jeudi 25 avril 2013

Le MNLA remet les pendules à l’heure : « les victimes des exactions du Mali », sont-elles une « victoire politique et militaire » de l’opération Serval ? »

Le MNLA remet les pendules à l’heure : « les victimes des exactions du Mali », sont-elles une « victoire politique et militaire » de l’opération Serval ? »
Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a rendu public, hier, un communiqué dans lequel il affirme qu’il « n'hésitera aucunement à réagir militairement à toute provocation des putschistes de Bamako ». La mise au point du MNLA remet les pendules à l’heure sur le rôle de la France, « responsable du découpage territorial à la source du tragique conflit » qui prévaut dans l’Azawad « depuis plus de 52 ans » et qui n’a « jamais protégé » les populations azawadiennes « au cours de toutes ces « très longues » années de souffrances, de tortures et de massacres ».

MNLA: "doit-on considérer les centaines de civils azawadiens, victimes des exactions du Mali, comme une « victoire politique et militaire » de l’opération Serval ?" (PH/DR)
MNLA: "doit-on considérer les centaines de civils azawadiens, victimes des exactions du Mali, comme une « victoire politique et militaire » de l’opération Serval ?" (PH/DR)
La mise au point du MNLA, signée de son porte parole, Mossa Ag Attaher informe les azawadiens que « tous ses combattants sont prêts à mourir, jusqu’au dernier pour protéger les populations de l'Azawad contre les inévitables exactions de l'armée malienne » […] « et ce, quels que soient les soutiens dont bénéficient les putschistes de Bamako », précise la déclaration. Mossa Ag Attaher affirme que le MNLA « pourrait avoir la terre entière contre lui qu’il n’acceptera jamais de livrer les populations civiles de l’Azawad aux horreurs de l’armée malienne ».

Concernant le désarmement du MNLA réclamé par la France, notamment par la voix de Laurent Fabius, le Mouvement révolutionnaire touareg précise qu’il « ne désarmera que le jour ou un véritable accord politique protégera réellement nos populations et qu'un vrai statut juridique, politique et définitif soit trouvé à l'Azawad » tout en rappelant que l’Azawad « est leur territoire historique depuis des millénaires, n'en déplaise aux annexions coloniales et autres contrefaçons historiques ».

D’autre part, le MNLA a dénoncé « l’incohérence du soutien « inconditionnel » accordé aux putschistes de Bamako » […] « disposant d'une bande armée, accompagnée de milices ethniques, faisant office d’« armée régulière » et rappelle que ces « soldats » ne se sont « jamais distingués autrement que dans l'assassinat, la torture, le viol et la spoliation des civils azawadiens ».

La mise au point reproche également à la France de « dissimuler l’engagement du MNLA dans la lutte contre le terrorisme », ce qui n’est pas de nature à « instaurer un climat de confiance », surtout après le troublant précédent de l’affaire « Abdoulkarim Ag Matafa », poursuit encore le porte-parole du MNLA avant de préciser que si le MNLA « est resté conciliant, cela ne signifie nullement qu'il est dupe » et qu’en « tout état de cause, il tient la France entièrement responsable de la dramatique situation qui prévaut dans l'Azawad », notamment du massacre de « plus de 380 azawadiens assassinés par l'armée malienne au vu et au su de l'armée française » et ce précisément « à la suite de l’opération Serval ».

Le MNLA s’est dit « scandalisé par les déclarations de la diplomatie française qui « prépare le terrain » aux exigences maliennes de désarmement d'un mouvement populaire et révolutionnaire qui n'a d'autres aspirations que de vivre en paix sur son territoire et protéger son peuple contre des exactions commises au grand jour, avérées et confirmées par les organisations internationales des droits humains. ». Reprenant les déclarations de Laurent Fabius, le MNLA se questionne sur les exigences de désarmement du MNLA « au même titre que tous les groupes armés » et se demande s’il doit « comprendre que le MNLA est subitement logé à la même enseigne que les groupes terroristes qui ont prospéré à l'ombre du palais présidentiel de Koulouba ? » tout en demandant si cela vaut aussi pour « les bandes armées du Mali et leur milices ethniques »

Le MNLA a également réagit au silence de la France qui fait « table rase des très graves exactions commises par les bandes armées du gouvernement putschiste de Bamako » et se demande « Depuis quand les coups d’Etats militaires, agrémentés de massacres de populations civiles, et les gouvernements putschistes sont-ils qualifiés de « pays démocratiques » ? » faisant ainsi allusion à la déclaration de Laurent Fabius qui, argumentait pour le désarmement du MNLA ,a dit que « dans un pays démocratique, il ne peut y avoir deux armées ».

Puis, revenant sur les déclarations du premier ministre français, Jean-Marc Ayrault qui affirmait avant-hier que « l’opération Serval était une victoire militaire et politique », le MNLA a rappelé que l’opération Serval était « menée par la seule armée française » et qu’« aucun autre Etat européen ne s’est aventuré à s’engager aux côtés des putschistes de Bamako ». En outre le MNLA demande si « les centaines de civils azawadiens, victimes des exactions du Mali, comme une « victoire politique et militaire » de l’opération Serval ? » avant d’affirmer que l’opération Serval avait dés le début de son déclenchement perdu « la victoire morale ».

Le MNLA a conclu sa mise au point en précisant qu’il « ne désarmera que le jour où un vrai statut juridique, politique et définitif sera trouvé à l'Azawad, pas avant, et encore moins, pour cautionner des pseudos-élections au Mali. »

Enfin , s’adressant aux populations civiles de l’Azawad, le Mouvement révolutionnaire de l’Azawad a tenu à les rassurer en les informant que « sous aucun prétexte, il ne les livrera aux criminels de l’armée malienne », que le MNLA s’était « engagé à défendre le peuple de l’Azawad » et qu’il « le défendra jusqu’au dernier souffle du dernier de ses combattants ».

zp,
SIWEL 241318 AVR13

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