Certains pensent que les accords enfin signés le 15 mai dernier, dans la capitale malienne, peuvent nous sortir définitivement de la crise. D’autres par contre, pensent le contraire. Dans ce tohu-bohu, Me Alkaidi Mahamoud Touré, élu à Diré sous les couleurs de l’Urd, se prononce sur la question. Certains leaders de l’opposition ont assisté à la cérémonie de signature de l’Accord et d’autres ont décliné l’invitation. Est-ce une division?
Vos attentes après cette signature en tant qu’élu du nord?
Parfait ou non, je souhaite que cet Accord aboutisse à la paix, à la cohésion, c’est notre souhait. Ce que j’attends de cet Accord, quel que soit ce que ça peut coûter à l’Etat, c’est qu’il nous apporte la stabilité, la concorde et la sécurité et permette aux réfugiés de retourner dans leurs lieux d’origine. Pour moi, le fait que la CMA refuse de signer, ce n’est pas un problème, à partir du moment où la communauté internationale a signé cet Accord, elle y a adhéré et accepté d’accompagner le Mali, cela veut dire que le cadre est légal. La communauté internationale a éjecté une somme colossale pour nous faire sortir d’affaire. En outre, elle a les moyens de faire amener qui elle veut à la table de négociation. Ce n’est pas la pagaille à ce que je sache. Les Nations unies sont fondées sur des droits, comme l’a rappelé le président de la République. En tout cas, si la communauté internationale joue jeu franc, elle pourra amener les autres à signer ou en cas de refus les isoler. Il n’y a pas deux poids et deux mesures. On saura si la communauté internationale est avec le Mali ou avec les rebelles. Elle est l’initiatrice de cet Accord et a participé à toutes les procédures qui ont conduit audit accord. Elle est là pour faire raisonner toutes les parties. En clair, son rôle est de faire sortir le Mali de l’ornière. Si la communauté internationale vient pour une cause, dans ce cas elle va se décrédibiliser. La bonne foi de la communauté internationale et de la France suffit pour nous sortir de cette situation. Car on sait qui finance cette rébellion et d’où elle vient. Aussi, ce qui est déplorable sur le terrain est qu’on exige au Mali de ne pas violer l’Accord. Pendant ce temps, certains font ce qu’ils veulent. Ils attaquent des villages où il n’y a que des paysans.
Un cri de cœur ?
Mon cri de cœur est que nous sommes entre nous Maliens, que tous sachent que le Mali appartient aux Maliens, et à personne d’autre. Ceux qui pensent qu’ils sont supérieurs aux autres se voilent la face car chacun a son mot à dire, est libre de critiquer l’action gouvernementale, et cela ne nous rendrait jamais égoïste ou ennemi du pays.
La critique fait partie des méthodes qui font avancer un pays. J’invite tous les Maliens à s’accepter, à se pardonner car en ce moment, c’est l’existence du pays qui est menacée. Nous devons faire cela pour le bonheur du Mali, afin de léguer quelque chose de bon à nos progénitures.
Propos recueillis par Nouhoum Dicko
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