le « caméléon » veut discuter avec l’armée malienne
Le 29 novembre dernier, le Front Populaire de l’Azawad (Fpa), une des composantes de la coordination des mouvements de l’azawad, notifiait sa démission de ladite coordination. Comme raisons de cette démission, le Colonel Hasane Ag Mehdi secrétaire général du Fpa donne pour arguments les divergences de points de vue entre sa formation et les autres mouvements membres de la coordination de l’Azawad. cette prise de position de la part du Colonel Hassane Ag Mehdi n’a pas du tout surpris certains observateurs, qui reconnaissent en l’homme un comportement caméléonesque. Certains le décrivent comme un opportuniste démesurément avide d’argent et qui ne se bat que pour son propre intérêt.
Le moins qu’on puisse dire de lui, c’est qu’il est incertain et n’inspire pas une grande confiance, eu égard à son parcours de 1990 à nos jours.
LE PARCOURS D’UN HOMME PEU SÉRIEUX
Au cours de la rébellion touareg de 1990, Hassane Ag Mehdi a élu domicile à Ouagadougou au Burkina Faso. C’est en 1993, à la faveur des accords dits de “Ouaga” qu’il retourne au bercail (au Mali) et fut, à l’instar de bon nombre de rebelles touaregs, intégré à l’armée malienne. Le poste de chargé de défense au Ministère délégué auprès du Premier ministre, chargé du développement intégré de l’Office du Niger (Mddizon), lui fut confié.
Depuis son retour au pays et sa réintégration dans l’armée malienne, Hassane Ag Mehdi dit “Jimy le rebelle” n’a cessé d’occuper de hautes fonctions au sein de l’armée nationale, jusqu’à l’avènement d’une nouvelle rébellion touareg en 2012. On se souvient que le 20 octobre 2011, alors qu’il servait encore sous le drapeau du Mali, le Colonel Hassane Ag Mehdi déclarait au cours d’une interview qu’il a accordée à un de nos confrères que “ celui qui quitte les rangs pour semer le trouble, même s’il faut l’écraser, nous le ferons. Depuis l’inintégration jusqu’à nos jours, aucun élément n’a déserté… Pour quelle raison nous partirons aujourd’hui ? Nous n’avons aucune autre terre. Nous sommes des maliens et nous resterons maliens. Nous défendrons ce pays jusqu’à la dernière goutte de notre sang”.
Quelques mois seulement après qu’il ait tenu ces propos, “Jimy le rebelle” surprend ceux qui accordaient du crédit à ses propos en désertant l’armée malienne pour rejoindre les positions du Mouvement National de Libération de l’Azawad (Mnla). C’était le 04 fevrier 2012, quelques jours seulement après le déclenchement de la “nouvelle rebellion touareg”.
Après avoir déserté l’armée malienne, Hassane Ag Medhi rejoint les positions du Mnla à Ouagadougou et adhère à ce mouvement politico-militaire. A l’occasion de son adhesion au Mnla, le Colonel Hassane Ag Mehdi a publié une déclaration qui disait : “Je suis haut fonctionnaire de défense du Ministre délégué auprès du Premier ministre du Mali. Je retrouve de nouveau Ouagadougou que j’ai quitté il ya 19 ans suite aux accords de paix dit de “Ouaga”, malgré toute ma loyauté d’officier supérieur des forces armées et de sécurité, à la République du Mali. En outre je suis rentré au Burkina Faso à la tête d’un convoi de 60 véhicules pleins de personnes (notables, fonctionnaires, femmes, enfants) angoissés par l’attitude de Bamako. Une attitude qui a jeté sur les routes de l’exil des cadres des officiers, des diplomates, des députés avec leurs familles à cause de leur couleur et de leur appartenance ethnique. Ces agissements des populations du sud du Mali à l’endroit de la communauté touarègue ont démontré que l’unité nationale est définitivement enterrée”.
Dans ce texte plein de contre-vérités, Hassane Ah Mehdi affirme être rentré au Burkina Faso à la tête d’un convoi de 60 véhicules plein de personnes. Cela est un mensonge grotesque. Il est su de tout le monde maintenant, qu’après avoir mis sa famille à l’abri et passé deux jours à squatter son bureau à la Cité administrative, le colonel Hassane Ag Mehdi s’est enfui avec son seul véhicule de fonction, un véhicule Toyota HILUX 4×4 de couleur blanche.
Comme pour bien marquer son adhésion et signifier sa loyauté au Mouvement National de Libération de l’Azawad (Mnla), “Jimy le rebelle” prépare et dirige une attaque contre l’armée malienne dans la nuit du 06 au 07 fevrier 2012 à Tinzawaten. Son baptême de feu sous les couleurs du Mnla ne lui a pas réussi, car l’armée malienne a défait ses troupes en faisant plusieurs prisonniers. Néanmoins, il restera membre actif et influent du Mnla, mais pas pour longtemps.
