dimanche 31 mars 2013

Affrontements à Tombouctou au lendemain d'un attentat suicide - Libération

Affrontements à Tombouctou au lendemain d'un attentat suicide - Libération
mars 2013 à 12:58 (Mis à jour: )
Des soldats maliens dans les rues de Tombouctou, le 28 janvier.
Des soldats maliens dans les rues de Tombouctou, le 28 janvier. (Photo Eric Feferberg. AFP)
Au moins quatre jihadistes et un soldat malien ont été tués dans cette ville du nord du Mali, où des islamistes se sont infiltrés dans la nuit avant d'affronter soldats maliens et français, ce dimanche.
Libération
Carte Tombouctou MaliUn soldat malien et quatre jihadistes ont été tués en moins de 24 heures à Tombouctou, ville du nord du Mali au cours d’un attentat suicide suivi d’affrontements qui se poursuivaient dimanche après-midi entre soldats et islamistes infiltrés.
Selon des sources militaires maliennes et une source sécuritaire régionale à Tombouctou (900 km de Bamako), les jihadistes qui avaient été chassés de la ville fin janvier par les militaires se sont infiltrés dans la cité historique après un attentat suicide commis dans la nuit de samedi, qui a blessé un soldat malien.
Dimanche matin, l’armée malienne a lancé des opérations pour traquer les islamistes infiltrés, se retrouvant engagée dans des combats au cours desquels elle a reçu l’appui d’une unité de l’armée française.
A la mi-journée de dimanche, le bilan était de deux jihadistes tués et quatre militaires malien blessés. Dans l’après-midi, un des militaires blessés est décédé, un autre islamiste a été tué, a expliqué un officier de l’armée malienne joint par téléphone à Tombouctou. Un bilan provisoire car les combats se poursuivaient en milieu d’après-midi. Avec l’attentat suicide de la nuit de samedi, ce bilan se monte à cinq morts (un militaire malien et quatre jihadistes tués, dont le kamikaze) et quatre soldats maliens blessés.

Jihadistes «camouflés»

Selon le même officier malien, les islamistes «ont ouvert deux fronts» dans le centre-ville: l’un vers un hôtel servant de résidence temporaire au gouverneur de la région de Tombouctou, et l’autre vers l’unique camp militaire de la ville occupé par les soldats maliens.
De même source, des jihadistes avaient été délogés du camp qu’ils avaient infiltrés mais ils ont pu y retourner. «Nous ne pouvons pas être partout à la fois. C’est pour ça que les jihadistes ont pu revenir dans le camp. Nous sommes en train de tout faire pour les déloger actuellement. Ils sont au moins une quinzaine», a expliqué l’officier, selon lequel les militaires recherchaient par ailleurs «un jihadiste qui se promène en ville avec une ceinture d’explosifs».
«Tous les jihadistes n’avaient pas quitté le camp visiblement. Ceux qui étaient restés camouflés à l’intérieur se sont remis en position de combattre», a affirmé une source sécuritaire malienne jointe à Tombouctou.
D’après elle, «le gouverneur de la région ainsi que des autorités locales et deux journalistes étrangers qui étaient tous dans le même hôtel» ont été «évacués par l’armée française». Une information confirmée par le gérant de l’hôtel.
En temps normal, les troupes maliennes sont dans Tombouctou, les troupes françaises, qui interviennent en soutien aux militaires maliens depuis janvier, sont basées à l’aéroport de la ville.
De source militaire, le kamikaze qui s’est tué dans la nuit a actionné sa ceinture d’explosif après avoir tenté sans succès de forcer un barrage militaire. Il était au volant d’une voiture, alors qu’au moment même, d’autres jihadistes tentaient de s’infiltrer en ville à moto.

Deux attentats suicides en dix jours

Il s’agit du deuxième attentat suicide de l’histoire de Tombouctou, cité mythique au patrimoine culturel inestimable. Le 21 mars, une tentative d’incursion d’islamistes y avait commencé par l’explosion d’une voiture piégée, avec un kamikaze à son bord, vers l’aéroport de la ville. Un militaire malien avait été tué, au moins deux blessés, et une dizaine de jihadistes ont aussi été tués pendant cette tentative d’intrusion, selon des sources militaires malienne et française.
Le 22 mars, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un des groupes islamistes ayant occupé le nord du Mali en 2012, avait revendiqué l’attentat kamikaze.
Comme les autres grands centres du nord du Mali, Tombouctou a été libérée fin janvier par des troupes françaises et maliennes des groupes islamistes armés.
Les combattants jihadistes se sont retranchés dans le massif des Ifoghas (région de Kidal, extrême nord-est), où se concentre depuis plusieurs semaines leur traque conduite par des soldats français et tchadiens.
Au plan politique, le processus de sortie de crise a connu un nouveau pas avec la nomination samedi du président et des deux vice-présidents de la «Commission dialogue et réconciliation» (CDR), en attendant la désignation des 30 autres «commissaires» devant composer cette structure créée début mars. Ces nominations ont été saluées dimanche par le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui doit se rendre à Bamako le 5 avril.
La CDR a notamment pour mission de «rechercher, par le dialogue, la réconciliation entre toutes les communautés» de ce pays plongé dans une crise politico-militaire depuis les premières attaques rebelles, en janvier 2012

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