lundi 13 avril 2015

CELEBRATION DE « L’INDEPENDANCE » DE L’AZAWAD : Le MNLA droit dans ses bottes - Editions Le Pays

CELEBRATION DE « L’INDEPENDANCE » DE L’AZAWAD : Le MNLA droit dans ses bottes - Editions Le Pays

CELEBRATION DE « L’INDEPENDANCE » DE L’AZAWAD : Le MNLA droit dans ses bottes

CELEBRATION DE « L’INDEPENDANCE » DE L’AZAWAD : Le MNLA droit dans ses bottes

Le Mouvement national de libération de
l’Azawad (MNLA) et ses alliés ont célébré, en grande pompe, le 6 avril dernier, le troisième anniversaire de la proclamation de « l’indépendance » de l’Azawad. Sans être, pour le moins du monde, gêné aux entournures. On se rappelle que c’est le 6 avril 2012 que ce mouvement rebelle avait, de façon unilatérale, et ce, après une offensive sanglante contre l’armée malienne, proclamé « l’indépendance » de l’Azawad. Une indépendance qui n’a jamais été reconnue ni par Bamako ni par la communauté internationale. Face d’ailleurs à la pression de celles-ci, le MNLA avait fait marche arrière en 2013, en renonçant du bout des lèvres à cette indépendance. On était donc bien loin d’imaginer que ce mouvement rebelle ferait une telle sortie, en célébrant l’anniversaire de cette indépendance qui rappelle la souffrance des populations du septentrion malien. Mais c’était sans compter avec sa détermination à ne jamais renoncer fondamentalement à cette idée indépendantiste. En célébrant aujourd’hui avec faste le 3e anniversaire de « l’indépendance » de l’Azawad, le MNLA s’inscrit dans une logique de défiance vis-à-vis du pouvoir de Bamako et de la communauté internationale. Cela d’autant plus que la commémoration a lieu à un moment où l’accord d’Alger est encore en souffrance, la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) ayant refusé de le parapher. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en célébrant la proclamation de « l’indépendance » de l’Azawad, le MNLA achève de convaincre même ceux qui croyaient encore en sa sincérité, qu’il s’est moqué de tout le monde.
Si le MNLA ne bénéficiait pas de soutiens de la part de certains pays occidentaux, il y a longtemps qu’il serait rentré dans la République
Au fait, sa présence autour de la table de négociations à Ouagadougou comme à Alger, n’était qu’une vaste comédie. Une ruse de guerre simplement destinée à l’époque à gagner du temps. Et cela est bien déplorable car on aura perdu en argent, en temps et en énergie pour réconcilier sans succès des frères ennemis. Le MNLA est bien droit dans ses bottes. En fait, il n’a jamais voulu rien lâcher, car depuis le début de la crise, il savait ce qu’il voulait et sait aujourd’hui plus qu’hier, où il va. Tous ces enturbannés qui ont séjourné dans les hôtels luxueux à Alger et à Ouagadougou et sait-on où encore, aux frais de la princesse, feignant de rechercher une solution au problème du Nord-Mali, n’étaient que des acteurs d’un long et pathétique vaudeville dont le MNLA vient de livrer le dernier acte au Mali et à la Communauté internationale. Il convient d’ailleurs de condamner le laxisme et la complaisance de cette communauté internationale et des différents médiateurs qui continuent de se comporter en simples spectateurs face aux frasques du MNLA. En vérité, ils ont longtemps caressé ce groupe rebelle dans le sens du poil, si bien qu’il se croit aujourd’hui très fort au point de les narguer. Si le MNLA ne bénéficiait pas de soutiens de la part de certains pays, notamment occidentaux, il y a longtemps qu’il serait rentré dans la République. Maintenant que le MNLA a tombé le masque, que feront Bamako et la communauté internationale ? Vont-elles le mettre en quarantaine ? Une telle option serait pain bénit pour les irrédentistes. Ils ne demandent d’ailleurs que ça ! Contraindre le MNLA par la force à renoncer définitivement à son idée sécessionniste ? Rien ne dit que c’est la meilleure option. On le sait, le MNLA est plus proche des groupes djihadistes que de Bamako, et vouloir l’amener à la raison par les armes, c’est courir le risque de s’attirer la colère de tous les fous d’Allah de la zone. Autrement dit, c’est réveiller tous les vieux démons qui se coaliseraient alors contre Bamako. Pour défendre Kidal et les zones qu’il occupe, le MNLA n’hésiterait pas à faire feu de tous bois, y compris signer un pacte avec le diable. Que faire donc ? Lui accorder l’indépendance ? Assurément non, car cela irait contre l’intégrité de la République. A vrai dire, le Mali est dans une impasse.
Dabadi ZOUMBARA

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