lundi 18 mars 2013

Opérations serval, Misma et Fatim : Ils sont morts pour le Mali - maliweb.net

Opérations serval, Misma et Fatim : Ils sont morts pour le Mali - maliweb.net
Ils sont Français, Tchadiens et Togolais. Ils étaient engagés dans la guerre de libération du Mali. Et sont tombés sur le champ de l’honneur. Ces soldats venus d’ailleurs sont morts pour NOUS, pour notre PAYS, pour le MALI. Qui sont-ils ? Combien sont-ils ? Dans quelles circonstances sont-ils morts ?
Le 11 janvier 2013, face à l’avancée des rebelles au-delà du nord du Mali et la prise de la ville de Konna, verrou stratégique dans la marche sur Bamako, une intervention militaire menée par la France et dénommée « Opération Serval » est déclenchée[]. Cette opération met à la fois un coup d’arrêt au projet des Djihadistes et lance la guerre de libération du Mali. En quelques jours, les villes du sud (Konna, Diabaly, Douentza) sont reconquises et les capitales régionales du nord (Tombouctou, Gao et Kidal) libérées.
Des troupes Cedeao de la Misma viennent en renfort, ainsi qu’un impressionnant contingent tchadien. Au mois de février, l’ « Opération Panthère » est déclenchée dans les montagnes de l’Adrar des Iforas. La guerre venait réellement de commencer, pour la restauration totale et entière de l’intégrité du territoire malien. Comme dans toutes les guerres, il y a des succès, des joies, mais aussi des peines et des pertes en vies humaines.
Ils sont aujourd’hui 27 soldats tchadiens, 3 français et 2 togolais (auxquels s’ajoutent 37 maliens) à avoir laissé leur vie sur le champ de bataille entre les routes du sud, les pistes du nord et les montagnes des Ifoghas. Ces vaillants guerriers se sont sacrifiés pour le Mali et pour la paix en Afrique et dans le monde.
De Boiteux à Charenton
Damien Boiteux
Damien Boiteux
La France intervient, dans le cadre de l’opération Serval, sous mandat de l’Onu, notamment la résolution 2085. Actuellement, 4 000 soldats français sont déployés au Mali pour chasser les groupes islamistes armés.
[Depuis le début de la guerre, le 11 janvier, la France a perdu trois hommes au combat.
Et l’histoire retiendra que c’est le lieutenant Damien Boiteux qui fut le premier militaire, toutes forces confondues, à tomber sur le champ de l’honneur, aux premières heures de l’opération « Serval ». Le lieutenant Boiteux du 4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales basé à Pau (Pyrénées-Atlantiques), est mortellement blessé alors qu’il se trouve aux commandes de son hélicoptère au dessus de Konna.
Agé de 41 ans et père d’un enfant, il servait depuis 22 ans dans l’armée de l’air. Spécialiste des interventions en milieu désertique. Il s’était engagé à 19 ans à l’école des sous-officiers de l’armée de l’air de Saint-Maixent (Deux-Sèvres). Affecté en 1992 dans un régiment d’hélicoptères de combat, il avait été promu officier en 2008.
Damien Boiteux avait effectué de nombreuses missions extérieures (Djibouti en 1993, ex-Yougoslavie en 1998, Côte d’Ivoire en 2005, 2007 et 2009, à nouveau Djibouti en 2008 et 2009, Mauritanie en 2010, Burkina-Faso en 2010, 2011 et 2012).
Le 19 février, c’est le sergent-chef Harold Vormezeele qui est tué lors d’un accrochage dans le massif de l’Adrar des Ifoghas à une cinquantaine de km au sud de Tessalit. Le légionnaire du 2è Régiment étranger de parachutistes de Calvi (Corse) avait 33 ans. D’origine belge, naturalisé Français en 2010, il s’était engagé à l’âge de 19 ans dans la Légion étrangère, le 24 février 1999. Formé au 4e régiment étranger de Castelnaudary, il avait intégré le 2e REP le 22 juillet 1999. Il avait été promu sergent-chef le 1er juillet 2010, deux mois après sa naturalisation. Le sergent-chef Harold avait atterri en parachute à Tombouctou avec son unité dans la nuit du 27 au 28 janvier. Auparavant, il avait servi en Bosnie-Herzégovine (2000), au Gabon (2001), à Djibouti (2001 et 2011). Il avait également été envoyé en mission en Nouvelle-Calédonie (2003), en Côte d’Ivoire (2006), en République Centrafricaine (2007) et avait servi en Afghanistan en 2008, 2010 et 2011.
Le dernier des victimes françaises s’appelle Cédric Charenton, un caporal de 26 ans du 1er régiment de chasseurs parachutistes de Pamiers (Ariège). Le caporal Cédric Charenton est tué, le samedi 2 mars « en montant à l’assaut d’une position ennemie avec sa section » dans le massif de l’Adrar des Ifoghas, selon l’état-major français.