IL CRÉE LE FPA EN SEPTEMBRE 2012
En effet, en septembre 2012, le versatile colonel a réussi à entrainer dans son sillage plusieurs officiers touaregs, déserteurs comme lui, pour lancer le Front Populaire de l’Azawad (Fpa). Ainsi il prit la tête de ce front et se démarque totalement du Mnla.
A la faveur des pourparlers d’Alger, certains mouvements politico-militaires du nord se sont constitués en une coordination et le Front Populaire de l’Azawad (Cpa) du Colonel Ag Mehdi faisait partie de cette coordination. Le 29 novembre dernier, nous avons appris qu’il a claqué la porte de cette autre coordination.
Pour justifier cette démission, le secrétaire général du Fpa argumente les divergences de points de vue qui opposent souvent son mouvement aux autres membres de la coordination et spécifiquement le Mnla. Le Colonel Ag Mehdi et certains de ses camarades disent ne pas apprécier les revendications maximalistes de la coordination, notamment son obstination à réclamer une “fédération” et d’appeler les régions du nord du Mali “Azawad”.
Certains observateurs se sont réjouis de ce “clash” entre la coordination des mouvements de l’Azawad et le Front Populaire de l’Azawad (Cpa), car ils estiment que cette fissure mettra à rude épreuve la cohésion au sein de cette coordination qui devient de plus en plus intransigeante, une attitude qui compromet l’aboutissement des pourparlers d’Alger à une paix définitive.
Cette démission du Fpa pourra t-elle amener les autres membres de la coordination à reviser leurs positions ? Rien n’est moins sûr. D’ailleurs, cette démission n’a t-elle pas été motivée par d’autres raisons machiavéliques ? On sait que ces temps-ci les leaders des groupes armés du nord vivent dans une impasse totale, pour diverses raisons. Ils sont devenus “persona non grata” au Burkina Faso, depuis la chute de l’ancien président Blaise Compaoré.
L’État malien et la communauté internationale sont exaspérés par les intransigeances du Mnla. Les Maliens sont résolus à n’accepter aucune réintégration des rebelles dans l’armée malienne.
Le Colonel Hassane Ag Mehdi a certainement mesuré à sa juste valeur le malheur qui se profile à l’horizon pour les membres de la coordination. En tout cas, il affirme que son mouvement a l’intention de retourner du côté du gouvernement malien et que d’ailleurs, cette semaine, il cherchera à rencontrer les autorités maliennes pour discuter ave celles-ci des conditions de leur retour au Mali.
Quoi qu’il en soit, les autorités maliennes doivent aborder ce problème avec beaucoup de tact, car le Colonel Hassane Ag Mehdi est un homme à surveiller comme du lait sur le feu.
Mamadou GABA
Soir de bamako
LE PARCOURS D’UN HOMME PEU SÉRIEUX
Au cours de la rébellion touareg de 1990, Hassane Ag Mehdi a élu domicile à Ouagadougou au Burkina Faso. C’est en 1993, à la faveur des accords dits de “Ouaga” qu’il retourne au bercail (au Mali) et fut, à l’instar de bon nombre de rebelles touaregs, intégré à l’armée malienne. Le poste de chargé de défense au Ministère délégué auprès du Premier ministre, chargé du développement intégré de l’Office du Niger (Mddizon), lui fut confié.
Depuis son retour au pays et sa réintégration dans l’armée malienne, Hassane Ag Mehdi dit “Jimy le rebelle” n’a cessé d’occuper de hautes fonctions au sein de l’armée nationale, jusqu’à l’avènement d’une nouvelle rébellion touareg en 2012. On se souvient que le 20 octobre 2011, alors qu’il servait encore sous le drapeau du Mali, le Colonel Hassane Ag Mehdi déclarait au cours d’une interview qu’il a accordée à un de nos confrères que “ celui qui quitte les rangs pour semer le trouble, même s’il faut l’écraser, nous le ferons. Depuis l’inintégration jusqu’à nos jours, aucun élément n’a déserté… Pour quelle raison nous partirons aujourd’hui ? Nous n’avons aucune autre terre. Nous sommes des maliens et nous resterons maliens. Nous défendrons ce pays jusqu’à la dernière goutte de notre sang”.
Quelques mois seulement après qu’il ait tenu ces propos, “Jimy le rebelle” surprend ceux qui accordaient du crédit à ses propos en désertant l’armée malienne pour rejoindre les positions du Mouvement National de Libération de l’Azawad (Mnla). C’était le 04 fevrier 2012, quelques jours seulement après le déclenchement de la “nouvelle rebellion touareg”.
