Libération de Mohamed Aly Ag Wadoussène : L’AMDH condamne la promotion de l’impunité
L’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH) suite à la libération extrajudiciaire du terroriste Mohamed Aly Ag Wadoussène et ses compères en échange contre l’otage français Serge Lazarevic, est montée au créneau et a dénoncé avec vigueur la promotion de l’impunité qu’instaure le ministre de la justice Mohamed Aly Bathily.
Après Ouka Ouka un présumé terroriste qui durant l’occupation des régions du Nordn semait la terreur au sein des populations et qui avait été arrêté par les forces Serval, le gouvernement malien vient de libérer un autre présumé terroriste Mohamed Aly Ag Wadoussène. « Un acte extrajudiciaire et blâmable pour un pays qui se targue d’être un champion du respect strict des droits de l’homme » a déploré Bintou Founé Samaké, présidente de Wildaf Mali. Tout en saluant la libération de Serge Lazarevic, nos organisations restent indignées de la libération de 4 auteurs présumés de violations de droits humains et appellent les autorités maliennes à stopper l’hémorragie renforce. Avant d’ajouter que c’est juste à la veille de la journée commémorative de la déclaration universelle des droits de l’Homme et en pleine semaine des droits de l’Homme que les autorités ont procédé à leur énième libération des auteurs présumés des violations de droits humains. Elle a fait la genèse de l’incarcération de Mohamed Aly Ag Wadoussène et sa spectaculaire évasion de la prison centrale de Bamako. « Mohamed Aly Ag Wadoussène, impliqué dans deux dossiers différents dont le premier est en phase de jugement et le second en instruction, est un déserteur de la garde nationale du Mali (contingent de 2009). Arrêté par la sécurité d’Etat le 10 décembre 2011 à Gao et mis sous mandat de dépôt en mars 2012, il est poursuivi pour terrorisme, association de malfaiteurs, prise d’otage et séquestration. Il est l’organisateur principal de l’enlèvement de deux français Serge Lazarévic et Philippe Verdon le 24 novembre 2011 à Hombori, dont le dernier a été assassiné en mars 2013. Le 16 juin 2014, il s’échappe de la Maison centrale d’Arrêt de Bamako avec Haïba AG Acherif. Lors de cette évasion il tue à bout portant le surveillant Adjudant Kola SOFARA dont la famille reçue par l’AMDH le 24 juin 2014 réclama l’ouverture d’une enquête afin de faire la lumière sur cet assassinat. Ainsi, une instruction a été aussitôt ouverte pour « évasion» et confiée au tribunal de première instance de la commune III. Le 24 juillet 2014, il est arrêté de nouveau par les forces de sécurité à Hamdallaye ACI. Il aurait été détenu depuis lors à la Sécurité d’Etat. Ce début de semaine, il a été libéré avec ses complices. Quelques jours plus tôt, le 4 décembre 2014, Haïfa Ag Achérif, Oussama Ben Gouzzi (tunisien) et Habib Ould Mahouloud (Sahara Occidental) ont été libérés par la cour d’appel », a-t-elle rappellé. La présidente de Wildaf Mali Bintou Founé Samaké a affirmé qu’il n’y a plus d’otages et que les autorités maliennes ont désormais les mains libres pour s’engager résolument dans la lutte contre l’impunité et faire des victimes leurs priorités. « Il faut arrêter de nouveau tous ces auteurs présumés de crimes de guerre et crimes contre l’humanité et les juger pour ces faits » réclame-t-elle. « Si nous comprenons la nécessité de trouver des moyens pour libérer les otages nous considérons que ces solutions ne doivent pas violer les droits des victimes et le principe de la séparation des pouvoirs au Mali » a indiqué le président de l’AMDH Moctar Mariko. Sidi Sofara le grand frère du surveillant de prison Kola Sofara a indiqué que la vie de l’otage français ne vaut point mieux que celui de son défunt frère et que le gouvernement ne devrait pas du tout sacrifier la vie de Ali au profit de celle de l’otage français Serge Lazarevic. « Je suis déçu et dépité par le comportement des autorité maliennes, des autorités qui sacrifient la vie de leur propre peuple au profit des étrangers. Dieu ne dort point et voit tous les actes posés au détriment des maliens. L’assassin de mon frère doit répondre de son acte et nous ne lâcherons pas l’affaire », a-t-il lancé.
Moussa Samba Diallo
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