Déployé au Mali depuis le 25 janvier, le militaire avait notamment servi en Afghanistan en 2011 et au Gabon en 2012. Breveté parachutiste le 12 mars 2010, il avait rejoint la 2e compagnie du 1er régiment de chasseurs parachutistes. Et avait été promu caporal le 1er avril 2012.
Hommage aux 27
SOLDATS TCHADIENS MORTPour le moment, c’est le Tchad, parmi les forces étrangères, qui paie le plus lourd tribut de la guerre au nord du Mali, avec 27 militaires tués dont le général Mahamat Idriss Déby Itno, fils du président Idriss Déby. Ce pays est présent au Mali depuis le 24 janvier à travers une force, commandée par le Général Oumar Bikimo, et nommée Fatim (Forces armées tchadiennes d’intervention au Mali).
En effet, fin janvier, une force tchadienne pré positionnée au Niger, qui compte 550 hommes intervient au Mali en ouvrant une route par l’Est vers Gao. Elle se compose de l’unité antiterroriste commandée par le général Abdérahmane Youssouf Meïry, de la force de la direction générale des services de sécurité des institutions de l’État (Dgssie) dirigée par le général Mahamat Idriss Déby Itno, fils du président Idriss Déby, et de la garde présidentielle. Les forces militaires occupant Kidal le 30 janvier 2013 comprennent 1 800 soldats tchadiens, soit la quasi intégralité du contingent fourni par N’Djamena.
Partis de Kidal le 7 février 2013, ces soldats renforcent le dispositif français à la suite de la prise de Tessalit et participent à l’opération Panthère, à proximité de l’Adrar des Ifoghas. C’est justement là, dans des affrontements avec les Djihadistes, le 22 février, que 27 militaires tchadiens. Ces violents accrochages ont également fait 50 blessés côté tchadien, et 93 morts dans le camp des islamistes armés, selon l’état-major tchadien.
Le président tchadien Idriss Deby a rendu un vibrant hommage à ces héros tombés au front en les décorant à titre posthume au cours de funérailles nationales. Il a ensuite reçu leurs familles et leur a assuré que l’Etat les prendra en charge. « Les enfants et les veuves seront pris en charge par l’Etat et nous construirons un mémorial à ces héros de l’Afrique et du Tchad pour que le sacrifice suprême consenti au Mali ne soit pas vain », a dit le président Déby aux familles.
Ces accidentés togolais
Le Togo a perdu deux éléments au Mali, tous tués dans des accidents de la route.
Le sergent Tchango Atché est le premier militaire des forces la Misma mort au Mali. Il faisait partie des forces togolaises déployées dans notre pays. Le sergent Atché avait 38 ans ; il est mort le 1er février dans un accident de la route sur l’axe San-Sévaré. Il partait à Sévaré pour participer au contrôle de cette ville où est basé le contingent togolais qui participe à la guerre de libération du Mali.
Le 5 février, les autorités militaires maliennes ont organisé une cérémonie de rapatriement du corps du soldat sur la place d’armes de la Base aérienne de Sénou, en présence du chef d’état-major général des armées du Mali, le général Ibrahima Dahirou Dembélé, du conseiller militaire de la représentation spéciale de la Cedeao au Mali, le colonel Oumar Kandé et du commandant du contingent togolais, Kpakpabia Bagakidéou.
Dans la matinée du 16 février, un deuxième militaire togolais perd la vie dans un accident de la circulation, la corde du véhicule à bord duquel il se trouvait et qui se faisait tracter par un autre ayant rompu sur une élévation, occasionnant du coup la dégringolade du véhicule suivie de plusieurs tonneaux. Il s’agit du Caporal Koura Souleymane, admis à la retraite en 2012.
Les sacrifiés du Mali
A ces nombreuses victimes étrangères dénombrées plus haut, s’ajoutent des soldats maliens tombés au front. Depuis le début de Serval, ils sont au total 37 morts.
Selon la Dirpa, tout a commencé par la bataille de Konna où11 soldats maliens ont tués, en plus du lieutenant Damien Boiteux. Côté djihadiste, plus de 100 combattants ont trouvé la mort. C’était le 11 janvier.
Le 30 janvier, 4 soldats maliens sont tués et 5 autres blessés par l’explosion d’une mine entre Gossi et Hombori.
Le 31 janvier, 2 autres soldats meurent dans une explosion similaire sur route Douentza-Gao.
Le 6 février, une mine explose au passage d’un véhicule de l’armée malienne sur la meme route Douentza-Gao, tuant 4 soldats. Le Mujao revendique la pose de ces mines.[
A ce lot s’ajoutent des militaires morts des suites de blessures.
A ce jour, le bilan de la guerre au nord du Mali est lourd. Et il n’est pas définitif. Malheureusement.
Sékou Tamboura

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