Nous n’avons pas reconnu nos familles)
Un chef des anciens rebelles du nord du Mali a réclamé mercredi le départ de Kidal de membres d’un groupe armé pro-gouvernemental arrivés en masse la veille dans ce bastion de l’ex-rébellion, situé dans le nord-est du pays.
« La CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad, ex-rébellion) a tenu une réunion mercredi. La décision est que nous demandons au Gatia (Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés) de quitter la ville de Kidal, avant les discussions » prévues avec eux sur leur retour, a déclaré à l’AFP Alghabass Ag Intalla, chef du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), une des principales composantes de la CMA.
Selon lui, certains responsables de la CMA étaient « pour l’arrivée du Gatia dans la ville », et d’autres « contre cette arrivée ».
« C’est vrai que le Gatia devait arriver. Mais pas comme ça. C’est une violation de l’accord d’Alger. Ce n’est pas normal. Le Gatia doit sortir de Kidal », a martelé ce dirigeant de la CMA, en référence à l’accord de paix négocié à Alger et signé à Bamako en mai-juin 2015 avec le gouvernement malien et les groupes qui le soutiennent.
« Pour le moment, nous ne voulons pas la guerre », a-t-il ajouté, interrogé par l’AFP sur le risque d’une reprise des hostilités en raison de la présence du Gatia à Kidal. Mercredi, le calme régnait dans la ville.
Dans la nuit de lundi à mardi, des centaines de membres du Gatia sont entrés sans violence à Kidal, avaient annoncé mardi ce groupe et la CMA, assurant agir en bonne intelligence.
Les combats entre CMA et groupes pro-Bamako, à dominante touareg de part et d’autre, se sont poursuivis à l’été 2015 malgré la signature de l’accord de paix. Mais ils ont cessé depuis la conclusion de « pactes d’honneur » entre les belligérants le 16 octobre, au terme de trois semaines de rencontres à Anéfis, près de Kidal.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes après la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Ces groupes jihadistes en ont été en grande partie chassés par l’intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.
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