Après avoir déserté l’armée malienne, Hassane Ag Medhi rejoint les positions du Mnla à Ouagadougou et adhère à ce mouvement politico-militaire. A l’occasion de son adhesion au Mnla, le Colonel Hassane Ag Mehdi a publié une déclaration qui disait : “Je suis haut fonctionnaire de défense du Ministre délégué auprès du Premier ministre du Mali. Je retrouve de nouveau Ouagadougou que j’ai quitté il ya 19 ans suite aux accords de paix dit de “Ouaga”, malgré toute ma loyauté d’officier supérieur des forces armées et de sécurité, à la République du Mali. En outre je suis rentré au Burkina Faso à la tête d’un convoi de 60 véhicules pleins de personnes (notables, fonctionnaires, femmes, enfants) angoissés par l’attitude de Bamako. Une attitude qui a jeté sur les routes de l’exil des cadres des officiers, des diplomates, des députés avec leurs familles à cause de leur couleur et de leur appartenance ethnique. Ces agissements des populations du sud du Mali à l’endroit de la communauté touarègue ont démontré que l’unité nationale est définitivement enterrée”.
Dans ce texte plein de contre-vérités, Hassane Ah Mehdi affirme être rentré au Burkina Faso à la tête d’un convoi de 60 véhicules plein de personnes. Cela est un mensonge grotesque. Il est su de tout le monde maintenant, qu’après avoir mis sa famille à l’abri et passé deux jours à squatter son bureau à la Cité administrative, le colonel Hassane Ag Mehdi s’est enfui avec son seul véhicule de fonction, un véhicule Toyota HILUX 4×4 de couleur blanche.
Comme pour bien marquer son adhésion et signifier sa loyauté au Mouvement National de Libération de l’Azawad (Mnla), “Jimy le rebelle” prépare et dirige une attaque contre l’armée malienne dans la nuit du 06 au 07 fevrier 2012 à Tinzawaten. Son baptême de feu sous les couleurs du Mnla ne lui a pas réussi, car l’armée malienne a défait ses troupes en faisant plusieurs prisonniers. Néanmoins, il restera membre actif et influent du Mnla, mais pas pour longtemps.
IL CRÉE LE FPA EN SEPTEMBRE 2012
En effet, en septembre 2012, le versatile colonel a réussi à entrainer dans son sillage plusieurs officiers touaregs, déserteurs comme lui, pour lancer le Front Populaire de l’Azawad (Fpa). Ainsi il prit la tête de ce front et se démarque totalement du Mnla.
A la faveur des pourparlers d’Alger, certains mouvements politico-militaires du nord se sont constitués en une coordination et le Front Populaire de l’Azawad (Cpa) du Colonel Ag Mehdi faisait partie de cette coordination. Le 29 novembre dernier, nous avons appris qu’il a claqué la porte de cette autre coordination.
Pour justifier cette démission, le secrétaire général du Fpa argumente les divergences de points de vue qui opposent souvent son mouvement aux autres membres de la coordination et spécifiquement le Mnla. Le Colonel Ag Mehdi et certains de ses camarades disent ne pas apprécier les revendications maximalistes de la coordination, notamment son obstination à réclamer une “fédération” et d’appeler les régions du nord du Mali “Azawad”.
Certains observateurs se sont réjouis de ce “clash” entre la coordination des mouvements de l’Azawad et le Front Populaire de l’Azawad (Cpa), car ils estiment que cette fissure mettra à rude épreuve la cohésion au sein de cette coordination qui devient de plus en plus intransigeante, une attitude qui compromet l’aboutissement des pourparlers d’Alger à une paix définitive.
Cette démission du Fpa pourra t-elle amener les autres membres de la coordination à reviser leurs positions ? Rien n’est moins sûr. D’ailleurs, cette démission n’a t-elle pas été motivée par d’autres raisons machiavéliques ? On sait que ces temps-ci les leaders des groupes armés du nord vivent dans une impasse totale, pour diverses raisons. Ils sont devenus “persona non grata” au Burkina Faso, depuis la chute de l’ancien président Blaise Compaoré.
L’État malien et la communauté internationale sont exaspérés par les intransigeances du Mnla. Les Maliens sont résolus à n’accepter aucune réintégration des rebelles dans l’armée malienne.
Le Colonel Hassane Ag Mehdi a certainement mesuré à sa juste valeur le malheur qui se profile à l’horizon pour les membres de la coordination. En tout cas, il affirme que son mouvement a l’intention de retourner du côté du gouvernement malien et que d’ailleurs, cette semaine, il cherchera à rencontrer les autorités maliennes pour discuter ave celles-ci des conditions de leur retour au Mali.
Quoi qu’il en soit, les autorités maliennes doivent aborder ce problème avec beaucoup de tact, car le Colonel Hassane Ag Mehdi est un homme à surveiller comme du lait sur le feu.
Mamadou GABA
Soir de bamako
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