ce dialogue ne doit pas être une chose impossible si la volonté y est. On ne peut contester que des Nordistes soient mariés aux Sudistes et ont des enfants. En prenant les armes les uns contre les autres c’est comme si on se pointe les armes. C’est vraiment une aberration. Ce que je prône, c’est la réconciliation. C’est dans la réconciliation que tous les problèmes trouveront leur solution.
Le prophète Inayacoub sentant sa mort venir a fait appel à ses deux enfants. Il a demandé à chacun d’eux d’aller en brousse et d’apporter du bois. Chaque enfant a apporté son bois. Lui a rassemblé les 12 morceaux de bois et a attaché pour en faire un fagot. Ensuite, il a demandé à chacun des enfants de casser le fagot. Ils n’ont pas pu. C’est quand il a enlevé la corde que les enfants ont pu atteindre l’objectif. C’est ainsi qu’il a dit aux enfants que si jamais ils restaient unis après sa mort, personne ne peut les vaincre. Mais si tel n’est pas le cas, l’ennemi va marcher sur leurs têtes.
Par la même manière, je demande à tous les Maliens de rester unis pour que l’ennemi soit défait. Jamais on ne peut battre un peuple quand la solidarité y est.
Propos recueillis, à Tombouctou, par
Amadou Sidibé
L’IMAM DE LA GRANDE MOSQUEE DE TOMBOUCTOU DIT SA VERITE : « Les Maliens sont maintenant possédés par Satan »
Publié par Les Echos Actualités, Société 25 juin 2012 L’imam de la Grande mosquée de Tombouctou, Ben Essayouti, dans l’interview ci-dessous exprime toute sa désolation sur la situation que le Mali tout entier vit. Appelant les belligérants à déposer les armes, il demande un dialogue franc et sincère entre les Maliens pour qu’enfin le pays retrouve le chemin de la paix et du développement.Les Echos : Depuis quelques mois, les trois régions du Nord du Mali (Kidal, Gao, Tombouctou) sont occupées par des groupes armés. Certains se disent indépendantistes, d’autres entendent instaurer la charia. Vous êtes l’imam de la Grande mosquée de Tombouctou et vous êtes une personnalité écoutée et respectée, quelles sont vos impressions ?
Ben Essayouti : C’est un constat très amer que je fais de la situation, un constat de désolation, de tristesse, d’amertume parce que je ne peux pas comprendre que des frères d’un même pays depuis 1963 jusqu’à nos jours sont en train de s’entretuer. Pour moi, c’est la plus grande désolation. Et cette situation a fait combien d’orphelins et de veuves ? Et qui a gagné ? Personne, sauf les armes, Satan. Personne n’essaye de réfléchir pour écouter l’autre. Vraiment, c’est la désolation la plus totale. On se plaint, on dit que le Nord n’est pas développé, qu’il est négligé. Mais le peu qu’on a mis dans le Nord, ils sont en train de le détruire.
Le Nord, qui va le travailler ? C’est à nous ses habitants de le travailler. Personne ne viendra le développer à notre place si ce n’est nous-mêmes. Tout ce que les gens ont aujourd’hui comme arsenal de guerre, véhicules, ils n’ont qu’à les vendre et l’investir comme ça ils vont voir si le Nord ne va se développer. Je prends l’exemple sur la Chine en 1945. Ce pays était le dernier du monde. Aujourd’hui, il fait partie des puissances économiques du monde. Qu’est-ce qui a fait cela ? C’est le travail. Ce n’est pas par les guerres, les armes que la Chine s’est développée. Pourquoi ne peut-on pas faire autant ?
Qu’on sache que ce n’est pas par les armes qu’on va résoudre nos problèmes. Ce temps est révolu, nous sommes au 21e siècle. Je suis navré de voir aussi que les frères d’un même pays ne peuvent se mettre autour de la table et discuter, négocier. Chaque fois on se transporte au Burkina, Mauritanie, Algérie… et toutes les résolutions prises sont le plus souvent contre le Mali. Il faut que les Maliens, les vrais acceptent de laver le linge sale en famille.
