l’Azawad et son statut »
Les pourparlers inter-maliens ont franchi une première étape avec l’adoption d’une feuille de route consensuelle. En attendant la négociation proprement dite, qui doit débuter le 17 août prochain, Mohamed Djeri Maïga, le vice-président du MNLA a accordé une interview à La Nouvelle Libération dans laquelle il revient sur la position de son mouvement sur les discussions à venir.
Comme l’on pouvait s’y attendre, Mohamed Djeri Maïga est revenu sur les objections que son mouvement avait posé pendant la première phase des pourparlers, à savoir la carence d’information sur l’agenda du dialogue et la participation d’autres groupes armés que sa délégation juge « illégitimes » car n’étant pas en « belligérance » avec le gouvernement.Pour lui « ces groupes ont leur place dans le dialogue inclusif en tant que partie civile, mais pas dans les négociations en tant que mouvements armés. Nous disons qu’il est temps pour eux de choisir leur camp avant le 17 Août (date de la reprise des négociations) ».Période d’accalmie oblige, le vice-président du MNLA dit avoir « beaucoup apprécié le comportement de la délégation gouvernementale et nous pensons qu’avec eux, Inch’Allah nous ferons un bon travail ». Cependant, à la lumière de ses impressions sur la feuille de route des négociation, Mohamed Djeri Maïga affirme clairement que la coordination des mouvements (MNLA-HCUA-MAA) a une lecture différente de celle du gouvernement sur la feuille de route adoptée à Alger.
« Il est clair que la feuille de route a été signée entre le gouvernement malien et la coordination des mouvements (MNLA, HCUA, MAA). Ce qui veut dire que la négociation se déroule entre les deux belligérants. »
Les négociations d’Alger promettent d’être houleuses
L’état d’esprit de Mohamed Djeri Maïga permet de se faire une idée sur ce qui pourrait être l’ambiance à Alger à la reprise des pourparlers. Rien n’a, semble-t-il, disparu du comportement arrogant des leaders des groupes rebelles à l’égard du peuple malien.Mohamed Djeri Maïga perd tout contrôle sur sa diplomatie forcée lorsque l’épineuse question de la gestion des ressources évoquée : Comment entendez-vous que les ressources du nord soient gérées sans que ça ne constitue une source de frustration pour les autres régions maliennes, si elles s’y voient exclues ?
Le vice-président du MNLA n’y va pas par quatre chemins. Il se fout totalement de ce que penseront les autres régions. Quel bel esprit d’unité !
Dans cette optique vous comprendrez qu’il n’a rien à cirer d’autres éventuelles frustrations qui pourraient venir de Bamako.
« Je ne juge pas de ce qui fâche la population de Bamako, car elle veut toujours maintenir les Azawadiens dans l’obscurantisme afin de bien les exploiter. Nous pensons que chaque chose en son temps et le temps de la vérité à sonner qu’on le veuille ou pas. »Enfin, malgré que les mouvements armés aient consenti à ne pas franchir les lignes rouges du gouvernement, le vice-président persiste et signe : « nous parlerons toujours de l’Azawad et du fédéralisme. Si vous prenez le document au niveau des modalités d’organisation des négociations de Paix, il est mentionné : « Des négociations spécifiques entre le Gouvernement et les mouvements belligérants ». Cela veut dire que dès le 17 août la question de l’Azawad et de son statut seront sur la table ».
© Par maliactu.net
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire