Nord Mali : La France se laisse-t-elle piéger par le MNLA? - maliweb.net
Avec sa langue mielleuse, ce MNLA donne une version trompeuse des réalités sociopolitiques du Mali.
Comme Mohamed Mahmoud El Oumrany , le doyen des chefs de la communauté arabe du nord du Mali, l’a affirmé vendredi sur les ondes d’ une radio internationale, le MNLA ne sera d’aucune utilité pour la France. Ni dans la traque des islamistes, ni pour libérer leurs otages entre les mains de ces derniers. Encore moins (c’est mon opinion) aider l’ancienne puissance coloniale à se positionner au Nord du Mali en vue de l’obtention d’une base militaire. La France, naïve, devrait-elle se laisser lamentablement piéger par les bandits du soit disant Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA).
Comptant diviser pour bien régner, nos amis français sont loin de comprendre la manière de fonctionner des différentes communautés du nord, hautement hiérarchisées. Et le MNLA, une métastase du cancer libyen, n’a aucun poids. A preuve : ils ont été vulgairement chassés sur tous les fronts par des faux défenseurs et promoteurs de l’islam qui se disent Djihadistes. Et c’est à la suite de l’entrée en guerre de la France que ce Mouvement de bandits armés a été remis en selle. Par qui : suivez mon regard. Une certitude, leurs principaux responsables, sous les coups de mandats internationaux lancés par le Mali, se prélassent tranquillement à Ouagadougou chez Blaise Compaoré qui, en sa qualité de médiateur partial de la Cédéao, ne cesse de protéger et de renforcer les envahisseurs du Mali.
La France, à bien des égards, se trompent d’analyse, pensant qu’en redonnant aux indépendantistes du MNLA une nouvelle virginité, elle gagnera « sa guerre » à l’extrême nord du pays.
C’est dans ce même piège qu’est tombé l’ancien président Amadou Toumani Touré qui a armé, sans sourciller, les arabes de Tombouctou pour, espérait-il, traquer les autres communautés avec lesquelles il ne cheminait pas. Ce fut une erreur fatale pour lui. D’autant qu’au déclenchement de la rébellion, ces arabes, pour la plupart alliés aux trafiquants de drogues et autres preneurs d’otages, ont tourné casaque.
Aucune communauté, tribu ou personnalité influente n’est fiable dans cette partie du Nord Mali. Ils changent au gré de leurs intérêts. Le MNLA avait même fusionné avec Ançardine, souvenez-vous. Iyad Ag Alhy, le chef d’Ançardine était l’homme de confiance du président Amadou Toumani Touré. C’est lui qui transportait l’argent des rançons pour libérer les otages occidentaux. Il a fini par trahir ATT. Avec le MNLA, la France doit s’attendre au pire. Dans ces rangs se cachent toutes sortes d’éléments qui y sont pour se recycler : Ançardine, MIA, MUJAO, Aqmi… Vouloir empêcher l’armée malienne de franchir les dunes de Kidal est une erreur stratégique de la part de nos « amis » français. Car, le MNLA avec lequel la France chemine aujourd’hui est en proie à des dissensions entre Ifoghas, Chamanamas et Idnanes. Ils ne parlent plus le même langage suite aux nombreux crimes et pillages opérés ces derniers temps par les éléments du mouvement à In Khalil, localité située dans le cercle de Tessalit, et dans la région de Kidal, à quelques kilomètres de la frontière algérienne.
Vouloir imposer le MNLA aux autres communautés ne fera qu’empirer la situation à Kidal. Et la France, si elle n’y prend garde, risque de se mettre à dos le Mali tout entier qui ne l’acceptera pas.
Par Ibrahim Moussa, Option
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