Tous ces pays cités ont leurs problèmes, mais ils ne les ont jamais transportés au Mali pour les résoudre. Il est temps que les Maliens s’arrêtent et réfléchissent. On a l’impression que tout le monde est en train de marcher sur la tête. C’est très grave, c’est une honte. Les Maliens qui faisaient la fierté du monde entier hier sont aujourd’hui la risée des gens. Tout le monde est en train de se moquer des Maliens et il se dit que le Malien n’est pas capable de réfléchir. Pourtant ce n’est pas l’intelligence qui manque aux Maliens.
Il est temps qu’on s’arrête en cours de chemin pour réfléchir et repartir sur de nouvelles bases. Le Mali est en train de sombrer à une vitesse vertigineuse. Et pourtant nous sommes les descendants de grands hommes : Firhoun, Biton Coulibaly, Soundiata Kéita, El hadj Oumar, Samory, Ahmed Baba, Kankou Moussa, Babemba… En réveillant ces grands hommes d’hier je suis sûr qu’ils vont cracher sur nous. On ne mérite pas d’être leurs petits-fils. Une remise en cause est nécessaire.
On ne peut pas comprendre qu’à une heure aussi cruciale pour le Mali où les hommes politiques, les leaders religieux, les personnes ressources, les hommes intègres qui doivent se réunir pour chercher une solution de sortie de crise se mettent dos-à-dos. On est tous aveuglés par notre passion ou l’on est en train de suivre Satan. On a des yeux pour voir, mais on a aussi des oreilles pour ne rien entendre. Parce que chacun est aveuglé par sa passion. C’est une honte pour le Mali. Aujourd’hui j’ai honte de dire que je suis vraiment Malien. Parce que ce qui se dit dans la presse internationale autour de nous est une honte pour nous. Mais il n’est pas tard que les Maliens se donnent la main pour travailler et pour sauver le Mali.
Les Echos : Pour la reconquête des trois régions, certains prônent l’option militaire si le dialogue venait à échouer. Est-ce que vous partagez cette hypothèse ?
Ben Essayouti : Je dis que le dialogue est la meilleure manière de sortie de cette crise. Un conflit finit toujours autour d’une table. Quand je dis dialogue, il s’agit d’un dialogue franc et sincère. Il faut que les Maliens se regardent les yeux dans les yeux pour se dire la vérité. Nous sommes les fils d’un même pays, donc parvenir à ce dialogue ne doit pas être une chose impossible si la volonté y est. On ne peut contester que des Nordistes soient mariés aux Sudistes et ont des enfants. En prenant les armes les uns contre les autres c’est comme si on se pointe les armes. C’est vraiment une aberration. Ce que je prône, c’est la réconciliation. C’est dans la réconciliation que tous les problèmes trouveront leur solution.
Le prophète Inayacoub sentant sa mort venir a fait appel à ses deux enfants. Il a demandé à chacun d’eux d’aller en brousse et d’apporter du bois. Chaque enfant a apporté son bois. Lui a rassemblé les 12 morceaux de bois et a attaché pour en faire un fagot. Ensuite, il a demandé à chacun des enfants de casser le fagot. Ils n’ont pas pu. C’est quand il a enlevé la corde que les enfants ont pu atteindre l’objectif. C’est ainsi qu’il a dit aux enfants que si jamais ils restaient unis après sa mort, personne ne peut les vaincre. Mais si tel n’est pas le cas, l’ennemi va marcher sur leurs têtes.
Par la même manière, je demande à tous les Maliens de rester unis pour que l’ennemi soit défait. Jamais on ne peut battre un peuple quand la solidarité y est.
Propos recueillis, à Tombouctou, par
Amadou Sidibé
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