maliweb.net - IBK et la rébellion du nord : De la fermeté à la capitulation
De la fermeté à la capitulation
La signature, le samedi 20 juin, de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali par
les groupes armés de Kidal consacre (définitivement) la victoire de la rébellion armée sur l’Etat-nation du Mali. Une victoire facilitée et précipitée par un homme qui, jadis, incarnait l’espoir par ses promesses électorales et sa « fermeté ». Ibrahima Boubacar Keïta a fini par céder sur toute la ligne en cédant devant les bandits armés, les terroristes, les brigands et les narcotrafiquants en leur déroulant un tapis (rouge du sang de nos martyrs) à Bamako. La « fermeté » promise par IBK a tout simplement laissé place à la capitulation.
Juillet 2013, personne ne peut évoquer le nom d’un autre candidat à la présidentielle sans subir les agressions physiques ou verbales des partisans d’Ibrahim Boubacar Keïta. Qui est présenté comme étant « l’homme » de la situation. Celui qui peut « matraquer » la rébellion au nord du pays et rétablir l’honneur des Maliens. Il était aussi celui qui pouvait équiper l’armée malienne en lui donnant les moyens de faire face à l’ennemi. Pour que notre pays préserve son intégrité, son unicité et sa laïcité, il fallait contre vents et marrées propulser le candidat du Rassemblement pour le Mali à la tête de l’exécutif.
Aussi, lors de ses déplacements, meetings et discours, Ibrahim Boubacar Keïta promettait de sortir notre pays du bourbier. Un des slogans de sa campagne électorale a été même bâti « Pour l’honneur du Mali et le bonheur des Maliens ». Et pour atteindre cet objectif, il fallait lui accorder la victoire au soir du 28 juillet.
Ses premières déclarations confortèrent certains de nos compatriotes à y croire à sa détermination de sauver le Mali. « Aucun bandit ne hissera à mon niveau » ; « Je ne négocierai pas avec des hommes armés » ; « je ne serai pas trimbalé… », sont, entre autres, messages guerriers adressés à la rébellion et aux adversaires politiques. Vous avez dit populisme ?
Les Maliens y ont cru et n’ont pas hésité. Avec plus de 77% des suffrages, IBK est élu président de la République. Mais depuis ce jour, les Maliens attendent voir le bout du tunnel. Qui, pourtant, a été promis. Hélas, la réalité fut amère. Le réveil fut brutal. Car la désillusion est désormais la règle ; l’espoir, l’exception.
Depuis son investiture, le président IBK changea de méthodes et d’objectifs. Il faut préserver son pouvoir et faire le bonheur de la famille. Le « Mali d’abord » est remplacé en un temps record par la « famille d’abord ». Le partage du gâteau qu’il avait lui-même décrié, fini par être une stratégie de conservation de son pouvoir. Les stratèges, les calculateurs, les manipulateurs et tous ceux qui ont trahi leur parti à la veille des élections ont finalement trouvé « refuge » dans le gouvernement d’Ibrahim Boubacar Keïta. Le changement tant attendu par le peuple (77% ?) est resté une utopie. Les fistons et les neveux sont devenus les « puissants » du régime. Ils s’accaparent des gros marchés avec leur cortège de surfacturation et de corruption.
L’Algérie à la place de la CEDEAO
Pendant ce temps, les Maliens tirent le diable par la queue. Ceux des régions du nord croulent sous l’insécurité. Les villages et les villes sont pillés systématiquement par des bandits armés. Qui sont reçus tantôt à Koulouba, tantôt à Alger avec les honneurs. Et tout cela pour quel résultat ?
D’abord, IBK choisit de remettre le « destin » du Mali entre les mains d’un voisin qui ne nous veut que du « bien » : l’Algérie. Et pourtant, la CEDEAO était bien partie pour trouver une issue heureuse à la crise politico-sécuritaire du Mali. L’accord de Ouagadougou en est une preuve. Il avait, entre autres, permis l’organisation des élections présidentielles et législatives sur l’ensemble du territoire national.
Chef de l’Etat perd le contrôle de la région de Kidal suite à une défaite de l’armée malienne en mai 2014, lorsque qu’un certain Moussa Mara, alors premier ministre, tenta une visite à la fois aventureuse et inopportune dans le bastion d’Iyad Aghali. La suite est connue.
Ensuite, IBK a été contraint à la négociation avec les groupes armés, requinqués par leur victoire sur le Mali. IBK, qui ne voulait pas être « trimbalé », fut obligé de céder aux caprices des bandits de Kidal comme la libération du terroriste Mohamed Ali Wadoussène. Ces négociations à Alger ont finalement conduit à la capitulation avec la signature de cet accord qui consacre désormais la partition du Mali.
L’histoire retiendra finalement que c’est sous le mandat du président Ibrahim Boubacar Keïta que le Mali a presque tout cédé face à une rébellion qui peut désormais clamer VICTOIRE.
Idrissa Maïga
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